Avec la retraite de Sébastian Vettel, la présence allemande chez les pilotes en 2023 se limitera probablement à Mick Schumacher. Un changement drastique en comparaison d'une décennie plus tôt, que Vettel attribue principalement au coût prohibitif de la discipline.

Lorsque Sébastian Vettel débuta en F1 courant 2007, il se retrouvait en compagnie de Nico Rosberg, Ralf Schumacher, Nick Heidfeld et Adrian Sutil. L'année suivante, Timo Glock remplaçait le frère Schumacher. En 2010, Nico Hulkenberg s'ajoutait à la liste. L'Allemagne occupait un quart de la grille à elle seule.

Vettel constate un grand changement en F1

En 2023, selon toute vraisemblance, seul Mick Schumacher représentera son pays. Le tout sans Grand Prix d'Allemagne au calendrier. Une situation inimaginable dix ans plus tôt.

Les détails du casque de Sebastian Vettel lors du Grand Prix de Hongrie 2022

@ Aston Martin

"Rien ne garantit la place d'une nationalité sur la grille"

En conférence de presse jeudi, Sébastian Vettel fut interrogé sur le pourquoi du comment. Selon le quadruple champion du Monde, c'est en partie une question de cycles, comme pour les pilotes français il n'y a pas si longtemps.

"Vous savez, il n'y a aucune garantie que vous retrouviez un pilote allemand ou quelque nationalité que ce soit sur la grille. Cela fonctionne par cycles. A un moment nous avions presque la moitié de la grille allemande, genre six, sept ou huit, je ne me souviens plus. Et désormais, pour l'année suivante, ça sera un, sinon deux. Je ne sais pas, nous verrons ce qu'il en sera."

"Mais je me souviens que beaucoup de journalistes français déploraient l'absence de pilotes français et maintenant nous en avons deux. Donc je pense que ça fonctionne naturellement par cycles".

Sebastian Vettel s'installant dans son cockpit lors du Grand Prix de Belgique 2022

@ Aston Martin

"Je ne suis pas certain que j'y serais parvenu"

Mais Vettel considère que le coût de la discipline est devenu plus problématique que par le passé, au point de douter de sa propre réussite s'il devait faire carrière dans le contexte actuel.

"Je ne sais pas, peut-être que les allemands sont très réalistes, avec le sport automobile devenant de plus en plus cher. Je pense que si je devais commencer aujourd'hui à l'âge de sept ans, je ne suis pas certain que j'y serais parvenu. Tout simplement parce que vous avez besoin d'un soutien financier à un très très jeune âge."

"Le sport automobile est devenu élitiste. Beaucoup trop d'argent a été versé aux constructeurs, aux acteurs impliqués et aux équipes. C'est dur de leur reprocher cela, ils en ont besoin pour vivre et survivre. Mais c'est peut-être là le souci, le sport automobile dans son ensemble est devenu... je ne sais pas comment changer cela, mais trop professionnel. Et avec l'aspect professionnel intervient l'aspect financier, voyez pour la F1."

Sebastian Vettel saluant les fans à Spa lors du Grand Prix de Belgique 2022

@ Aston Martin

Un changement avec le plafond budgétaire ?

Le plafond budgétaire récemment imposé en Formule 1 pourrait permettre de réparer certains dégâts causés par l'escalade des budgets. C'est en tout cas le souhait de Vettel.

"Aujourd'hui nous avons le plafond budgétaire pour essayer de contrer cela mais auparavant, il n'y avait aucune limite, les équipes dépensaient plus d'argent qu'ils en possédaient. Toutes les équipes le faisaient et bien entendu les plus fortunées dépensaient encore plus. Ce n'est pas un problème facile à résoudre."

"J'espère que nous prendrons les bonnes décisions, en particulier rendre le karting plus abordable. J'espère que nous conserverons Mick [en F1] et que d'autres allemands y arriveront".