Surpris par Daniel Ricciardo au départ, Nico Rosberg s’est tout de même facilement octroyé le Grand Prix de Chine, deuxième étape de la saison 2016 de Formule 1. Implacable à Shanghai, l’Allemand empoche la 17ème victoire de sa carrière devant la Ferrari de Sebastian Vettel et la Red Bull de Daniil Kvyat.

En pleine réussite depuis l’ouverture de la saison à Melbourne, Nico Rosberg avait de nouveau l’occasion de frapper un grand coup en Chine, théâtre de la troisième manche du championnat 2016 de Formule 1. Crédité la veille de la 23ème pole position de sa carrière, l’Allemand a de surcroît vu les ennuis continué de s’abattre sur la Mercedes de son coéquipier Lewis Hamilton. Déjà handicapé par une pénalité de cinq places sur la grille en raison du changement de sa boîte de vitesse, le triple champion du monde a subi en pleine séance qualificative une défaillance de son système de récupération d’énergie, le contraignant à s’élancer en dernière place sur la grille de départ.

Un cadeau tombé du ciel pour Rosberg d’autant que les Ferrari, si menaçantes dans les deux premières parties des qualifications, se sont pris les pieds dans le tapis en Q3 et ne s’élanceront finalement que depuis la deuxième ligne derrière la Red Bull de Daniel Ricciardo. Trop heureux de bénéficier d’un tel concours de circonstances, le fils de Keke a pourtant failli perdre tout le bénéfice de son bon samedi au moment de l’extinction des feux. Dépossédé de sa première place dès le départ par un Riccardo bondissant, le natif de Wiesbaden n’aura finalement tremblé que l’espace de deux tours, le temps qu’une crevaison à l’arrière gauche, sans doute consécutive aux nombreux débris qui jonchent la piste après les multiples collisions du départ, renvoie l’Australien en queue de peloton. Sans rival sur les terres de son tout premier succès en F1, Rosberg coiffe avec aisance la 17ème victoire de sa carrière, la troisième consécutive en 2016.

Un départ mouvementé

Le départ de la course Grand Prix de Chine par CanalPlusSport

« L’équilibre de l’auto était juste parfait aujourd’hui, affirme à l’arrivée le pilote flanqué du numéro six. Mon départ n’a pas été excellent, mais la voiture était très rapide et j’ai pu attaquer tout de suite. Je suis parvenu à construire un écart important ce qui m’a permis par la suite de me concentrer sur la dégradation des pneus. Six victoires cela ne compte pas pour moi, car trois d’entre elles ont été remportées l’année dernière. J’en suis très heureux, tout se passe pour le mieux, mais la saison est encore très longue et Lewis reste la référence. » Triste 7ème sous le drapeau à damier en dépit d’une course offensive, le Britannique accuse désormais 36 longueurs de retard sur son voisin de garage et regrettera peut-être d’avoir pris l’option de s’élancer depuis la grille de départ.

Si Rosberg se laissa surprendre par Ricciardo à l’extinction des feux, Hamilton vécut un envol autrement plus compliqué à l’arrière du paquet. Bien qu’auteur d’un départ correct, le natif de Stevenage va, comme de nombreux autres pilotes, être la victime collatérale de l’entonnoir du premier virage. Alors qu’il était parvenu à gagner plusieurs positions à l’amorce de l’escargot, l’ancien protégé de Ron Dennis se voit percuter par la Sauber de Felipe Nasr devant lui. L’aileron avant de sa Mercedes ne résiste logiquement pas à ce traitement de choc, obligeant le double champion du monde en titre à un arrêt inopiné par les stands dès la fin du 1er tour. Kimi Räikkönen, envoyé à l’équerre par l’autre Ferrari de Sebastian Vettel, et Romain Grosjean, coincé par l’autre Sauber de Marcus Ericsson, doivent eux aussi passer plus tôt que prévu par les box afin de monter un nouveau museau avant.

