Virgin Racing: L'argent ne fait pas le bonheur

Tout au long de l’été Spirit-FE vous a proposé de revivre les faits marquants de la saison équipe par équipe, dernier épisode de cette série aujourd’hui avec Virgin Racing, petit tour d’horizon.
Virgin, un nom que tout le monde connait bien, que l’on soit initié du sport automobile ou nom. Il est synonyme d’un empire avec à sa tête un milliardaire en la personne de Richard Brandson. Tantôt explorateur, tantôt homme d’affaire, Brandson cède à toutes les folies. On peut lui accréditer aussi bien la traversée de l’atlantique en ballon gonflable que les centaines de Virgin Megastores à travers le monde, sans oublier les vols spatiaux « touristiques » et enfin les écuries qu’il possède.

Richard Branson: Il viendra un temps où la Formule E prendra le dessus sur la Formule 1

Sa dernière folie a donc été d’investir en Formule E, qu’il pense d’après ces propres dires « qu’elle prendra le dessus sur la Formule 1 »… Une chose est sûre cependant : Virgin Racing espérait sans doute mieux qu’une modeste 5^e place au classement des constructeurs et c’est peut dire… Déjà habitué au fond de grille lors de son passage en Formule 1, l’écurie Britannique était en droit d’espérer clairement quelque chose de mieux lors de cette première saison et ce n’est pas illusoire que de dire qu’ils auraient pu.
Les moins sévères d’entre vous diront qu’ils avaient des pilotes de qualité mais que la malchance les a suivis tout au long de la saison… Moi je pense qu’avec une paire Sam Bird (vice-champion de GP2, qui a le potentiel pour rouler en F1) et Jaime Alguersuari (qui a déjà fait quelques belles passe d’arme en F1 avec 41 GP au compteur), Virgin Racing aurait dû afficher des ambitions un peu plus élevés tant le niveau de ses pilotes n’avaient rien à envier à une paire Prost-Buemi.
Le 1^er GP est le révélateur même de la saison de Virgin… A l’image d’un Bird batailleur mais trop brouillon et d’un Alguersuari qui ne peut pas se défaire du ventre mou, condamné à se battre pour les places d’honneur… Cependant ce jour-là « la chance tombe du bon côté de la manche » pour les britanniques, Prost s’accroche avec Heidfeld dans le dernier tour et c’est Bird, opportuniste qui en profite pour monter sur le podium du premier e-Prix de l’histoire… On se dit alors que la saison est lancée pour l’écurie vierge.
L’essai est même transformé lors du 2^e e-Prix, à Putrayaja Bird signe sa première victoire et revient à la seconde place du classement des pilotes… On ne tiendra pas rigueur à Alguersuari de sa 9^e place et de ses 1ers points marqués en formule e… L’important est ailleurs, Virgin se met à espérer et personne ne pourra les blâmer pour ça.
Là où en revanche cela est plus problématique c’est qu’à partir de la troisième course de la saison… Virgin Racing retombe dans ses travers… méconnaissable, l’écurie britannique enchaîne les mauvais résultats. En témoigne le tableau suivant, révélateur de la traversée du désert qu’a dû subir Bird et Alguersuari :

 
Les résultats parlent d’eux même… même avec un duo de pilotes plus qu’expérimenté et potentiellement au niveau d’une nouvelle discipline à appréhender, Virgin n’a engendré que 62 points en 8 e-Prix… à titre de comparaison, il n’a fallu que 3 e-prix (les trois premiers de la saison) à e-dams Renault pour en marquer 64… Virgin a malheureusement encore du travail devant eux et Branson le sait. Bird fini l’exercice à la 5^e place du classement des pilotes grâce notamment à ses deux victoires pleines de panaches à Putrayaja et Londres, à peine de quoi éclairer d’un petit rayon de soleil la saison en demi-teinte de Virgin Racing, Alguersuari, diminué après sa perte de connaissance suite à une déshydratation à l’ePrix de Moscou l’obligeant à ne disputer que 9 ePrix sur 11 finit à l’anecdotique 13^e place du championnat. Son remplaçant, Fabio Leimer, pilote Rebellion en endurance, n’ayant pas inscrit le moindre point avec une 14^e place et un abandon, ne figure pas dans le classement.
L’espoir Citroën
Branson a peut-être la folie des grandeurs, il n’a rien d’un idiot. Capitaine d’un navire qui prend l’eau a dû se résoudre à trouver des coupables et des solutions pour retrouver au plus vite les sommets. A ce petit jeu c’est Renault qui a été pointé du doigt. Victime de plusieurs avaries au cours de la saison, Virgin s’en remet désormais au dernier arrivé sur le marché de la Formule E : En effet, Branson a annoncé que Virgin Racing serait désormais propulsé par un moteur Citroën pour l’exercice 2015-2016… Le pari s’annoncera-t-il gagnant ?
C’est le moins que l’on espère pour le millionnaire bankable ainsi que pour son duo de pilote car une deuxième banqueroute en deux saisons casserait sans doute le moral et les espoirs de celui qui pour l’instant porte haut et fort l’intérêt de son nouvel investissement…
… jusqu’au prochain.