Ugo de Wilde, pilote de F4 France, a accepté notre invitation et nous dresse son bilan 2017.

Si tu devais résumer ta saison en un mot, lequel serait-il ?
Progression. Ça a été une saison où je me suis amélioré à chaque course. C'était assez compliqué au début et ça c'est bien fini, avec du travail évidemment. C'était une super expérience. Un peu de repos pendant le break et ensuite retour au travail pour espérer refaire la même chose l'année prochaine.

Tu as intégré la FFSA Academy à 14 ans.
Oui j'avais 14ans pendant toute ma saison à l'Academy, 15 ans à la fin du mois de novembre.

Tu étais le plus jeune de l'Academy !
Oui et le plus jeune cette année en monoplace au monde.

Ça met une pression supplémentaire ?
Inconsciemment oui. C'est sûr qu'à 14ans, ce n'est pas tous les jours que l'on voit quelqu'un qui roule avec des monoplaces dépassant les 200 km/h. J'essaie de ne pas trop y penser. Je me disais que l'âge a une influence sur l'expérience en course, peut-être pas sur la vitesse. Je me disais « ok certains ont 3 ou 4 ans de plus que moi mais c'est pas pour ça que je dois être derrière ».

Si tu devais retenir un moment de la saison, lequel serait-il ?
Mon premier podium à Barcelone ! C'était le résultat d'une grande bataille. C'était compliqué. On s'était fixé des objectifs. On sait que sans résultat, ça allait être difficile de rouler la saison prochaine. Ça a été une sorte de délivrance, un gros morceau de pression qui est parti. Un premier podium en monoplace à 14ans, ça fait quelque chose.

Si tu devais oublier un moment cette saison, lequel serait-il ?
Je dirais une erreur que j'ai faite à Magny-Cours, en course 3. J'étais entrain de me battre pour les points et j'ai fait une erreur à la dernière chicane. Je suis parti dans l'herbe, j'ai mis les roues dans l'eau. Ça m'a coûté des points ! J'étais un peu dépité. Magny-Cours était un week-end qui c'était bien passé. La vitesse commençait à arriver. Les résultats étaient quand même durs à décrocher.

Si on te dit 2018, que réponds-tu ?
Avec mon âge, c'est la monoplace, la F4. Je ne peux pas faire autre chose, je suis trop jeune. Après, c'est très difficile de dire dans quel championnat et dans quelle voiture ça sera. L'objectif principal, c'est de faire le championnat français et d'être Champion. Mais aujourd'hui, on ne sait pas encore. La première étape de l'hiver est de trouver les budgets.

As-tu le soutien le RACB, la FFSA belge en quelque sorte ?
C'est un sujet un peu polémique en ce moment. En quelques mots, ils ont organisé un volant pour gagner une saison en monoplace à l'Academy. J'y ai participé mais je n'ai pas gagné. Ça a fait le buzz en Belgique. Il y a eu pas mal de polémiques sur ça. Je ne peux pas dire que j'ai le soutien de la fédération [Belge, NDLR].

C'est quelque chose que tu regrettes ?
Oui, c'est dommage qu'en Belgique, on n’ait pas quelque chose comme la FFSA. L'air de rien, c'est le top ! C'est vraiment une école formidable pour les jeunes. Si on pouvait avoir la même chose en Belgique, un championnat comme ça avec une telle structure et un accompagnement autour, ça serait le rêve. Après la Belgique est un plus petit pays donc pour avoir les moyens financiers c'est plus compliqué. C'est un peu dommage oui.

C'est embêtant !
Oui, j'ai envie de dire que c'est presque un handicap quand je vois la préparation des pilotes contre qui je me battais l'année dernière. La préparation qu'ils avaient au préalable, que ça soit nutritionniste, coach physique, mental, nous, en Belgique, on n’a pas ça. Soit tu es pilote de la Fédération et le seul moyen de le devenir, c'est en faisant le volant, mais il n'y a qu'un vainqueur. Soit il n'y a rien. C'est dommage.

Concernant tes soutiens financiers, hormis tes parents, ce sont principalement des entreprises belges ?
Mes parents ne mettent pas un euro de leur poche. C'est un sport bien trop cher pour nous. On n’est pas du tout une famille riche. Du coup, c'est un peu un combat de la vie quotidienne. On se bat contre des gens millionnaires, c'est un peu compliqué. Mais j'ai la chance d'avoir mon père comme manager. On se démène pour avoir les fonds nécessaires.

Je suis aidé par certaines entreprises belges et luxembourgeoises et c'est grâce à eux que je peux rouler. Sans eux, sans sponsors ma carrière se résumerait à rien.