Anthony Hamilton s'inquiète de la future génération de pilotes. Le père de Lewis Hamilton estime que la F1 pourrait avoir sur sa grille des pilotes soutenus par des milliardaires. 

Tout pilote qui commence la compétition automobile le sait : arriver en F1 a un coût non négligeable. Si on en croit le cheminement de Toto Wolff lors d'une interview pour Raconteur, atteindre la F1 coûte entre 7 et 8 millions d'euros dans le meilleur des cas. Sauf que ce chiffre ne prend en compte que quatre saisons en monoplace après le karting. Mais la réalité est toute autre. Pour arriver en F1, il faut du soutien. Ce soutien peut provenir d'un riche investisseur comme pour Sergio Perez ou d'un constructeur comme Pascal Wehrlein.

Anthony Hamilton trouve qu'il y a trop de séries. "Il y a tellement de séries que les jeunes pilotes ne savent pas vraiment quel est le meilleur chemin à prendre », dit-il au journal Independant. En plus d'un nombre incalculable, le père de Lewis Hamilton craint pour les coûts de ces dernières. "Les petites séries sont encore fragmentées et coûteuses. Elles ne favorisent pas ceux qui ont un rêve d'aller en F1 ou pour la véritable crème d'atteindre le sommet [...] Si les coûts continuent d'augmenter, et qu'elles restent financièrement non réglementées, alors Lewis sera le dernier de sa génération ».

La F1 pour les talents

Anthony Hamilton estime que la F1 devrait être accessible aux pilotes ayant du talent et non à ceux qui sont soutenus financièrement. "Arriver au sommet ne devrait pas être réservé à ceux qui peuvent se le permettre, mais à ceux qui travaillent durs et qui sont les meilleurs », lance-t-il.

Faisons un tour d'horizon des futurs pilotes qui peuvent prétendre à la F1 comme nous l'avions fait il y a peu. Parmi les pilotes susceptibles d'intéresser les équipes de F1, on a Pierre Gasly, membre du Red Bull Junior Team. C'est donc Dietrich Mateschitz qui finance sa carrière. Lance Stroll, autre nom cité pour rejoindre la F1, est le fils de Lawrence Stroll, riche milliardaire canadien. Que dire de Stoffel Vandoorne, champion GP2 en 2015, pilote membre du programme McLaren, soutenu par le RACB au début de sa carrière.

Il faut dire que la plupart des pilotes qui sont apparus en F1 ces trois dernières saisons proviennent d'horizons différents. Ainsi, on a eu des pilotes de filière comme Daniil Kvyat, Kevin Magnussen ou encore Max Verstappen. Aussi, on a eu des pilotes soutenus financièrement par des milliardaires comme Marcus Ericsson ou Felipe Nasr. Mais doit-on pour autant mettre de côté leur palmarès ? Doit-on oublier que Daniil Kvyat a été champion GP3 en 2013 ? Doit-on oublier que Kevin Magnussen a été champion de Formule Renault 3.5 la même année ? Être soutenu n'empêche en aucun cas d'avoir du talent. Lance Stroll est un bon exemple, le pilote canadien est le champion FIA F3 2016. Certes, il peut bénéficier du soutien de son père mais bénéficie aussi de talent.

L'argent, point noir de la F1

Mitch Evans est l'un des pilotes qui n'a pas peur de dire les choses. Ainsi, dans une interview, il révélait ne pas avoir payé un seul euro depuis son arrivée en GP2. Pire, il avouait avoir été approché par des filières qui lui demandaient de l'argent. Dans une interview exclusive pour FranceMonoplaces, Tom Dillmann nous expliquait les difficultés qu'un pilote peut rencontrer quand il n'a pas de budget. C'est aussi ce problème qui fait que le parcours d'un jeune pilote en formule de promotions n'a pas de sens. Un pilote qui n'a pas de budget ou de soutien cherchera à courir là où il le pourra, peu importe la série.

Au fil des années, le modèle économique de la F1 a évolué. Pour arriver en F1, il faut avoir des fonds pour aider une équipe à survivre ou l'aider à se développer. Les talents ne font pas tout sinon nous aurions pu voir dans une voiture de nombreux champions des formules de promotions. Mais le modèle ne veut pas changer cela car, à ce jour, il continue de fonctionner.