Un huitième vainqueur en huit épreuves : du jamais vu ! Au terme d'une course remplie de rebondissements, c'est le pilote Virgin-Audi Robin Frijns qui remporte le E-Prix de Paris 2019. La pluie était de la partie pour la première fois de l'histoire de la discipline, et avec elle des accrochages, des abandons mais aussi et surtout : de l'action.

Oliver Rowland : le leader éphémère

Départ sous Safety Car, une partie de la piste étant encore humide. Oliver Rowland mène à l'issue du premier tour, suivit de près par Sébastien Buemi et Robin Frijns. Rien n'est pourtant jamais acquis : à peine le 1er tour entamé et voilà que le britannique encastre sa monoplace dans le premier virage. Il repart bon dernier.

À l'entame du deuxième tour, Buemi mène le peloton. Felipe Massa reste aux aguets depuis la troisième place. Mais devant, le pilote Suisse se fait attaquer par Frijns qui utilise son mode attaque dès le 6ème tour. Pour contrecarrer les plans du pilote néerlandais, le leader de la course ira lui-même récupérer un mode d'attaque en passant dans le couloir dédié, non sans se faire frotter le derrière par Frijns en personne. Une bataille pour la première position s'en suit alors.

Buemi se dégonfle et la pluie retombe

Derrière, Tom Dillmann défend sa huitième position face à Mortara en utilisant lui aussi son mode attaque. Les 25 kilowatts supplémentaires lui sont d'une aide précieuse, moins pour Massa qui se fait déborder par Daniel Abt au 11ème tour. Soudain et sans crier gare, Sébastien Buemi retourne dans la voie des stands. D'après les images diffusées par les caméras de télévision, il semblerait qu'une touchette avec la monoplace de Robin Frijns aurait contraint le pilote Nissan à changer sa roue.

La pluie fait rapidement son retour après un après-midi ensoleillé. Les pilotes sont priés de rester prudents, la température des pneus des monoplaces Gen2 étant très difficiles à maintenir en température contrairement aux monoplaces de Formule Un. La direction de course décide d'imposer le full course yellow ; les voitures ralentissent. C'est la première fois en 53 courses que la Formule E rencontre l'humidité.

Dès la levée du full course yellow au 17ème tour, Tom Dillman caresse un peu trop le rail et fait un tout droit. Chaos total sur la piste désormais plus qu'humide avec la sortie de piste de plusieurs pilotes, dont Sam Bird qui se fait harponner et termine sa course dans le rail à l'entame du 19ème tour. Le full course yellow est de sortie pour la deuxième fois en moins de 5 minutes.

Sorties de piste synchronisées

À la reprise de course, Vergne manque de s'accrocher avec Mortara. Il reste à ce moment là de la course environ quinze minutes de courses plus un tour. Le karma se chargera du reste pour l'écurie Venturi : Massa, puis Mortara sortiront successivement de piste quasiment au même moment, les reléguant respectivement aux septième et douzième positions. Mais ce n'est pas pour autant terminé pour eux : les deux pilotes Venturi se feront harponner, envoyant l'un au tapis (Mortara, percuté par Lynn) et relayant l'autre à la douzième position (Massa). La voiture de sécurité fait alors son entrée.

Jamais deux sans trois

Cette dernière ne s'effacera qu'au début du 29ème tour. La course peut alors reprendre. Le classement des pilotes en tête est alors le suivant : 1/ Frijns 2/ Lotterer 3/ Abt 4/ di Grassi et 5/ Günther. Pourtant les incidents repartent de plus belle : Alexander Sims encastre sa monoplace dans le mur, et avec lui ramène une nouvelle fois la situation de full course yellow... pour la troisième fois en 40 minutes !

La direction de course laisse le peloton de pilotes repartir sous drapeaux verts pour le dernier tour, mais pas assez suffisant pour les concurrents de Robin Frijns afin de le rattraper. Le pilote néerlandais s'impose au terme des 45 minutes de course réglementaires. Il devient le huitième pilote en huit courses à remporter une épreuve du championnat : du jamais vu dans la discipline, et encore moins chez la majeure partie des disciplines du sport automobiles. Les améliorations techniques semblent avoir porté leurs fruits.

Derrière Frijns, André Lotterer (2ème) et Daniel Abt (3ème) complètent le podium. Jean-Éric Vergne est le premier français avec une sixième place à l'arrivée. On comptabilise cinq abandons : Alexander Lynn, Edoardo Mortara, Alexander Sims, Stoffel Vandoorne et Tom Dillman.