Le groupe Renault se retrouve dans une tempête. Aujourd'hui présent en F1 comme constructeur et motoriste, l'avenir du Losange est incertain en F1. 

Avec un chiffre d'affaires en recul de 19,2% au premier trimestre, des ventes qui ont diminué de 25,9%, Renault subit (comme de nombreuses entreprises en France et dans le monde) la crise sanitaire causée par le Coronavirus. Le Canard Enchaîné souligne que le groupe Renault doit trouver rapidement 2 milliards d'euros, alors que le groupe dispose d'une réserve de liquidité de 10,3 milliards d’euros. Aussi, Renault devrait bénéficier d'un prêt garanti de 5 milliards d'euros par l'Etat Français, actionnaire à hauteur de 15% dans le constructeur français.

Renault dans le doute...

Mais voilà, Bruno Le Maire, ministre français de l'Economie, a lancé une bombe ce vendredi. "Renault peut disparaître'', déclare-t-il sur les ondes d'Europe 1. Il renchérit en indiquant que "Renault joue sa survie''. Difficile d'entrevoir un bel avenir pour le constructeur français en F1.

En 2018, le budget de Renault F1 est de 146,624 millions de livres, pour une perte de 7,407 millions de livres. Dès 2019, Daniel Ricciardo devient la nouvelle star de l'équipe française, avec un salaire de presque 50 millions d'euros pour ses deux années de contrat. Le pilote australien quittera l'équipe à la fin de la saison 2020 pour rejoindre McLaren, futur ex-client de Renault. De son côté, l'usine de Viry-Châtillon disposait d'un chiffre d'affaires de 190,654 millions d'euros (en recul de 10,9% par rapport à 2018), pour 498 400 euros de pertes.

Aujourd'hui, l'avenir de l'équipe F1 est en danger. Les Accords Concorde ne sont pas signés, n'assurant pas la présence de l'équipe sur la grille pour la saison 2021. La crise du Coronavirus a obligé les équipes à revoir leur plan, Liberty Media ayant demandé un report d'une saison pour la nouvelle règlementation en F1.

Mais quid de l'avenir ? Renault n'aura plus d'équipes clientes dès la saison prochaine ; elle dispose, pour le moment, d'un pilote sous contrat, à savoir Esteban Ocon. Si des discussions ont eu lieu avec Fernando Alonso et Valtteri Bottas, le projet d'avenir ne semble pas engagé dans de meilleures conditions.
C'est l'avenir de la F1 qui pourrait sauver l'équipe, notamment le budget plafonné et les diverses demandes sur une réduction des coûts. Aussi, Renault a besoin de la F1 pour profiter de la vitrine marketing que lui offre le sommet de la monoplace, au même titre que la Formule E via Nissan pour la gamme électrique.

Renault, un constructeur en pleine restructuration

Difficile pour le groupe Renault de sortir de la crise lancée par l'affaire Carlos Ghosn. Le groupe doit se lancer dans un plan d'économies qui prévoit la fermeture de nombreux sites. L'Alliance, qui a connu une énorme crise, a pris un nouveau départ au début de l'année.

Sportivement, les résultats en F1 ne sont pas aussi bons que les prévisions. Renault n'a pas signé le moindre podium depuis son retour en F1 en 2016, là où Carlos Sainz Jr. a offert un podium inespéré à McLaren au Brésil l'an passé. Quatrième en 2018, l'équipe d'Enstone perd une place la saison suivante, surpassée par son seul client en F1. L'avenir de l'équipe F1 semble compté, à moins d'un revirement de situation...