Le Grand Prix de Belgique cette année s'attire les foudres de nombreux observateurs, des fans et même des pilotes. La raison ? Le Raidillon, considéré comme trop dangereux, Olivier Panis tire la sonnette d'alarme.

Si des travaux vont être effectués l'an prochain pour revoir la zone de dégagement, celle-ci devrait être agrandie, car la colline sera modifiée et la construction d'une nouvelle tribune y trônera au-dessus d'elle. Serait-ce suffisant pour changer la physionomie du Raidillon, dont beaucoup d'observateurs pensent qu'on l'aborde trop vite et que les sorties de piste y sont de plus en plus dangereuses ?

Olivier Panis milite pour des TecPro

Olivier Panis, ex-pilote de F1 et patron de sa propre structure Panis Racing, engagée en Endurance (ELMS et 24 Heures du Mans), veut que les choses changent rapidement. Il a été impliqué dans le gros carambolage au départ du Grand Prix de Belgique 1998 sous la pluie, il mesure donc les risques auxquels sont exposés les pilotes dans le Raidillon à de telles vitesses.

Interrogé par nos confrères d'Eurosport, pour Olivier Panis c'est sans appel, les trois accidents de ce week-end à Spa-Francorchamps sont quasi identiques, il faut rapidement changer les équipements de sécurité, à commencer par ces murs de pneus, trop dangereux, qui renvoient les monoplaces au milieu de la piste.

"Il faudrait mettre des TecPro car on sait que leur impact est deux fois moins important que dans les pneus. Les pilotes risqueraient de se faire moins mal et les voiture seraient beaucoup moins endommagées, comme on le voit à chaque fois" déclare l'ex-pilote Toyota. (...) "Peut-être aussi que les voitures vont aujourd'hui trop vite pour le Raidillon. Ça commence à faire beaucoup. Il faudrait peut-être essayer de les ralentir un peu."

Aujourd'hui, un pilote de F1 ne ralentit plus à l'approche du Raidillon, c'est devenu quasiment un pif-paf, abordé sur le 8e rapport à près de 300 km/h. Les dégagements très étroits font qu'au moindre impact sur les murs de pneus, les monoplaces sont renvoyées en piste, à la merci d'autres pilotes qui ne peuvent les éviter.

"On a eu une catastrophe dans ce Raidillon il y a deux ans avec la mort du malheureux Anthoine Hubert (en Formule 2). Vendredi, on a assisté à un gros accident dans la course féminine de W Series. Ce samedi Norris… A un moment, il faut tirer la sonnette d'alarme" poursuit-il. "Si cela avait été le départ avec tout le peloton, cela aurait fini en catastrophe."

En 1994, après la mort d'Ayrton Senna et Roland Ratzenberger, la FIA avait décidé d'agir rapidement en installant des chicanes, en bas du Raidillon pour casser la vitesse, puis une autre en Espagne et au Canada.

"Il faut vivre avec son temps. Les voitures vont tellement vite maintenant. Si on arrive pas à ouvrir le virage à gauche pour éviter que les voitures reviennent au milieu de la piste, il faut les ralentir d'une façon ou d'une autre. Rien n'a été fait après la mort d'Anthoine Hubert, on n'a pas mis de TecPro ni de choses plus sécurisantes. On en a rien tiré du tout ! C'est ce qui m'énerve."

D'autant que, cet accident aurait pu être évité si la Direction de Course avait écouté les doléances de Sebastian Vettel qui demandait un Drapeau Rouge. Il fut un temps où, dans des conditions dantesques et trop dangereuses, les commissaires agissaient en conséquence après les réclamations des pilotes, on peut citer Monaco 1984 ou encore l'Australie 1991.