De la Peugeot 905 à la nouvelle 9X8 présentée au début de l'été 2021, c'est une aventure de 30 ans d'innovations pour la marque Sochalienne dans le monde de l'Endurance.

La grande aventure contemporaine de Peugeot au Mans et en Endurance a commencé tout au début des années 90. C’est à ce moment que Peugeot revient, en tant qu’équipe officielle, sur le circuit de la Sarthe. Avec la Peugeot 905, la marque va s’engager dans le Championnat du Monde des Voitures de Sport (World Sportscar Championship ou WSC, également connu sous le nom de Championnat du Monde d'Endurance) et, bien évidemment, participer aux 24 Heures du Mans.

Peugeot et Le Mans, 30 ans d'innovation

Les débuts en Endurance avec la 905

Avec la Peugeot 905, la Marque affirme clairement son objectif de remporter l’épreuve mythique des 24 Heures du Mans. Le programme de développement de cette "Peugeot Sport Prototype" a été lancé en décembre 1988.

Présentée en Février 1990, la voiture est tout d’abord un choc esthétique : innovante, elle se distingue par son absolue pureté visuelle, et sa face avant caractéristique des modèles de la Marque du moment. Construite sur un châssis en fibre de carbone conçu en collaboration avec Dassault, elle est propulsée par un moteur V10 à quarante soupapes de 3,5 litres et 650 ch, très proche des standards de la Formule 1.

Entre 1990 et 1993, les succès sont au rendez-vous. Avec la 905, Peugeot se mesure aux constructeurs habitués de l’Endurance, notamment à Porsche mais aussi Jaguar, et à des challengers aux dents longues, tels que Toyota et Mazda.

1992 est une année charnière pour Peugeot qui vise deux objectifs : le titre de Champion du Monde des Constructeurs et la victoire aux 24 Heures du Mans. Pour les 24 Heures du Mans, des modifications importantes sont apportées à la voiture : l’aileron avant est supprimé, l'aileron arrière repositionné, et les persiennes d'ailes avant disparaissent.

Les excellents résultats de l’écurie Peugeot tout au long de la saison 1992 (2ème à Monza, 1er et 3ème au Mans, 1er et 2ème à Donington, 1er et 3ème à Suzuka, 1er, 2ème et 5ème à Magny-Cours) lui permettent d’obtenir le titre de Champion du Monde des Constructeurs 1992. L'objectif est atteint.

En 1993, la Marque Peugeot se hisse sur les 3 premières marches du podium aux 24 heures du Mans avec ses trois Peugeot 905 engagées. C'est la consécration pour l'entreprise et pour ses équipes. L’excellence de la technologie Peugeot est à son summum et la Marque tire sa révérence après ce podium historique.

© Peugeot Talbot Sport - Peugeot 905 SA35 V10 3,5l

Le nouveau défi avec la 9X8

Après les Peugeot 905, puis les 908 des années 2007-2011, Peugeot annonce un retour en force en Endurance avec la Peugeot 9X8. Dans la lignée de ses illustres devancières en Endurance, elle doit perpétuer la tradition de la marque Peugeot de concevoir des voitures de compétition performantes et identifiables au premier regard. Avec cette Peugeot 9X8, Peugeot allie sportivité, savoir-faire technologique, efficience et excellence stylistique.

Comme la Peugeot 905 trente ans plus tôt, la Peugeot 9X8 reprend les codes esthétiques contemporains propres à la marque : c’est une voiture fine et racée, élégante, qui suscite l’émotion et incarne la vitesse. On note immédiatement les signatures lumineuses avant et arrière, avec les trois griffes caractéristiques du Lion. Les flancs sont épurés et structurés. Les rétroviseurs s’intègrent dans le châssis qui semble n’opposer aucun obstacle à l’air.

A l’arrière, se trouvent un large diffuseur encadré d’éléments finement ciselés qui accueillent les optiques, et une inscription en guise de clin d’œil, qui souligne l’innovation la plus marquante amenée par la 9X8 : l’absence d’aileron arrière ! « We did not want a rear wing », est-il écrit.

C’est l’étude approfondie du nouveau règlement Hypercar, la nouvelle catégorie reine de l’Endurance, qui a inspiré cette innovation aux ingénieurs de Peugeot Sport et aux designers de Peugeot. Alors que d’autres ont choisi de s’y conformer de manière plus conservatrice, les équipes de Peugeot ont préféré l’audace et l’innovation.

Quant à la motorisation, le choix s’est porté sur l’hybridation, avec l’association d’un V6 essence Biturbo de 500 kW (680 ch) entraînant les roues arrière et d’un moteur/générateur électrique de 200 kW (270 ch) animant les roues avant. Le règlement fixe des limites précises à l’exploitation du système, qui permet aux voitures hybrides d’évoluer en 4 roues motrices : il définit le seuil de restitution d’énergie sur les roues avant, et stipule que la puissance totale moyenne délivrée par le groupe motopropulseur ne peut dépasser 500 kW (680 ch).

La technologie hybride est donc à la fois une aubaine, puisqu’elle ouvre la possibilité de bénéficier de la traction intégrale, mais aussi un énorme défi technique, eu égard à la complexité de la gestion du système motopropulseur.

C’est précisément ce qui intéresse la marque Peugeot, engagée dans l’électrification accélérée de sa gamme, et avide de susciter des développements techniques ambitieux et de collecter des expériences extrêmes en compétition. Au final, le programme 9X8 doit bénéficier aux futurs modèles électrifiés de Peugeot.