Sébastien Ogier et Julien Ingrassia font partie des équipages qui ont le plus marqué l'histoire du Monte-Carlo. Voici leurs débuts au Monte-Carlo... déjà glorieux !

Vainqueur Rallye-Jeune en 2005, Sébastien Ogier se lance dans le volant 206. Après une première saison prometteuse, début 2007 il remporte au scratch le Rallye Hivernal Hautes Alpes sur sa modeste 206 XS. En fin de saison, il avait remporté le volant 206. En 2008 il n'a fait qu'une bouchée de ses adversaires en championnat du monde junior ! En remportant le titre, Seb Junior allait découvrir lors du dernier rallye de la saison en Grande-Bretagne le pilotage de la Citroën C4 WRC.
Débuts tonitruants avec un scratch dès la première spéciale devant les ténors du WRC. Certes bien aidé par une position favorable sur la route, il allait mener le rallye durant les 5 premières spéciales avant de sortir pour le compte. On vous l'avait dit, tonitruant !

Monte-Carlo 2009 : une édition hors-championnat du monde !

Depuis la création du Championnat du Monde des Rallyes, peu d'éditions du Monte-Carlo manquèrent au calendrier. Ce fut le cas du Monte-Carlo 1996 remporté par Patrick Bernardini. De 2009 à 2011, le rallye faisait partie du championnat IRC. Les voitures reines de ce championnat étaient les S2000, 4 roues motrices, 2 litres atmosphérique et moins de 300 chevaux.

Un des gros points forts de ce championnat étaient une grande liberté laissée aux organisateurs des rallyes... Le plateau avait fière allure avec le français Nicolas Vouilloz et le légendaire belge Freddy Loix défendant les couleurs de Peugeot. Chez Fiat on jouait sur la carte italienne et 2009 voyait surtout l'arrivée de Skoda en IRC. L'aventure Skoda en WRC n'avait pas été un grand succès, les Octavia étaient trop peux compétitives, et les Fabia trop peux fiables... L'arrivée de la Skoda Fabia S2000 était une véritable curiosité, l'auto allait-elle être compétitive ?

Hormis, les équipes "usine", on retrouvait chez Peugeot : Kris Meeke, Stéphane Sarrazin, Didier Auriol et Sébastien Ogier. Cette année-là BF Goodrich mettait au départ sur chaque manche un pilote désigné par un panel de journalistes et de spécialistes du rallye. Au vu de son éclatante saison 2008, Ogier était le candidat parfait pour représenter la marque au Rallye Monte-Carlo.

Bref, le championnat IRC était un véritable petit championnat du monde. Plein de maturité, Sébastien Ogier déclarait "Celui qui veut attaquer d'un bout à l'autre n'a aucune chance d'aller au bout". Le jeune Gapençais abordait donc humblement ce monument pour sa toute première participation. Et il n'a pas eu tort. Cette édition allait se dérouler dans des conditions dantesques....

Première étape : Hanninen leader surprise !

Nicolas Vouilloz signe le meilleur chrono dans la première spéciale. Les Fiat sont déjà à la peine avec Giandomenico Basso qui signe le 10e temps suite à un mauvais choix de pneus. Son coéquipier Luca Rossetti abandonne carrément en se faisant piéger sur le verglas. Même sentence pour le Millavois Didier Auriol pourtant 3 fois vainqueur du Monte-Carlo.

Dans la seconde spéciale, Sarrazin signe le meilleur temps mais les Skoda se font déjà remarquer pour leurs belles performances. Sous la neige, Kris Meeke remporte la troisième spéciale. A la fin de cette courte première étape, surprise car le régulier Juho Hanninen occupe la tête du rallye sur sa Fabia S2000 devant Sarrazin et Vouilloz. Discret, Ogier occupe la quatrième place.

Seconde étape : Ogier prend le pouvoir

Sarrazin freine un poil tard et sort dans une descente verglacée... Bien aidé par les spectateurs, il perd tout de même 4 minutes dans l'aventure. Juho Hanninen en profite pour signer son premier scratch et conforte sa place de leader devant Meeke et Ogier relégués à plus d'une minute. Victime d'une crevaison, Nicolas Vouilloz dégringole à la sixième place du général.

Hanninen enfonce le clou dans la spéciale 5 et son coéquipier Jan Kopecky remporte lui la sixième spéciale. Meeke se fait piéger dans cette spéciale et dans un peloton qui commence à s'effriter Sébastien Ogier s'empare de la seconde place !

La seconde boucle commence avec un scratch de Sarrazin suivi par un autre de Hanninen. Malheureusement le finlandais est victime d'une crevaison dans la dernière spéciale du jour ! Il chute à la troisième place du classement général derrière Ogier et Loix ! Sans avoir encore remporté de spéciale, Ogier s'empare de la tête du rallye.

Troisième étape : Ogier prince de Monaco

Cette troisième et dernière étape est constituée d'un passage dans le Col du Perty le matin et puis le soir le rallye se termine sur la nuit du Turini. Ogier écrase la concurrence dans cette première spéciale ! Le plus proche est le finlandais Toni Gardemeister, engagé sur une Punto S2000 privée, il signe le second chrono et se retrouve second au général mais... à 1'50 de Sébastien Ogier et Julien Ingrassia !
Cette longue spéciale de 30 kilomètres a été terrible et Sébastien Ogier a même doublé Freddy Loix sur la spéciale recouverte d'une épaisse couche de neige. Abandon pour Juho Hanninen qui a essayé de tout donner pour reprendre l'avantage sur Ogier.

Ogier et Ingrassia sont à 4 spéciales du bonheur, vont-ils le faire ? Loix et Basso remporte les 2 spéciales de la première boucle. Avec presque 2 minutes d'avance, Ogier n'a plus grand chose à craindre de la part de Freddy Loix, second après que Gardemeister ait été trahi par la mécanique.

Sarrazin remporte les 2 dernières spéciales et monte sur la troisième place du podium derrière Freddy Loix qui n'a pas tenté le diable sur cette dernière boucle piégeuse. Ils permettent à Peugeot d'assurer un triplé !

Ogier et Ingrassia remportent donc leur premier Monte-Carlo dès leur première participation ! 

Le duo impose son style pour leur première victoire internationale. Réguliers, ils n'ont commis aucune erreur. Ce sera une de leurs marques de fabrique lors de leurs 5 autres victoires (série ininterrompue depuis 2014). Ironie de l'histoire, en 2012 le duo brillera sur une Skoda Fabia S2000 qui entre temps était devenue la meilleure des S2000....