Quatrième course et quatrième vainqueur en ce début de saison de Formule E. Lucas di Grassi a remporté sa première victoire de la saison au terme d'une course exceptionnelle. Le brésilien n'a en effet mené que les dix derniers mètres du E-Prix de Mexico.
Départ calme et chaos
Lorsque les voitures s'alignent sur la grille de départ, Robin Frijns s'installe à l'arrière du peloton. Le pilote Virgin a été pénalisé pour avoir gêné Jérôme d'Ambrosio (Mahindra) en qualifications.
Les feux s'allument, puis s'éteignent. Pascal Wehrlein (Mahindra) parvient à conserver le bénéfice de sa pole position en défendant sur Lucas di Grassi (Audi). Le brésilien se retrouve coincé derrière son adversaire et voit la Nissan d'Oliver Rowland s'infiltrer de façon autoritaire à l'intérieur. Ce sont deux débutants qui mènent le E-Prix de Mexico.
Felipe Massa, qui partait 3ème, s'incline face aux deux Nissan de Rowland et Buemi. Antonio Felix Da Costa trouve également l'ouverture et prend la 5ème place. Suivent Alexander Sims (BMW), Jean-Eric Vergne (Techeetah), Nelson Piquet Jr (Jaguar), Edoardo Mortara (Venturi) et André Lotterer (Techeetah).
We go green in Mexico City for the 2019 CBMM Niobium #MexicoCityEPrix! 🇲🇽 pic.twitter.com/J2ECSNZdS6
— Formula E (@FIAFormulaE) February 16, 2019
Les deux premiers tours se passent sans heurts, jusqu'à l'accrochage spectaculaire entre Vergne et Piquet. Le français essaie de défendre sa position au freinage de la dernière chicane et se déporte vers l'intérieur dans la zone de freinage. Piquet ne peut rien faire et décolle sur la roue arrière de son rival. L'accrochage est impressionnant, mais les deux pilotes s'en sortent indemnes.
La direction de course déploie logiquement le drapeau rouge. Alexander Sims, percuté par la Jaguar de Piquet, est parti en tête à queue et se retrouve 20ème. L'interruption de la course permet à Techeetah d'effectuer les réparations requises sur la voiture de Vergne. Le français pourra reprendre la course depuis la 10ème position.
Si, dans un premier temps, le chronomètre continue de défiler, la direction de course annonce finalement que les pilotes s'affronteront bel et bien pendant 40 minutes en piste.
Huge crash for @NelsonPiquet involving @JeanEricVergne and @AlexanderSims. All fine but the red flag has been deployed #MexicoCityEPrix pic.twitter.com/nqDIFobITi
— Formula E (@FIAFormulaE) February 16, 2019
Drapeaux verts, course à sensations
A la reprise, le peloton effectue deux tours sous régime de Safety Car. Buemi, Massa, Mortara, Lotterer, D'Ambrosio, Vergne et Nasr en profitent pour activer leur premier Attack Mode. Les autres pilotes attendent un tour supplémentaire afin de profiter au mieux des 4 minutes de boost allouées. Cela permet à Da Costa de mettre la pression sur Buemi pour la 4ème place.
We go green once more with just over 35 minutes + 1 lap remaining for the 2019 CBMM Niobium #MexicoCityEPrix #ABBFormulaE pic.twitter.com/i8s29Jca0z
— Formula E (@FIAFormulaE) February 16, 2019
A ce stade de la course, Wehrlein emmène Rowland, Di Grassi, Buemi, Da Costa, Massa, Mortara, Lotterer, D'Ambrosio et Vergne. Di Grassi se montre d'ailleurs très pressant sur la Nissan de Rowland. Le rookie est dans une position inconfortable, entre poursuite de la Mahindra et défense sur l'Audi. Les trois premières courses de la saison ont également montré que la Nissan consommait plus d'énergie que ses rivales.
Da Costa profite de son Attack Mode pour tenter un dépassement sur Buemi. Le suisse résiste et les deux pilotes se touchent légèrement. La BMW se retrouve avec une direction tordue. A l'arrière, Robin Frijns rate son freinage à l'entrée du stadium. Le néerlandais part au large et José-Maria Lopez en profite pour s'infiltrer. L'argentin est 13ème. Les commissaires placent le pilote Dragon sous enquête pour avoir utilisé un trop haut taux de régénération d'énergie.
