Ulysse de Pauw, troisième du championnat de France de F4, a répondu à nos questions avant le dernier meeting sur le Circuit Paul Ricard. 

Quel bilan dresses-tu de ta saison avant ce dernier meeting ?
Bilan assez positif. C’était ma première saison en monoplace. Il y a de bons points et des points négatifs mais dans l’ensemble, c’est positif. J’arrive ici et je suis en bagarre pour la place de vice-champion au championnat. On voulait tous être champion au début d’année mais ça ne s’est pas fait. On est toujours en bagarre pour la 2e place. Pour une première saison, j’ai une victoire, beaucoup de dépassements, j’ai pris confiance dans le peloton, j’ai appris beaucoup de chose. J’ai commis très peu d’erreurs car jusqu’à présent, j’ai marqué 18 fois des points.

Est-ce qu’il y a un point cette saison que tu aimerais oublié ?
Les qualifications. Toute l’année j’ai eu beaucoup de mal. La première course à Nogaro sous la pluie ça s’est bien passé. C’était moins de la gestion pure, des conditions de piste séchante en pneu pluie c’était compliqué. A Pau j’ai eu un petit souci en qualifications. Mais après ça, à chaque fois il me manque un petit quelque chose. Par exemple à Jerez ça a compromis tout le week-end.

Sais-tu pourquoi tu peines sur les qualifications ?
J’essaie de comprendre depuis le début de la saison. Est-ce que c’est moi ou quelque chose que je ne comprends le fonctionnement des pneus. Ce n’est pas simple.

En terme d’avenir, te vois-tu faire une nouvelle en F4 ou penses-tu faire un pas au-dessus ?
On a aucune idée pour l’instant de ce que je vais faire l’année prochaine. Je ne me revois pas faire de la F4 France. Redoubler dans la même catégorie c’est risqué. Si tu survoles le championnat c’est normal, mais s’il ne gagne pas les critiques sont fortes. Mon objectif n’est pas de faire de la F4, mais de progresser et de monter en catégorie monoplace supérieure. Ce n’est pas facile et on verra en temps voulu.

Tu as le soutien du RACB (Royal Automobile Club de Belgique), de LOTTO, quel est l’importance de ce soutien ?
Faire partie de l’équipe nationale belge c’est important. Il n’y a que 3 pilotes qui en font partie et je suis le seul en monoplace, j’ai donc tout le soutien de la fédération belge derrière moi. C’est motivant. Pour la saison prochaine je ne sais pas encore. Leur soutien est indispensable pour moi, sans eux je ne serais pas en F4 aujourd’hui.

Quel est ton plan sur 5 à 10 ans ? Arriver en F1 ? Ou d’autres catégories ?
Aujourd’hui le sport automobile est tellement complexe, comme on le voit en F1 avec ces pilotes qui arrivent avec beaucoup d’argent alors que d’autres très bons n’y sont pas. C’est très compliqué. Depuis que je suis petit je rêve de sport auto, si on me disait aujourd’hui que je serais pilote professionnel dans 5 ans, ça m’ira très bien aussi. Évidemment je fais de la monoplace, l’objectif c’est de continuer sur la lancée. Mais si ça coince à un moment et que je dois envisager de la GT3 ou de l’endurance, ça me plait également.

On voit que Stoffel Vandoorne a beaucoup de difficultés en F1. Il ne sera sans doute plus sur la grille la saison prochaine. Est-ce que ça met une certaine pression quand on voit les pilotes très soutenus financièrement ou par une filière, arriver en F1 prendre les volants au détriment d’autres pilotes ? Est-ce qu’être soutenu c’est très important pour toi ?
Pour quelqu’un qui n’est pas « le fils de » très riche ou autre, arriver sans filière ça ne semble pas possible. On a toujours besoin de débloquer de l’argent quand on n’est pas dans une filière donc sans argent c’est impossible. Mais on le voit aujourd’hui que même dans des filières c’est compliqué d’arriver en F1. Au fil des années, les choses s’empirent. D’ici trois ou quatre ans, je ne sais pas ce que ça sera.

Tu aimerais intégrer une filière type Mercedes ou autre ?
Si j’en ai la possibilité oui. Mais il y a toujours des conditions. Être pilote Ferrari mais devoir payer sa saison, c’est bien pour l’image mais tu payes quand même. Le but est d’être dans une filière et soutenu à 100%. Mais c’est très rare. Et les filières qui ont des pilotes qui gagnent dans les catégories inférieures ont du mal à mettre leur pilote en F1. Donc ils se demandent à quoi ça sert d’investir sur les pilotes si on n’arrive pas à les amener en F1. Ça fait réfléchir beaucoup de monde.