A travers l'histoire du sport automobile, le facteur danger a toujours été omniprésent et malheureusement, la discipline reine qu'est la Formule 1 n'échappe pas à cette règle.
Après les périodes sombres des années 60 et 70 dans lesquelles de nombreux pilotes sont décédés en course suite à de violents accrochages ou autres sorties de piste, des mesures techniques comme les structures intégrales renforcées des châssis ont été appliquées pour préserver au maximum l'intégrité physique des pilotes.
De manière globale, l'innovation et la recherche en sécurité active comme passive a permis de réduire considérablement les dommages corporels depuis les années 80, ce qui est en adéquation logique avec la montée en puissance et la vitesse des monoplaces.
L'accident terrible subit par Ayrton Senna en 1994 en est la preuve puisque malgré le choc effroyable dans le virage du Tamburello à Imola, Senna ne souffrait sur le coup d'aucune fracture.
De ce constat, il est possible de se demander pourquoi et quelle est la principale cause des décès récents en sport automobile ?
La réponse à cette question se révèle être la tête des pilotes qui est exposée dans les catégories à cockpits ouverts comme l'Indycar ou la Formule 1.
Plus problématique, si la cage thoracique ainsi que les organes vitaux du corps humain tolèrent assez bien les décélérations brutales, il n'en est rien pour le cerveau qui reste l'organe le plus fragile aux chocs et autres traumatismes causés par une forte quantité d'énergie cinétique absorbée par celui-ci.
Des efforts ont été alors consentis pour réduire les lésions cérébrales et crâniennes, avec notamment le système HANS fixé entre les casque et les épaules, qui permet de minimiser les dommages à la nuque en cas de choc frontal.
Mais il se pose toujours le problème des éléments extérieurs qui viennent percuter de face le casque du pilote, même si celui-ci a été considérablement amélioré sur le plan de son efficacité.
L'accident de Felipe Massa de 2009 en Hongrie causé par un ressort venu heurter de plein fouet sa tête, lui causant coma et lourde chirurgie a rappelé à quel point les pilotes sont toujours vulnérables.
Dès lors, la FIA a effectué des tests concrets de sécurité en projetant à grande vitesse des pneumatiques de 20kg dans des verrières en plexiglas de qualité militaire, pouvant être fixées sur les monoplaces afin de vérifier si la protection est viable.
Ces tests se sont révélés concluants sur le plan de l'efficacité, puisque ces verrières sont parvenues à encaisser l’énergie cinétique de l'impact d'un élément extérieur tout en protégeant le pilote. Mais il s'est posé rapidement la question de savoir comment le pilote peut s'extraire de sa verrière lorsque la monoplace est retournée ou en proie aux flammes et autres fumées toxiques.
Depuis cette lourde interrogation, plus aucun axe de travail concret n'est apparent pour protéger les cockpits ouverts, ce qui amène à la partie révoltante puisque de nombreux pilotes sont décédés depuis tels que Henry Surtees, Maria de Villota, Jules Bianchi et très récemment le pilote d'Indycar Justin Wilson, qui nous ont tous quittés pour traumatismes et lésions cérébrales sévères.
Sachant que les verrières sont efficaces pour protéger les visages des pilotes, pourquoi ne sont-elles pas employées dans toutes les catégories de voitures ouvertes ?
Certes, il y a le risque de retournement de la voiture, mais les faits démontrent qu'un pilote a plus de chance de subir un choc à la tête que d’être victime d'un retournement de sa monoplace. De ce constat, l'incompréhension s'installe forcément puisque le facteur le plus risqué n'est pas pris en considération.
Autre élément incompréhensible, des techniques existent pour ouvrir à distance une verrière par le biais de micro-fils détonants incorporés dans le plexiglas qui permettent de séparer le matériau en toute sécurité pour le pilote afin de l'extraire rapidement si celui-ci est inconscient.
Qu'attend alors la FIA pour réagir ?
Si la FIA n'adopte et n'impose pas de solutions concrètes rapidement de manière internationale, d'autres drames du même ordre continueront à se produire, ne faisant qu'augmenter colère et indignation des supporters et autres pilotes.
Ne négligeons pas cette lourde problématique qu'est la défaillance de la sécurité au niveau de la tête des pilotes. Nous pouvons tous nous mobiliser avec les pilotes par le biais de pétitions ou de lettres adressées aux instances dirigeantes, pour que enfin nous puissions dire définitivement "plus jamais ça !".