Tension dans l'air et ouragan de pénalités
A 25 minutes de l'arrivée, Rowland se montre une nouvelle fois très pressant sur Wehrlein. La situation en tête de course semble de plus en plus tendue. La direction de course tranche enfin, et Lopez écope d'un drive through. Il est également sanctionné de 10 secondes supplémentaires sur son temps de course pour avoir été trop rapide dans les stands lors du drapeau rouge.
Ayant la main chaude, la direction de course en profite pour placer Stoffel Vandoorne sous enquête à son tour. Le belge de chez HWA a utilisé trop de puissance en activant son Fanboost, et l'a déployé trop tôt dans la course. Il sera lui aussi sanctionné d'un drive through, et de 5 secondes sur son temps de course.
Di Grassi pilote avec son cerveau. Le champion de la saison 3 économise un peu plus d'énergie que Wehrlein et Rowland, en attendant le moment opportun. Choisi par les fans, Di Grassi utilise son fanboost dans la ligne droite des stands, mais sans succès. Wehrlein profite de la bataille entre Rowland et Di Grassi pour prendre un peu d'avance.
A l'entrée du dernier quart d'heure, Lopez est à nouveau frappé par l'oeil inquisiteur des commissaires. L'argentin s'est en effet engagé dans l'entrée des stands avant de couper la ligne blanche quelques tours plus tôt. Si Lewis Hamilton avait échappé à la sanction au Grand Prix d'Allemagne l'an passé, Lopez est quant à lui bien pénalisé.
La Techeetah de Vergne tente de rallier l'arrivée dans les points, en résistant à un Mitch Evans qui utilise son Attack Mode. Si le français parvient à résister durant 4 minutes, le néo-zélandais finit par percuter le diffuseur de son adversaire et l'envoie en tête à queue. Le cauchemar se poursuit pour Vergne. Relégué en fond de peloton à 10 minutes de la fin, le champion en titre s'accroche à nouveau, cette fois-ci avec Tom Dillmann.
.@JeanEricVergne drops down the order after contact with @mitchevans_ in the Foro Sol #MexicoCityEPrix pic.twitter.com/6D9soM90lv
— Formula E (@FIAFormulaE) February 16, 2019
Photo-finish
La course s'emballe à 7 minutes du drapeau à damiers. Rowland commet une erreur au moment d'activer son second Attack Mode. Di Grassi en profite pour s'infiltrer et s'emparer de la 2ème place. Le brésilien se rapproche fortement de Wehrlein qui commence à économiser un maximum d'énergie.
.@oliverrowland1 struggled with engaging ATTACK MODE and makes contact with his teammate in the closing stages of the #MexicoCityEPrix pic.twitter.com/boNQbdac1D
— Formula E (@FIAFormulaE) February 16, 2019
La Mahindra franchit la ligne à 20 secondes de la fin du chronomètre. Tous les pilotes sont donc partis pour deux tours de plus, avec une réserve d'énergie très réduite. Di Grassi aura de quoi aller au bout, mais les choses se compliquent pour Wehrlein. Le débutant doit boucler deux tours avec 4% d'énergie, ce qui représente une consommation exceptionnellement basse. La Mahindra bloque autant que possible.
Di Grassi s'infiltre à l'entrée de la chicane, allant au contact. Wehrlein coupe alors la chicane et prend quelques longueurs d'avance. La course semble gagnée pour Wehrlein alors qu'il entame l'ultime accélération du E-Prix de Mexico. Mais sa batterie tombe à 0% et le débutant perd brutalement en vitesse à quelques mètres de l'arrivée. Di Grassi force le passage et prend la tête de la course à quelques foulées du drapeau à damiers.
Si la déception est grande pour le pilote allemand, la décision des commissaires de lui infliger 5 secondes de pénalité pour avoir court-circuité la chicane alourdira sa peine. Wehrlein n'est crédité que de la 6ème place à l'arrivée. Les pilotes Nissan sont les deux autres déçus de cette dernière boucle. Eux aussi perdent leur dernier pourcentage d'énergie et sont relégués aux dernières position.
WHAT JUST HAPPENED!? 😱@LucasdiGrassi wins the 2019 CBMM Niobium #MexicoCityEPrix #ABBFormulaE pic.twitter.com/oGgXHlb3pS
— Formula E (@FIAFormulaE) February 16, 2019
Lucas di Grassi s'impose donc devant Da Costa, Mortara, D'Ambrosio, Lotterer, Wehrlein, Evans, Massa, Bird et Abt. Vergne n'est que 13ème d'une course cauchemardesque.