Cette septième saison de Formule E marque le début d'une nouvelle ère pour la catégorie 100% électrique. Le championnat devient cette année un championnat du monde de la FIA, au même titre que la Formule 1 ou le WEC. L'occasion pour les néophytes de rattraper leur retard, et d'acquérir les bases de cette série pas comme les autres.

L'histoire de la Formule E remonte à début 2011, lorsque Jean Todt et Alejandro Agag discutent d'un projet de championnat 100% électrique. La Formula E Holdings, organisme propriétaire et promoteur de la Formule E, est fondée l'année suivante, et la première course a finalement lieu à Pékin le 13 septembre 2014.

Six saisons plus tard, le visage de la discipline a bien changé, à plusieurs niveaux. Les voitures ont énormément gagné en puissance ainsi qu'en autonomie, et les pilotes et écuries engagées ont acquis un véritable savoir-faire de la compétition électrique.

Oliver Rowland (GBR) Nissan e.Dams, Nissan IMO2 leads Sebastien Buemi (CHE) Nissan e.Dams, Nissan IMO2

Formule E 2.0

Lorsque les équipes arrivent à Pékin pour y disputer le premier E-Prix de l'histoire, fin 2014, ce sont quarante voitures qui se préparent à en découdre. A l'époque, faute d'une technologie suffisamment développée, chacun des 20 pilotes n'avait pas une, mais deux monoplaces attitrées, chacune permettant de couvrir la moitié d'un E-Prix.

Six ans plus tard, la Gen 2 n'a plus grand chose à voir avec la Spark-Renault SRT 01E de 2014. Formule monotype depuis sa création, la Formule E a toujours eu pour objectif de contrôler les coûts en empêchant aux équipes de dépenser sans compter dans la conception d'un châssis. Il s'agissait de développer la technologie, uniquement la technologie.

Dotée d'une puissance maximale de 250kW (335 chevaux) pour un poids total de 900 kilos et utilisée depuis la saison 5, la Gen 2 dispose de batteries de 54kWh lui permettant de boucler une course de 45 minutes et un tour sans recharge.

La monoplace est équipée de pneus Michelin rainurés, pensés pour être écologiquement responsables et adaptables aux voitures de série. Puisqu'il n'y a pas d'arrêt au stand pour recharger les batteries, les monoplaces gardent les mêmes pneumatiques tout au long de la course. Le même train de pneus est d'ailleurs utilisé pour toutes les séances.

La saison 7 sera la dernière de la Gen 2, qui laissera sa place à la Gen 2 Evo l'année prochaine. Cette nouvelle version de la monoplace développée par Spark proposera plusieurs changements esthétiques, faisant la transition avec la future Gen 3 qui fera ses débuts lors de la saison 9.

Andre Lotterer (DEU), Tag Heuer Porsche, Porsche 99X Electric, leaves the pit lane

Un format atypique

Dès sa création, la Formule E s'est distinguée des autres catégories par son format inhabituel. Les essais libres, les qualifications et la course ont lieu le même jour, ce qui impose un rythme très soutenu à l'ensemble du paddock. La journée commence par deux séances d'essais, l'une d'une durée de 45 minutes, l'autre de 30.

Vient ensuite la séance de qualifications, divisée en deux parties. Dans un premier temps, les pilotes sont répartis en quatre groupes de six, selon l'ordre du classement des pilotes. Chaque groupe profite alors de six minutes de temps de piste pour valider un tour rapide. Si les pilotes peuvent effectuer plusieurs tours de préparation à 200kW, ils n'ont cependant droit qu'à une tentative à 250kW.

A l'issue de cette phase de groupes, le pilote ayant effectué le meilleur temps marque un point. Les auteurs des six meilleurs temps se qualifient pour la Super Pole, ultime partie des qualifications. Tour à tour, les six pilotes restants s'élancent pour une unique tentative dans le but de décrocher la pole position et les trois points qui vont de paire.

Oliver Turvey (GBR) NIO 333, NIO 333 001 leads Tom Blomqvist (GBR) NIO 333, NIO 333 001

I need more power !

D'autres étrangetés animent également la course. Présent (et décrié) depuis la saison inaugurale, le FanBoost permet aux cinq pilotes les plus populaires de bénéficier d'un surplus temporaire de puissance. Les pilotes bénéficiant du FanBoost reçoivent 50kW de puissance supplémentaire pendant quelques secondes, de quoi faciliter une manoeuvre de dépassement.

En plus de cet artifice, tous les pilotes doivent activer l'Attack Mode, un autre boost qui doit être activé à deux reprises durant la course. En appuyant sur un bouton avant de passer sur les deux lignes symbolisant l'Attack Zone, les pilotes obtiennent 25kW de puissance supplémentaire pour une durée de 4 minutes.

A l'arrivée, les dix premiers pilotes marquent des points selon le barème FIA utilisé en Formule 1. Le vainqueur marque 25 points, tandis que les neuf pilotes suivants en marquent respectivement 18, 15, 12, 10, 8, 6, 4, 2 et 1. Un point est également attribué à l'auteur du meilleur tour en course, à condition que celui-ci termine dans le top 10.

La saison 7 de Formule E débutera le 26 février avec le E-Prix de Diriya, en Arabie Saoudite. Il s'agira d'un double- header, ce qui signifie qu'une seconde épreuve est prévue dès le lendemain sur le même circuit. Il s'agira de la première course nocturne de l'histoire de la Formule E.

Oliver Rowland (GBR) Nissan e.Dams, Nissan IMO2 leads Sebastien Buemi (CHE) Nissan e.Dams, Nissan IMO2