A Monaco, les organisateurs des différents championnats FIA se sont réunis afin de trouver une solution sur les calendriers. Mais cela est-il vraiment possible ? 

« Il est important que chaque personne impliquée dans l’organisation de nos Championnats travaille en équipe pour s’assurer que chaque fan aura la possibilité de profiter et apprécier au maximum nos évènements », déclarait Jean Todt à Monaco. C'est sur ce même lieu qu'on a pu voir Ross Brawn, le directeur technique et sportif de la F1, la directrice globale des relations commerciales de la F1 Chloe Targett-Adams, le directeur général du Championnat d’endurance Gerard Neveu et le détenteur de la Formule E Alejandro Agag.

L'objectif de cette première réunion est d'éviter ce qu'on a pu voir l'an passé avec le Grand Prix de F1 en Azerbaïdjan et les 24 Heures du Mans ou encore le clash de cette saison entre le ePrix de New-York et la manche de WEC au Nürburgring.

Les contraintes d'une harmonisation

Il est clairement compliqué de faire en sorte que les courses ne se chevauchent pas. Prenons le calendrier des quatre compétitions majeures, présents lors de la réunion. La F1 compte aujourd'hui 21 courses. La volonté à l'avenir de Liberty Media est de tendre plus vers les 25 courses à l'année. La Formule E compte 9 meetings, dont 3 avec deux ePrix par week-end. Le WEC compte 9 manches dont la mythique épreuve des 24 Heures du Mans. Enfin, le WRC compte 13 épreuves au cours de la saison.

Faisons un rapide calcul : 21 + 9 + 9 + 13 = 52. Si la FIA veut harmoniser les calendriers en offrant une offre claire et lisible pour le fan de sport automobile, il faudrait mettre une manche par week-end, ce qui concrètement impossible. Même le jeu des décalages horaires n'aiderait en aucun cas une harmonisation du calendrier.

D'autant que sur ce chiffre, je ne compte pas la période réelle des 24 Heures du Mans. En effet, outre la course qui dure de samedi 15h à dimanche 15h, les essais préliminaires ont lieu deux semaines avant l'épreuve.

Et le reste ?

On parle de la F1, du WEC, du WRC et de la Formule E mais n'oublions pas une autre série majeure du sport automobile qui comporte, elle aussi, une épreuve mythique : l'IndyCar. Si cela peut faire sourire certaines personnes en lisant ces mots, il est pourtant vrai que les 500 Miles d'Indianapolis constituent une manche importante du calendrier du sport automobile. Pour preuve, la présence de Fernando Alonso.

Et, là encore, la complexité est de mise. Le calendrier des 500 Miles d'Indianapolis s'étend sur deux semaines. Une semaine avant la mythique épreuve, les pilotes sont en piste pour les qualifications. Cela monopolise deux week-ends de course.

Quelles solutions alors ?

Concrètement, il n'y a pas de solutions miracles. Certaines épreuves comme les 500 Miles d'Indianapolis ou les 24 Heures du Mans pourraient avoir un traitement de faveur. Ainsi, les pilotes des autres séries voulant y participer n'auraient aucune contrainte, comme ce fut le cas cette saison pour Fernando Alonso. Rappelons que le pilote espagnol a dû rater le Grand Prix de Monaco pour participer à l'épreuve américaine. Dans une même mesure, sans le clash F1/24 Heures du Mans l'an passé, Nico Hülkenberg aurait pu défendre sa couronne.

Une des idées possibles serait d'étendre les championnats et d'user de leur possibilité pour tenter l'harmonie. Ainsi, la Formule E pourrait mettre un maximum d'épreuves d'octobre à avril en gardant quelques épreuves jusqu'en juillet. Ce serait donc le contraire de ce qui a pu être vu lors de cette troisième saison où cinq meetings s'enchaînent en un peu plus de deux mois. Aussi, le WRC pourrait débuter sa saison légèrement plus tôt, soit lors de la première quinzaine de janvier et essayer d'augmenter le nombre d'épreuves sur la période janvier - mai par exemple.

Bien entendu, il ne faut pas que les championnats se retrouvent au point mort le reste de l'année afin de laisser plus de places à la F1 ou à l'endurance. L'idée du "en avoir pour tous les goûts'' doit rester le fil rouge de cette réflexion.

Laissez les pilotes courir !

La FIA ne pourra pas satisfaire tout le monde, tant le chantier semble important. Certains week-ends, deux voire trois championnats se chevaucheront. Il faut pour cela jouer sur les horaires et sur les différentes diffusions télévisées.

Cependant, la FIA devra faire attention à son calendrier sur un point : les pilotes. En effet, la plupart des pilotes de Formule E courent dans d'autres séries, dont une bonne partie en WEC. Il sera important d'éviter d'avoir la problématique de cette saison avec le ePrix de New-York où les pilotes devront faire un choix souvent dicter par le contrat comme a pu nous l'expliquer Sébastien Buemi à Monaco.

La FIA devra également veiller à ce que les pilotes de F1 ou d'autres séries puissent participer à des épreuves majeures du calendrier telles que les 24 Heures du Mans ou encore les 500 Miles d'Indianapolis.

Le chantier va être long et périlleux pour satisfaire l'ensemble des fans. L'intérêt de ces derniers passera-t-il avant d'autres intérêts ?