Au cours de ces cinq dernières années faites de titres disputés et de courses à rebondissements, les fans de Formule E ont pu suivre les joies et les peines de noms désormais ancrés dans l'histoire de la discipline.
Les champions passés, Nelson Piquet Jr, Sébastien Buemi, Lucas di Grassi et Jean-Eric Vergne, ont laissé leur empreinte dans cette catégorie atypique. Mais d'autres pilotes, parfois détenteurs d'un riche palmarès en sport automobile, ont également participé plus furtivement au développement de la Formule E. Retour sur ces noms insolites étant passés par le championnat électrique.
Lorsqu'on se penche sur les pilotes s'étant essayés à la Formule E, on réalise que ce championnat unique en son genre a su attirer beaucoup de noms connus, notamment par les amateurs de Formule 1. L'une de ces personnalités les plus emblématiques est également celle ayant été la plus impliquée dans la catégorie électrique. Retour sur l'aventure électrique de Jarno Trulli.
Jarno Trulli, sa carrière, son palmarès
Jarno Trulli a disputé pas moins de quinze saisons de Formule 1, entre 1997 et 2012. L'italien a ainsi pris le départ de 252 des 256 Grand Prix auxquels il a participé, décrochant son unique victoire à Monaco en 2004. Ayant débuté chez Minardi, Trulli est rapidement repéré par Prost Grand Prix qui cherche un remplaçant à Oliver Panis, blessé lors de son accident du Grand Prix du Canada.
C'est après deux saisons complètes chez Prost GP que le jeune Jarno grimpe sur son premier podium au Grand Prix d'Europe. Son passage chez Jordan en 2000 ne lui permet d'améliorer que sensiblement ses résultats. Il est alors appelé par Flavio Briatore qui l'engage chez Renault pour la saison 2002.
Il décroche sa seule victoire en Formule 1 à Monaco en 2004, après s'être élancé de la pole position. Si Trulli faisait jeu égal avec Jenson Button, il gère moins bien la confrontation au jeune Fernando Alonso. La tension monte avec son équipe, qu'il accuse de copieusement favoriser l'espagnol. La séparation est inévitable, et Jarno est remercié après le Grand Prix d'Italie. Il rebondit chez Toyota avec qui il dispute les deux derniers Grand Prix de la saison.
Il signe une nouvelle pole position à Indianapolis, après avoir déjà récolté trois podiums en début d'année 2005. S'en suivent trois saisons plus difficiles. Trulli regagne du poil de la bête au volant de la Toyota de 2009, et décroche une nouvelle fois une pole position et trois podiums. La fin de sa carrière en Formule 1 sera moins reluisante.
En 2010, la nouvelle équipe Lotus s'offre les services de l'italien, qui termine pour la première fois une saison sans inscrire le moindre point. La saison 2011 est un peu meilleure, mais l'équipe fraîchement renommée Caterham F1 Team continue à squatter les dernières places du classement. Les piètres résultats de l'équipe jouent beaucoup sur l'arrivée de Vitaly Petrov et de ses millions en 2012, mettant un terme au parcours F1 de Trulli.
L'aventure Trulli Formula E Team
Après une année sabbatique en 2013, Trulli renfile ses gants et décide de s'impliquer en Formule E, en tant que directeur de sa propre écurie. Le Trulli Formula E Team tentera dans un premier temps d'aligner un duo de pilotes entièrement italien, Jarno compris. Malheureusement, l'équipe terminera la saison 1 à la toute dernière place du classement des constructeurs, avec un faible score de 17 points. Pire que ce chiffre brut, c'est la différence de 36 points avec Venturi, neuvième du championnat, qui fait du mal à l'écurie italienne.
Trulli et ses différents coéquipiers n'auront pu entrer dans les points qu'à deux reprises lors de cette saison inaugurale. D'abord à Punta del Este, troisième manche de la saison, lorsque Trulli avait défendu héroïquement une quatrième place inespérée. Puis à Berlin, où l'italien avait décroché une pole position miraculeuse, empochant trois points supplémentaires.
Malheureusement, le rythme en course allait renvoyer Trulli dans les bas-fonds du classement. Il abandonnera en fin de course, mais sera malgré tout classé 19ème. C'est son coéquipier de l'époque qui marquera les deux derniers points de l'équipe cette année-là. L'équipe ne se relèvera pas d'un échec aussi cuisant.
L'année suivante, le Trulli Formula E Team espère remonter la pente et faire un bond dans la hiérarchie. Mais la voiture ne parvient pas à passer les vérifications pour la première course à Pékin. Rebelote à Putrajaya, le groupe propulseur n'est toujours pas validé par les commissaires et les voitures ne peuvent pas prendre la piste. Trulli doit alors se rendre à l'évidence, c'est la fin de son aventure en Formule E. Le projet est officiellement annulé avant la troisième épreuve du championnat.
Si l'équipe n'a pas brillé par ses résultats lors de sa seule et unique saison en Formule E, elle aura cependant permis d'introduire un autre nom insolite dans la discipline, en la personne de Vitantonio Liuzzi. Italien lui aussi, ancien pilote de F1 également, "Tonio" avait succédé à Michela Cerruti dès le cinquième E-Prix de la saison 1. En manque de rythme dans une voiture à la traîne, Liuzzi avait marqué deux points à Berlin, avant de laisser sa place à Alex Fontana pour les deux dernières épreuves, à Londres.