Vous affirmer que ce 5ème succès de Toyota dans la Sarthe nous a surpris serait vous mentir... La machine japonaise est rôdée et devra affronter l'an prochain une concurrence bien plus consistante !

Retour sur cette course dans une catégorie reine faisant un peu pâle figure il est vrai mais où la BoP a déjà fait beaucoup de débats, inquiétant pour l'avenir.

24 Heures du Mans - Hypercar

Après avoir arraché la première ligne en toute fin de séance qualificative, les 2 Toyota ont attaqué la course tambour battant, à tel point que les ingénieurs du constructeur nippon ont même du calmer le jeu à un moment.

Quelques soucis sur la #7 ont permis à la #8 de prendre définitivement le large face à cette dernière et encore là, Kamui Kobayashi a attaqué, et est revenu dans le même tour et même sous la barre des 3 minutes. Pas de passage en escadrille à l'arrivée, Toyota va devoir se concentrer sur la fin de saison et tirer la quintessence d'une GR-010 Hybrid, certes victorieuse mais toujours aussi rétive... Quitte à avoir en 2023, une nouvelle auto et 3 d'entre-elles au départ ?

En attendant en s'imposant pour la 4ème fois, le suisse Sébastien Buemi a rejoint Henri Pescarolo, Olivier Gendebien et Yannick Dalmas au nombre de succès. Ryo Hirakawa est devenu le cinquième japonais à s'imposer au Mans. Tandis que l'on a constaté que Brendon Hartley avait signé sa pole en 3'24"4... comme son compatriote Bruce McLaren en 1967 ! Michelin a profité de l'occasion pour remporter son 25ème succès dans la Sarthe.

Et s'il fallait une dernière preuve que les Toyota n'ont pas lambiné en course, jusqu'à 10h00 du matin, la #8 était dans le rythme du record de distance signé par Audi en 2010, on notera aussi le record du tour signé en toute fin de course par José María López (3'27"749).

Chez Glickenhaus, malgré une course non sans accrocs, le bon résultat de 2021 avec les 2 voitures à l'arrivée a été confirmé et même amélioré par un superbe podium pour Richard Westbrook, Ryan Briscoe et le fidèle Franck Mailleux  sur la #709 !

On attendait plutôt la #708 des "top gun" que sont Romain Dumas, Olivier Pla et Pipo Derani mais une erreur de Pla dans la soirée et des problèmes électroniques lui vaudront une remontée laborieuse jusqu'à la 4ème place finale. Olivier Pla a tout de même signé le 3ème meilleur chrono (3'27"765) de la course dans la dernière heure...

Ce superbe podium montre une fois de plus que l'écurie n'avait pas mérité les railleries dont elle avait été la victime à ses débuts et encore aujourd'hui. Avec plus de séances d'essais et des ravitaillements plus rapides (que de temps perdu !) l'équipe pourrait donner des sueurs froides à ses concurrents en 2023...

En 2021 les hommes de Philippe Sinault avaient été très vite écartés de la lutte pour la victoire. On s'attendait à mieux cette année surtout après le succès à Sebring. Seulement l'Alpine est arrivée avec une BoP défavorable lui donnant un très gros déficit de VMAX. La BoP a finit par être corrigée et là nous avons eu tout de même la vague impression qu'Alpine nous avait caché quelque chose.

Une nouvelle correction de BoP est tombée pour mieux retomber dans l'incompréhension : l'Alpine ne pouvait plus du tout être compétitive ! Et quelle terrible image de voir la voiture se faire déposer dès le baisser du drapeau tricolore par les Glickenhaus et même par la LMP2 d'un Robert Kubica incroyablement véloce. Et deux arrêts lui ayant coûté 30 minutes au total et une sortie de piste au petit matin ont ruiné toute les chances de bien figurer pour l'Alpine.

Triste dernière apparition au Mans pour cette Alpine A480 avec une 23ème place finale. L'équipe repart néanmoins toujours en tête du championnat. Quels seront les plans pour 2023 ? Un engagement en LMP2 avant le retour en catégorie reine serait sûrement le plus avisé, et probablement toujours avec le trio Nicolas Lapierre, Matthieu Vaxivière et André Negrão qui semble en parfaite osmose.