La F1 et la MotoGP, deux catégories totalement différentes et pourtant avec une certaine proximité, font souvent l’objet de comparaison l’une envers l’autre.

A ce jour, seul un pilote a réussi l’exploit fou de remporter le championnat de F1 et de Moto. Cet homme est John Surtees, champion Moto en 1956 puis de 1958 à 1960 et champion F1 en 1964. Le parcours atypique du doyen des champions du monde de F1 a failli inspirer un autre talent de la moto il y a quelques années.

En 1996, un jeune italien fait ses débuts en 125cc avec Aprilia. Faisant de belles performances en début de saison, il faudra attendre l’Autriche pour le voir sur un podium et la course suivante sur le circuit de Brno en République Tchèque qui lui offrira la plus haute marche du podium. Finissant à la neuvième place du championnat des pilotes, il remporte la saison suivante le titre avec onze victoires au compteur.

Comme le veut la coutume en moto, il accède à la catégorie supérieure, à savoir la 250cc, en 1998. Il finit second du championnat à trois points de son compatriote italien Loris Capirossi. Mais il ne tardera pas à remporter le titre l’année suivante. Une année pour apprendre et se montrer et une année pour gagner, voilà le parcours choisi par celui qu’on surnommera Rossifumi ou encore Valentinik et plus récemment The Doctor. En 2000, il arrive en 500cc où il délaisse Aprilia pour Honda, la marque italienne n’étant peu présente dans la catégorie reine. Il finit sur la seconde marche du podium final, loin d’un Kenny Roberts intouchable avec sa Suzuki. Mais qu’importe puisqu’il remporte les cinq prochains titres, le dernier de la 500cc et les quatre premiers de la MotoGP.

Valentino Rossi à bord de la Ferrari

Image : Ferrari

Outre ses titres, Valentino Rossi s’essaye aussi à la F1 et pas avec n’importe quelle équipe, il essaye la F1 dans une Ferrari ! Sa première fois a lieu en avril 2004 sur le circuit de Fiorano. Il recommencera sur la même piste en août 2005 puis à la fin de la saison 2005. Alors commence la rumeur de l’arrivée de l’Italien au sein de la Scuderia.

Cette rumeur, déjà bien présente, s’amplifie quand Ferrari lui propose de venir faire les essais hivernaux en 2006 sur le circuit de Valencia. Il réalise l’exploit de signer le neuvième temps lors de la deuxième journée, devant des pilotes David Coulthard ou Robert Kubica. Bien que la rumeur continue à se faire entendre dans le paddock, il déclare lui-même que « ce fut un test intéressant, puisque c’était mon premier essai en Formule 1 dans des conditions officielles. Je dois dire que je me suis senti à l’aise, je n’ai pas eu de problème particulier. Je n’étais pas là pour montrer quoique ce soit mais juste pour développer ma connaissance des Formule 1 ». La rumeur s’arrête au moment où Kimi Raïkkönen est confirmé à la place de Michael Schumacher.

Pourtant, Ferrari propose d’autres essais à Rossi, fin 2008 au Mugello et début 2010 à Barcelone. C’est à ce moment que Luca di Montezemolo, alors à la tête de la Scuderia, utilise le nom du pilote italien pour l’introduction de la troisième voiture.

Mais rien ne se fera et The Doctor tourne définitivement la porte à la F1, préférant se concentrer sur la MotoGP où il remporte de nouveaux titres en 2008 et 2009. « J’en ai fini avec la F1, malheureusement. Je suis trop vieux, le train est passé. Mais je continuerai à encourager Ferrari, Alonso et Raïkkönen », déclarait-il en 2013.

Un an plus tard, sur Sky Italia, il explique clairement ses motivations. « Il y avait encore beaucoup d’essais privés à l’époque. Cela vous offrait l’opportunité de montrer votre potentiel si vous vouliez vraiment courir en Formule 1. Je me suis rendu à Valence avec Ferrari et la journée fut merveilleuse. J’ai vraiment été charmé mais, en toute honnêteté, je n’avais pas le cœur à renoncer à la moto car je savais que j’avais encore de belles années devant moi et que le passage à la Formule 1 était aussi très risqué. Je n’ai jamais regretté ma décision. Je pense avoir fait le bon choix puisque j’ai remporté deux titres mondiaux supplémentaires après ça », lançait-il, laissant l’espoir de devenir le futur Surtees s’évaporer.