Le plateau FIA F2 est composé d'une grande partie de pilotes membres d'une académie. Mais sont-elles réellement utiles pour rejoindre la F1 ?

Red Bull, Alpine, Mercedes, Williams, Sauber... les pilotes membres des académies sont nombreux sur la grille 2022 de FIA F2. Dennis Hauger, Jehan Daruvala, Liam Lawson, Jüri Vips et Ayumu Iwasa roulent aux couleurs de Red Bull ; Logan Sargeant et Roy Nissany sont membres de la Williams Academy ; Jack Doohan et Olli Caldwell portent les couleurs d'Alpine ; Frederik Vesti a le soutien de Mercedes et Théo Pourchaire celui de Sauber.

Selon Bruno Michel, PDG de la FIA F2 et de la FIA F3, les jeunes pilotes n'ont pas besoin des académies pour réussir leur carrière, prenant l'exemple de Felipe Drugovich, soutenu par l'entreprise familiale, ou Richard Verschoor et Ralph Boschung, qui ont dû chercher des partenaires pour courir la saison complète.

"Je pense que cela montre une chose à coup sûr, c’est que vous n’avez pas besoin de faire partie d’une académie pour briller. Ce n’est pas automatique et la raison pour laquelle la plupart du temps les pilotes des académies brillent, c’est parce que les académies essaient déjà de recruter les meilleurs pilotes. S’ils font un bon travail - et la plupart d’entre eux font un travail très solide - ils ont certainement de bons pilotes dans leurs académies. Maintenant, vous avez parfois des pilotes qui ne font pas partie d’une académie et qui font du très bon travail. Je pense que cela prouve qu’il n’est pas nécessaire de faire partie d’une académie pour faire du bon travail'', explique-t-il.

Les académies, un frein pour les pilotes ?

Qu'on se le dise, les places en F1 sont très chères. On a pu le voir avec Oscar Piastri, soutenu par Alpine, qui se retrouve sans volant tandis que Guanyu Zhou, qui faisait partie de la même académie, a trouvé une place chez Alfa Romeo, aidé par des soutiens chinois.

Il est souvent difficile pour les académies de placer un pilote. Red Bull ne dispose que de quatre places sur la grille ; Ferrari peut compter sur ses clients Haas et Alfa Romeo pour placer un pilote, comme cela est le cas depuis de nombreuses saisons (Charles Leclerc chez Alfa Romeo et Mick Schumacher chez Haas) ; Alpine n'a que deux places à pourvir en F1, n'ayant pas une équipe cliente ; Mercedes pourrait se reposer sur ses clients mais ces derniers veulent une certaine autonomie dans le choix des pilotes. Quant à Williams et Sauber, leurs académies n'ont que vocation de faire rouler leurs jeunes pilotes chez elles.

Nikita Mazepin a été le dernier pilote non membre d'une académie à rejoindre la F1. Le pilote russe n'a dépendu que de l'argent de son père, tout comme Nicholas Latifi.