La Formule E a vu le jour en 2011, le premier championnat se disputant dès 2014. Mais Renault a développé une monoplace électrique dans les années 90.
Grand Prix de Monaco 1993, Alain Prost arrive en tête du championnat avec deux points d'avance sur Ayrton Senna. L'équipe Williams, propulsée par un moteur Renault, domine le classement constructeurs. Mais l'attraction principale n'est pas en piste, mais dans le paddock. Une monoplace est présentée.
Renault dévoile l'Elektro Campus. Cette monoplace n'est pas comme les autres pour son époque puisqu'elle est dite "zéro émission". Pour aider Renault dans son projet, on retrouve des entreprises comme Siemens, Fior Concept, Fiamm ou encore Elf, Michelin et EDF, qui fournissait le matériel pour charger la monoplace.
"La performance de la voiture représente une idée et un engagement concret dans lequel un constructeur automobile, un groupe du secteur électrique et un constructeur de batteries de haut niveau unissent leurs efforts pour développer la voiture électrique à travers la mise en place d'une formule sportive qui servira de moteur force de recherche et d'expérimentation'', peut-on lire dans Auto Elettrica en 1993.
Elle arrive au moment où le Diesel prend une place de plus en plus importante sur le marché automobile français.
La Renault Elektro Campus en détail
Le moteur de l'Elektro Campus est un Siemens JPV S asynchrone (machine à courants alternatifs dont la fréquence des forces électromotrices induites n'est pas dans un rapport constant avec la vitesse) à refroidissement air/eau. La puissance maximale est de 50 kW, soit 68 chevaux. Le poids du moteur avoisine les 50 kilos.
Concernant les batteries développées par Fiamm, la monoplace en est composée de 20, pour un poids de 340 kilos. L'Ecoforce VR 400 (nom de la batterie) est en plomb absorbé et acide gélifié. La tension est 12 V et 50 Ah, soit 240 V.
Le poids de la monoplace atteint 740 kilos, passant de 0 à 100 km/h en 11 secondes, la vitesse de pointe est de 170 km/h.