Depuis quelques années, les relations entre les différentes équipes de F1 ont évolué. De guerre en piste, voire en coulisses, à étroite relation de travail, comment la F1 a évolué ?

La F1 connait une transformation. Il est loin le temps où chacun travaillait de son côté, où le moindre problème prenait des proportions incroyables. La F1 semble s'inspirer de sa cousine deux roues. En MotoGP, les équipes d'usine disposent aujourd'hui d'équipes satellites qui aident au développement. Ce genre de relations s'avère presqu'impossible en F1, la règlementation limitant la copie des monoplaces, surtout depuis les divers scandales dont le dernier en date impliquant Racing Point et Mercedes.

Une relation gagnant-gagnant

Entre les équipes motoristes et les équipes clientes, les relations sont différentes. On peut se rappeler de la relation entre Ferrari et Sauber dans les années 90, où le motoriste italien fournissait le moteur à l'équipe suisse mais aussi d'autres pièces concernant le train arrière.

Depuis, la règlementation a mis en place une liste de pièces que les équipes clientes peuvent acheter, à savoir l'appendice 6 du règlement technique. C'est ce sur quoi s'est appuyé Haas pour créer son modèle économique. L'équipe américaine achète à Ferrari l’électronique, la transmission, la suspension et les pièces non cotées par l’appendice 6 du règlement technique. Dallara conçoit le châssis. Reste à la charge de l'équipe de construire la monocoque, la cellule de survie, la structure d’impact avant, la structure de l’arceau de sécurité, la carrosserie, la géométrie, les ailerons, le diffuseur, le fond plat mais aussi les radiateurs et l’échappement.

C'est justement le cas Haas qui laisse entrevoir une relation différente avec Ferrari, faisant passer l'équipe américaine pour une équipe bis Ferrari. Outre le placement de Mick Schumacher pour la saison 2021, aux côtés de Nikita Mazepin, Simone Resta va rejoindre le département châssis de Haas. Ce placement est purement stratégique pour la Scuderia, qui doit faire des économies avant l'introduction du budget plafonné. D'après RaceFans, le contrat liant l'équipe américaine à Dallara devrait s'arrêter à la fin de la saison 2021. Le site britannique rapporte aussi la possible création d'une "division des services techniques pour la clientèle Ferrari''.

Cette relation pourrait être gagnant-gagnant pour Ferrari mais aussi Haas. Si le transfert d'informations est interdit, que tout "espionnage'' est contrôlé, le Circus sait qu'un ingénieur emporte avec lui ses secrets et ses concepts.

Les irréductibles constructeurs

Pourtant, en F1, comme dans un album d'Astérix, il y a toujours les irréductibles. Williams, McLaren, Renault... trois constructeurs qui ne disposent pas d'une association privilégiée avec un motoriste (pour Williams et McLaren) ou une équipe cliente (pour Renault).

Longtemps, Williams a été contre les équipes B, les voitures satellites. le nouveau management ne s'est pas prononcé sur les avancées de la F1 et sur les différentes idées soumises pour le futur de la discipline. Si le budget plafonné s'avère un premier pas vers une harmonisation des performances, ce n'est qu'une aiguille dans une meule de foin. Il est certain que l'objectif à court terme du nouvel acquéreur de Williams est d'avoir un retour sur son investissement.

La F1 doit-elle s'inspirer de la MotoGP ?

En s'impliquant sur des relations étroites avec les équipes clientes, les constructeurs pourraient y gagner, notamment sur les développement de leur unité de puissance. Mais la F1 ne peut pas être une MotoGP bis. Voir la prolifération de voitures jumelles ne fera que tuer l'essence du pinacle de la monoplace. Mais cela ne doit pas empêcher des jeunes équipes de prendre des éléments ici et là des constructeurs pour construire une monoplace et tenter de monter dans la hiérarchie.

On voit que ce schéma a bien fonctionné pour Racing Point, qui deviendra la saison prochaine Aston Martin. La "Mercedes rose'', comme elle a été surnommée au début de la saison, a remporté une course, lors du Grand Prix de Sakhir, avec Sergio Pérez à son volant. On peut parler également de la victoire de Pierre Gasly sur l'AlphaTauri, une monoplace développée par Red Bull Technology.