S'il y a de belles victoires, c'est qu'il y a de beaux adversaires. Si la victoire de Sébastien Loeb est magnifique, c'est parce que Sébastien Ogier ne lui aura pas facilité la tâche. Leader du rallye jusqu'à l'avant-dernière spéciale, une crevaison l'empêchera de soulever un 9e trophée sur le Rocher.

L'octuple Champion du Monde, Sébastien Ogier n'a pas encore totalement raccroché son casque. Il est venu sur le Rallye Monte-Carlo, son rallye de cœur pour étrenner la nouvelle Yaris Rally1, accompagné d'un nouveau copilote, Benjamin Veillas.

Ogier a pris du plaisir et a fait le show

Bravo Sébastien, quel combat nous avons eu ! Comment vous sentez-vous ?

Il faut d'abord remercier nos équipes, qui ont fait un travail fantastique pour construire ces voitures, complètement différentes des précédentes. Je pensais qu'on aurait plus de problèmes, il y en a eu quelques-uns de temps en temps, mais on a pu se battre comme à la grande époque et personne ne pouvait penser que ces voitures étaient toutes neuves. On s’est fait plaisir et c'était un joli show pour le sport.

Je visais la victoire mais pas la deuxième place, donc je ne peux pas dire que je suis 100% satisfait mais je peux continuer à sourire, à garder la tête haute, car nous avons tout donné, même si ça s'est décidé sur un coup du sort. On s’est bien amusé dans la voiture et maintenant, j’ai une bonne raison de revenir l'année prochaine, même si ça ne fera pas plaisir à ma femme.

Comment s'est déroulé votre première fois avec Benjamin Veillas à votre droite ?

Il a fait du bon boulot, ce n'est jamais facile de monter dans une voiture aussi rapide, à ce niveau et ça mets beaucoup de pression sur les épaules du copilote. Ce n’était pas parfait à 100% mais ce n'était pas possible d'être parfait sur un premier rallye. On a bien démarré ensemble et c'était plus difficile pour lui aujourd'hui (de perdre à la fin), parce que moi j'ai déjà gagné souvent dans ma carrière.

C’est quand même un très bon résultat pour lui comme pour Isabelle (Galmiche). Ils ont tous les deux faits un super boulot. Aujourd’hui, la chance n’était pas de notre côté, mais je suis sûr qu’on va gagner des rallyes ensemble dans l'avenir.

Avez-vous senti que vous aviez volé le départ de la dernière spéciale ?

Au départ de l'ES17, j'ai bien senti qu'on était à la limite et il y a eu un bruit bizarre dans l'habitacle deux secondes avant le départ, je perdais de la pression et de la puissance, et ça m’a dérangé, car je savais qu'on avait 9.5 secondes à rattraper donc je voulais prendre un très bon départ.

J'en ai finalement repris 9, c’est une sacrée performance, et j'étais au-delà de la limite deux ou trois fois mais finalement cette pénalité de dix secondes n'est pas une mauvaise chose, car si j'avais perdu pour une demi-seconde, je serais encore plus énervé maintenant.

Comment vous sentiez-vous en arrivent sur ce rallye ?

Pour ce rallye, j'étais un peu plus relax que d'habitude, j'étais d'abord ici pour me faire plaisir, pour donner le meilleur de moi-même et tenter de remporter ce rallye. Je ne me sentais pas vraiment différent.

On se demandait pendant les essais si la voiture serait fiable et qui allait pouvoir viser la victoire. On a même plaisanté en disant qu’on allait faire le rallye avec la R5 ! Mais l'équipe a fait du bon boulot. L’hybride, c’est un peu comme quand on fait l’amour la première fois, c’est très intense et une seconde après, c’est fini. C’est un bon début !

© Toyota Gazoo Racing - Sébastien Ogier / Benjamin Veillas