Julien Falchero est revenu sur sa saison 2018. Du GP3 au VdeV en passant par l'ELMS et un essai en Indy Lights, le pilote français donne quelques pistes quant à sa future saison.
GP3. Tu n'as pas fait les deux derniers meetings, Sotchi et Abu Dhabi, pourquoi ?
C'est une bonne question. Les résultats n'étaient pas vraiment là sur la première partie de saison avec Arden. Comme le démontrent les résultats de mes coéquipiers (Gabriel Aubry et Joey Mawson), l’équipe n’était pas vraiment compétitive. Sacha Fenestraz qui me remplace sur les dernières courses et revenait d’un podium à Macao, termine au mieux 13e. De mon côté, j’ai eu du mal à m’intégrer et les choses ne se sont pas améliorées. J'ai préféré arrêter avant les deux derniers meetings pour me réorienter en endurance pour la fin de saison.
Est-ce que tu retiens quelque chose de positif sur cette saison en GP3 ?
La saison a été difficile, que ce soit en terme de performance, mais aussi mentalement. L'année dernière chez Campos, j’étais un régulier du top 8 à partir du milieu de saison alors que j’étais rookie. Et cette année, je ne fais pas mieux que 15e ou 14e en course, c'est rageant et il faut avoir un mental fort pour continuer à pousser. Le coté positif c'est que j'ai connu ma première vraie saison « galère » et c'est toujours bon pour l'expérience. Ça permet de devenir plus fort mentalement, ça m'a permis de grandir.
En ELMS, tu fais les deux meetings avec G Drive en LMP2. La première course de Spa qui ne se court pas...
Le drapeau rouge a été brandi car les conditions climatiques étaient dantesques. Il y avait de l’aquaplanning, même à 80km/h. Cela devenait risqué, même sous Safety-Car. C'est donc à Algarve que j'ai enfin découvert l'endurance et la LMP2. C'était un week-end très fun ! On finit 7e et avons longtemps joué le top 5.
Les responsables de G-Drive by Graff m'ont aidé à apprendre l'endurance, où concentrer ses efforts et son attention, la manière de gérer mes runs. C’est une mentalité vraiment différente des courses sprint, et très intéressante à découvrir.
Tu as envisagé, à ce moment là, partir en endurance ?
Oui, c’est une possibilité. Les calendriers sont attractifs, les courses sont compétitives et il y a ce compromis à trouver entre performance et régularité, et avec lequel jouer… ça donne envie ! Je pense être capable de me faire une place en endurance. C’est un milieu qui offre pas mal d’opportunités aux jeunes pilotes et qui donne des possibilités de devenir professionnel, donc c’est vraiment une voie à envisager.
Tu as fait une course en VdeV en LMP3
J’ai couru les 6 Heures d’Estoril avec le Team Virage, avec qui je travaille depuis sa création. Nous avons lutté pour la pole et avions un super rythme en course. Un de mes équipiers a malheureusement eu un accident et nous avons du réparer en urgence, mais on était là pour jouer la gagne. Le Team Virage a été top, ils ont une super voiture.
Tu es parti à Miami pour faire les essais Indy Light avec Andretti. Partir du GP3, passer par l'ELMS et arriver à avoir un contact avec Andretti, comment ça s'est passé ?
J'ai toujours été intéressé par les courses américaines, c'est quelque chose que j'adore. Andretti m’a fait une offre durant l’automne pour tester l’Indy Light et j’ai accepté.
Nous avons bien travaillé avec l’équipe, ce qui nous a permis de finir à seulement 4 centièmes du premier au classement final, ce qui est vraiment bien sachant que je découvrais la voiture et le circuit.
La performance était au rendez-vous durant ces tests, et j’ai aussi pu visiter Indianapolis, rencontrer les personnes impliquées en IndyCar, voir les méthodes de travail à l’Américaine. Ce fut une expérience fantastique.
Qu'est-ce qui change entre une monoplace GP3 et l'Indy Light ? Totalement différent ou est-ce que tu gardes quand même certains automatismes ?
Ce sont deux monoplaces aux performances proches, mais avec des philosophies bien différentes. Ce qui change le plus avec la GP3, ce sont les pneumatiques, qui ne sont pas des Pirelli mais des pneus Cooper, puis la voiture a plus d'aéro et est très impressionnante sur les freins. Ce ne sont pas des freins carbones mais ça freine vraiment très fort, plus qu'une GP3. Enfin, il y a le turbo, qui pousse à adapter sa manière de revenir sur les gaz. Il faut s’adapter à tous ces facteurs, et ce challenge m’a beaucoup plu.
Que vas-tu faire l’année prochaine ? Tu vas partir aux USA ? Rester en Europe ?
Selon les besoins de mes partenaires, nous évaluons la possibilité d’un programme aux États-Unis en monoplace, et la participation à un programme en Endurance. Je suis arrivé à un point important de ma carrière, et nous évaluons chaque aspect des offres que nous recevons, afin de prendre la voie qui m’offrira le plus de possibilités de futur.
Partir aux USA serait évidemment pour jouer la victoire en Indy Light, et je pense que c'est faisable. L'Endurance est une très bonne opportunité aussi, car il est possible d’envisager une carrière professionnelle.
Nous prendrons notre décision rapidement mais, quelle qu’elle soit, ce sera un programme excitant !