La belle remontée de Vettel

Restée étonnamment inactive malgré la présence en piste de nombreux débris, la direction de course choisit finalement de faire rentrer la voiture de sécurité au 4ème passage. Excepté le leader Rosberg, Felipe Massa, Fernando Alonso, Pascal Wehrlein ou encore Esteban Gutierrez, tout le plateau profite de la neutralisation pour anticiper son premier changement de gommes. Relégué en 20ème position par ses déboires du départ, Hamilton s’arrête même à deux reprises derrière la safety-car histoire de se débarrasser des pneus supertendres. Relancé dans la 9ème boucle, le Grand Prix prend alors des accents d’épreuves sur ovale tant les dépassements s’enchaînent indéfiniment les uns derrière les autres. Vettel, Ricciardo, Räikkönen et Hamilton entament leur remontée tandis que devant Rosberg se détache aisément de la Williams de Massa.

Kvyat Chine

Grand gagnant de ce début de course chaotique, Daniil Kvyat se défait du vice-champion du monde 2008 au 11ème tour, prenant ainsi la 2ème place, alors que dans le même temps l’autre Red Bull de Ricciardo a déjà gagné cinq positions depuis son arrêt prématuré au box et pointe au 12ème rang. Encore plus prolifique que l’Australien, Vettel émerge à la 4ème place. Nettement plus en souffrance, Hamilton et Räikkönen végètent en 12ème et 15ème positions à des années lumières de l’incontestable leader Rosberg. S’il se fend de quelques jolies manœuvres de dépassements, le champion du monde en titre éprouve toutes les peines du monde à remonter dans la hiérarchie. Ni l’hasardeuse stratégie à cinq arrêts définie par son écurie Mercedes ni la supériorité manifeste de sa W07 ne parviendront à sortir le Britannique de ses galères.

Jour sans pour Hamilton

Car après une première partie de Grand Prix très animée, la hiérarchie se stabilise progressivement à tous les étages du peloton. Le week-end cauchemardesque des Renault se poursuit, Kevin Magnussen occupant le 15ème rang tandis que Jolyon Palmer évolue en avant-dernière place. Pas beaucoup plus à son avantage que les représentants de la marque au losange, Romain Grosjean éprouve lui aussi toutes les peines du monde à répéter ses belles performances des deux premiers rendez-vous de la saison. En grande souffrance au volant d’une Haas qu’il juge tout bonnement inconduisible, le Français demandera même à son écurie d’abréger son supplice dans les derniers tours, ce quoi son ingénieur lui adressera une fin de non recevoir par radio.

 
Grosjean très décu - Grand Prix de Chine par CanalPlusSport

Revenu à moins d’une seconde de la Red Bull de Kvyat au 32ème passage, Vettel devra patienter trois boucles de plus tard et son dernier passage par les box pour finalement venir à bout du Russe dès son tour de sortie des stands. Incapable de se défaire de la Williams de Massa devant lui, à l’inverse de Ricciardo et Räikkönen respectivement 4ème et 5ème sous le drapeau à damier, Hamilton analysera avec fatalisme son pénible Grand Prix. « Ce fut un dimanche très compliqué, concède le natif de Stevenage. J’ai réussi pas mal de dépassements aujourd’hui, mais ma monoplace a souffert du contact survenu au départ. Je crois que la suspension a été endommagée parce que la voiture était souple comme jamais. C’est la course et malheureusement je ne termine que 7ème. Bravo à Nico pour sa victoire. »

 
Le résumé de la course - Grand Prix de Chine par CanalPlusSport
Résultat de la course : Rosberg (Mercedes) Vainqueur des 56 tours en 1h38’53″891 (moyenne : 185,079 km/h)
2. Vettel (Ferrari) +37″7
3. Kvyat (Red Bull) +45″9
4. Ricciardo (Red Bull) +52″6
5. Raikkonen (Ferrari) +1'05″8
6. Massa (Williams)+1’15″5
7. Hamilton (Mercedes) +1'18″2
8. Verstappen (Toro Rosso) +1’19″2
9. Sainz (Toro Rosso) +1’24″1
10. Bottas (Williams) +1’26″1
11. Perez (Force India) +1’34″2
12. Alonso (McLaren) +1'37″2
13. Button (McLaren) +1’41″9
14. Gutierrez (Haas) +1 tour
15. Hülkenberg (Force India) +1 tour
16. Ericsson (Sauber) +1 tour
17. Magnussen (Renault) +1 tour
18. Wehrlein (Manor) + 1 tour
19. Grosjean (Haas)  + 1 tour
20. Nasr (Sauber) + 1 tour
21. Haryanto (Manor) + 1 tour
22. Palmer (Renault) + 1 tour