Tout le monde se souvient de ce coup de roues de Michael Schumacher sur Jacques Villeneuve. Ce duel reste mémorable, Jean Todt explique pourtant qu'il s'agissait simplement d'une manœuvre de défense.

Il y a des action en F1 qui restent mémorables (et qui éclipsent parfois de vraies bonnes performances, notamment la première victoire de Mika Häkkinen), Jerez 1997 en fait partie.

Schumacher / Villeneuve 1997, le duel...

Le Grand Prix d'Europe 1997 se tenait en Espagne sur le circuit de Jerez et restera l'un des "climax" ultimes d'un Championnat du Monde de F1 avec l'affrontement direct entre Michael Schumacher sur Ferrari et Jacques Villeneuve sur la Williams-Renault. Lorsque les deux pilotes arrivent pour l'ultime manche, l'allemand est devant au championnat pour un seul point.

Le duel fut déjà bien engagé lors de la séance de qualifications, lorsque 3 pilotes obtinrent le même chrono au millième près. Le règlement veut que la chronologie des temps établis définissent l'ordre hiérarchique sur le grille de départ.
Ainsi, Jacques Villeneuve décrocha la pole position devant Michael Schumacher et Heinz-Harald Frentzen (Williams-Renault) avec un temps identique en 1'21"072. Derrière en 4e position, un certain Damon Hill plaça sa modeste Arrows-Yamaha à seulement 0"058, lui qui avait déjà frôlé l'exploit au Grand Prix de Hongrie la même année.

La suite de la course, on la connait, alors qu'il restait 22 tours à couvrir sur les 69 du Grand Prix, Michael Schumacher sous pression du pilote canadien, tentera une manœuvre désespérée pour éviter que la Williams-Renault ne s'empare de la tête de course. Le choc enverra le pilote allemand dans les graviers, posée, la Scuderia Ferrari ne repartira plus... Cette manœuvre a valu à Michael Schumacher sa disqualification du championnat 1997.

Jean Todt s'explique dans "Beyond the Grid"

C'est dans le podcast Beyon the Grid que l'ex-directeur de la Scuderia Ferrari, Jean Todt, aujourd'hui Président de la FIA, revient sur la manœuvre de Michael Schumacher ce dimanche 26 octobre 1997. Cet accident est l'un des plus célèbres, le pilote allemand fut cloué au pilori par les médias et les fans, mais Jean Todt trouve cela un peu injustifié.

"Je ne suis pas surpris, cela fait partie du sport automobile. Vous avez beaucoup d'autres exemples bien pires que l'incident entre Michael et Jacques. Si vous vous souvenez de Prost et Senna et cela deux années de suite. Cela fait partie de la controverse du sport automobile, je ne dis pas c'est toujours bon, mais cela fait partie de l'histoire de la F1 et nous nous souvenons tous encore de ce moment.
C'était une défense, sa manœuvre, il voulait protéger sa position. Mais il ne l'a pas bien protégée car s'il l'avait fait, sa manœuvre aurait réussie. Il a été lourdement puni, comme l'équipe, c'est en parlant 22 ans plus tard que vous constatez que cela a créé des sentiments uniques au sein de l'écurie parce que personne n'a renoncé ou quitté l'équipe, nous sommes restés ensemble."

"Vous devez accepter la pression, vous devez accepter les défis de la F1, c'est ce à quoi les pilotes sont confrontés quand vous devez obtenir les meilleurs résultats, ce à quoi ils rêvent. Alors parfois, la façon d'y arriver n'est pas la plus rationnelle mais vous ne le constatez pas dans le feu de l'action. Vous faites des choses que vous ne feriez pas en temps normal."