La Formule 1 évolue au grè des décennies avec une réglementation technique sans cesse modifiée. Les ingénieurs sont appelés à mettre tout en œuvre pour interpréter au mieux les règles pour faire gagner leur équipe.

Mais parfois les règles sportives jouent aussi un rôle sur le déroulement des courses ou du championnat. Ces changements ne sont pas toujours du goût des fans, certains d'entre-elles sont simplement détestées...

10 - Un point pour le meilleur tour

Cette règle qui avait disparue fut souvent appelée des vœux des fans, pourtant elle a déjà fait une apparition dans les années 50. Mais cette règle n'a pas duré longtemps, les systèmes de chronométrage étaient approximatifs. Ainsi au Grand Prix de Grande-Bretagne en 1954, 7 pilotes ont obtenu le même chrono en course avec 1'50. Alberto Ascari, Jean Behra, Stirling Moss, Juan Manuel Fangio, Onofre Marimon, Mike Hawthorn et José Froilán González se sont partagé le point du meilleur tour, chacun a inscrit... 0,14 point ! Cela causera la perte du système du point pour le meilleur tour en course. En 2019, le revoilà, il récompense le pilote auteur du meilleur tour en course avec un point si celui-ci termine dans les 10 premiers.

Juan Manuel Fangio - 1954 - Silverstone

9 - Les temps additionnés en qualifications

En 2005, la Formule 1 a inventé un système de qualifications pour résoudre un problème qui n'existait pas. Ainsi chaque pilote devait effectuer à 2 reprises un tour de qualification lancé. L'ordre de passage de la seconde tentative étant établie par la première. A la fin de la séance, les deux tours chronométrés furent additionnés, une règle qui n'ira pas au terme de la saison. Étonnant !

8 - Les pneus rainurés

Introduits dans la saison 1998, les pneus rainurés avaient pour but de réduire la vitesse de passage en courbe. Beaucoup de pilotes ont d'abord contesté cette nouvelle réglementation, mais l'affrontement entre Bridgestone et Michelin allait annuler l'effet voulu. En effet, les deux manufacturiers se sont livrés une telle guerre des pneus, qu'ils furent plus véloces que les gommes slicks qu'ils remplaçaient. Les pneus avant de 1998 comportaient seulement 3 rainures et 4 à l'arrière, à partir de 1999 ce sera 4 rainures sur tous les pneus.

Jordan Grand Prix - Damon Hill

7 - Le carburant de la qualification pour la course

L'art de la séance des qualifications est l'épreuve de vitesse pure. Chaque pilote aime cet exercice car il permet d'extraire le plein potentiel de la monoplace pour établir le meilleur temps sur le circuit. Des conditions qui sont totalement différentes de la course du dimanche. Mais en 2006, la FIA décida que les qualifications seraient sectionnées en 3 parties, Q1, Q2 et Q3. Lors de l'ultime session des qualifications, les pilotes devaient utiliser la quantité de carburant qui serait utilisée pour le premier relais de la course. Une règle qui n'existe plus aujourd'hui puisque les F1 embarquent la quantité d'essence pour la totalité du Grand Prix.

Nürburgring 2006 - Ferrari - Michael Schumacher

6 - L'entrée des stands fermée pendant le Safety-Car

Dans les saisons 2007 et 2008, une autre règle a vu le jour : fermer l'entrée des stands lors du Safety-Car. Lorsque la voiture de sécurité était déployée, la voie des stands était fermée y compris pour les pilotes déjà arrêtés à leur box. Et c'est au Grand Prix du Canada 2008 que l'incompréhension se produisit, lorsque Lewis Hamilton et Nico Rosberg ne purent marquer l'arrêt. La McLaren-Mercedes de l'anglais emboutit l'arrière de la Ferrari de Kimi Räikkönen. Une règle rapidement abandonnée, car elle infligeait une pénalité aux pilotes qui rentraient aux stands, même s'ils devaient ravitailler sous peine de panne sèche de carburant...

5 - Qualifications à éliminations

En début d'année 2016, une nouvelle interprétation des qualifications fut testée. Encore un gros raté pour cette expérience incompréhensible des fans, des pilotes.... des organisateurs ? Pour expliquer l'incompréhensible c'est difficile, mais en fin de session Q1, Q2, le compte-à-rebours éliminait les pilotes les plus lents. Ce compte-à-rebours ne permettait même pas au pilote de finir leur temps entamé, une hérésie de plus.

4 - Monoplaces étroites à 1,80m

En plus des pneus rainurés décriés, la Formule 1 s'est affublé de monoplaces plus étroites. Cela rendait le design de ces monoplaces radicalement différent, elles avaient une largeur de 2,00m en 1997 puis 1,80m en 1998. Le public a fini par s'habituer à ces morphologies, mais la disgrâce était de mise en 1998. Aujourd'hui dès 2017 nous retrouvons les monoplaces à la largeur de 2,00m, une mesure accueillie avec joie de la part des fans.

Grand Prix de Monaco 1998 - Benetton - Giancarlo FIschella

3 - Points doublés pour la finale à Abu Dhabi

L'idée était à la base de maintenir le suspense jusqu'à la fin du championnat à la dernière course en y doublant la valeur des points. Il fallait juguler la possibilité qu'un couple voiture / pilote trop dominant soit titré très tôt dans la saison. Sauf qu'en 2014 c'est la paire Lewis Hamilton et Nico Rosberg chez Mercedes qui luttèrent pour le titre de Champion du Monde. Dans une saison régulière au barème normal, Lewis Hamilton aurait été titré avant le Grand Prix d'Abu Dhabi. Mais avec les points doublés, le risque était fort pour l'anglais de perdre le championnat s'il abandonnait et que Rosberg l'emportait. Un cas de figure qui aurait été inexistant avec l'ancien barème. Finalement Lewis Hamilton fera de cette règle un pétard mouillé, et le retour à la normale des points en 2015.

Grand Prix d'Abu Dhabi 2014 - Lewis Hamilton

2 - L'introduction du DRS

C'est l'élément aérodynamique qui fait le plus polémique, le DRS. Pour Drag Reduction System, littéralement le système de réduction de la traînée. C'est la traînée aérodynamique qui perturbe l'écoulement des fluides sur une monoplace et donc la "retient" dans l'exercice de la VMAX. Ainsi avec l'aileron arrière mobile, il s'agit de décharger la monoplace de cette traînée et de lui offrir une meilleure vitesse de pointe pour doubler plus facilement leur adversaires. Le DRS s'active sous certaines conditions, notamment être à moins d'une seconde dans les zones de détections dédiées sur les circuits. Pour en savoir plus sur le DRS.

Grand Prix d'Australie 2018 - Ferrari

1 - Le moteur hybride V6 Turbo

C'est le sacrilège absolu pour la plupart des fans, avoir abandonné les V8 et V10 atmosphériques. Ils représentaient pour les passionnés le summum de la mécanique noble pour une monoplace telle que la F1. Le bruit n'est pas à la hauteur des attentes des fans, la puissance en deçà dès la première année. Le petit 1,6l V6 Turbo ne fait pas le poids face aux V8 2,4l ou encore les V10 3,0l dans le cœur des fans. Aujourd'hui, après 6 années d'exploitation, les V6 Turbo ont atteint les 1 000 ch et tous les records des circuits ont été battus avec des F1 presque 150 kg plus lourdes qu'à l'époque du V10.