Dans une tribune ouverte, Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg, n'hésite pas à donner son avis sur la Formule E. 

Paris restera pour le moment l'hôte de la Formule E en France. Lors du conseil municipal du 24 avril dernier, Alain Jund a clairement fait savoir qu'il n'y aurait pas de Formule E à Strasbourg.

Dans le "point n°31'', l'adjoint au maire explique que le rallye automobile qui a été couru de 2010 à 2014 a coûté plusieurs millions d'euros aux contribuables. Il fait ainsi référence au Rallye d'Alsace. Le projet a été ainsi soutenu par le pétrolier Total et la banque Crédit Mutuel. Alain Jund rappelle que cet événement international a coûté 3 millions d'euros.

Non aux sports électriques !

La ville de Strasbourg, via l'Automobile Club d'Alsace, a engagé une étude de faisabilité pour accueillir un ePrix à Strasbourg. Cette dernière sera financée par la ville de Strasbourg, l'Eurométropole de Strasbourg et la Région Grand Est. la Ville de Strasbourg intervient à hauteur de 24 000 € et l’Eurométropole de Strasbourg pour un montant de 24 000 € également. La Région Grand Est soutient quant à elle cette étude par une subvention de 32 000 €.

Mais elle ne fait pas que des heureux. A commencer par l'adjoint au maire Alain Jund. Dans sa tribune sur le site des élus EELV, il déclare : "L’heure n’est vraiment pas aux dépenses inutiles. Les villes, qui ont accueilli cette formule E ces dernières années a dépensé plusieurs millions d’euros !!

Et d’ailleurs si nous devions accueillir cette manifestation au nom de l’attractivité internationale et de notre image au plan mondial, c’est plutôt mal parti car personne ne se souvient, à ce jour ni des pilotes vainqueurs, ni des villes d’accueil''.

Pour Abdelkarim Ramdane, conseiller municipal délégué à la lutte contre les discriminations dans le cadre de l’insertion professionnelle, c'est tout simplement du "greenwashing''. "On essaie de nous vendre un projet vert qui ne l’est pas'', explique-t-il dans sa tribune.

Moins de contraintes que la F1

Accueillir la Formule E à Paris a représenté un budget global de 10 millions d'euros selon les estimations. Seulement, le modèle économique de la Formule E est de loin différent de celui de la F1.

Alejandro Agag via sa société organise elle-même les courses et ne demande dans les faits aucun frais d’hébergement, récupérant 100% des recettes de la billetterie. En échange de ce « cadeau », il demande des endroits de choix pour les courses, une assistance aux préparatifs et des sponsors locaux.

Mais le revers de la médaille de cette « gratuité » est coûteuse malheureusement. Le journal Metro révèle que la ville de Montréal a déboursé la somme de 100 000 euros en frais de mise en candidature pour accueillir la Formule E. Elle représente l’identification d’un circuit urbain, les expertises requises et l’analyse du dossier de candidature.

Une chose est certaine, le ePrix de Strasbourg se heurte à de nombreux opposants.