Les Accords Concorde sont un élément important de la F1 depuis leur première signature en 1981. Mais que comprend cet accord souvent source de discorde ?
Pour comprendre les Accords Concorde, il faut remonter dans les années 80. A cette époque, une guerre éclate entre Jean-Marie Balestre, à la tête de la Commission Sportive Internationale, qui deviendra rapidement la Fédération Internationale du Sport Automobile (FISA), et la Formula One Constructors Association (FOCA), représentée par Bernie Ecclestone et Max Mosley.
Le Grand Prix d'Espagne 1980 est un point d'orgue de cette guerre, lorsque les trois équipes "légalistes'', à savoir Ferrari, Renault et Alfa Romeo demandent à la FISA de suspendre les pilotes ayant refusé de participer aux différents briefings, dans le cas contraire, elles refuseront de prendre le départ de la course. C'est ce qui se passe, le Grand Prix d'Espagne se déroulant sans les trois équipes ainsi qu'Osella. Elle est retirée du championnat quelques temps après. La FOCA, en désaccord avec la FISA sur l'affaire des jupes (les jupes aéro des Wings Cars), va aller plus loin en menaçant de faire un championnat parallèle. Elle organise, en février 1981, une course à Kyalami. Mais les médias boudent l'évènement.
L'échec oblige Bernie Ecclestone à retourner autour de la table des négociations et un accord est trouvé avec la FISA. Cet accord, qu'on nomme Accords Concorde, lieu où il a été signé, met en lumière le partage des pouvoirs. La FISA, qui deviendra plus tard la FIA, dispose de l'autorité en matière sportive et réglementaire tandis que la FOCA se voit le droit de télédiffuser la F1, les équipes reçoivent une partie des revenus générés par la F1 en fonction de leur place au championnat. Le premier accord court sur cinq ans.
Mieux comprendre les Accords Concorde
Les Accords Concorde sont un document totalement confidentiel. Certaines fuites ont été publiées ici et là au cours des dernières années. On sait que l'un des points importants de cet accord concerne l'aspect financier revenant aux équipes. Lors des derniers accords, les équipes se partagent (peu équitablement) 63% des bénéfices sous-jacents de la F1 (ce qui comprend les frais d’hébergement des circuits, les droits TV et l’hospitalité). Ce bénéfice est la somme après déduction des frais mais avant impôts, dépréciation et amortissement.
Cet aspect a été revu par rapport aux Accords Concorde IV, diffusé par RaceFax. L'accord de 1997 prévoyait un paiement en plusieurs parties, à savoir 20% accordé à la moyenne des résultats en qualifications, 45% accordé à la moyenne des résultats en course (au quart, à la moitié, au trois-quart et au final), 35% divisé en deux parties : 17,5% distribué en fonction du nombre de points inscrits lors des deux dernières demi-saisons et 17,5% réparti de manière équitable entre les 10 meilleures équipes lors des deux dernières demi-saisons.
Outre l'aspect financier revenant aux équipes, il régit les rôles de la FIA vis-à-vis de la F1 mais aussi les rôles du propriétaire de la F1, à savoir Liberty Media. On peut aussi y voir le contrat liant différents acteurs, comme les organisateurs de Grands Prix, avec la F1.