Après une première campagne prometteuse au Dakar 2022, et après avoir remporté son premier rallye dans le désert d'Abu Dhabi, Audi dévoile une version allégée, plus aérodynamique et plus efficiente : le RS Q e-tron E2.
Le nouveau prototype innovant se dévoile significativement amélioré et fera ses débuts pour le rallye du Maroc 2022 et le rallye Dakar 2023. La carrosserie est entièrement nouvelle et présente un aérodynamisme totalement amélioré. Elle contribue à abaisser le poids et le centre de gravité du prototype.
De nouvelles stratégies de fonctionnement améliorent encore l'efficacité de la propulsion électrique. Dans l'habitacle et lors du changement de roue, le conducteur et le copilote bénéficient d'une plus grande facilité d'utilisation. Suite à ces évolutions, la RS Q e-tron porte désormais l'abréviation E2. Elle rappelle la légendaire Audi Sport Quattro dans sa phase finale de développement pour les rallyes du groupe B dans les années 1980.
Audi dévoile le RS Q e-tron E2
"L'Audi RS Q e-tron E2 ne reprend pas une seule pièce de carrosserie de sa devancière", déclare Axel Löffler, designer en chef de la RS Q e-tron. Afin de respecter les dimensions intérieures prescrites, le cockpit, qui était auparavant étroitement resserré vers le toit, est désormais nettement plus large. Les capots avant et arrière ont également été redessinés.
"Nous supprimons désormais le passage sous le capot arrière à gauche et à droite des montants B" explique Löffler. À l'avenir, les prototypes T1U devront peser 2 100 kg au lieu de 2 000 kg. Étant donné que la première génération de la RS Q e-tron était en surpoids, il était encore nécessaire de gagner plusieurs dizaines de kilogrammes. Cela s'accompagne de l'abaissement du centre de gravité du véhicule.
La chaîne cinématique électrique de l'Audi RS Q e-tron E2 comprend un convertisseur d'énergie composé d'un moteur à combustion interne et d'un générateur, ainsi qu'une batterie haute tension et les deux moteurs électriques des essieux avant et arrière. La gestion de l'énergie joue ici un rôle crucial. Le système de contrôle électronique de la chaîne cinématique électrique complexe a fait ses preuves lors des premiers rallyes.
Au Rallye Dakar, par exemple, Audi a constaté des surplus de puissance de courte durée dans des situations où les roues avaient moins de contact avec le sol lors de sauts ou sur des terrains accidentés. Les responsables de la FIA interviennent à partir d'un seuil de 2 kilojoules d'énergie excédentaire et imposent des pénalités sportives.
"A titre de comparaison, une quantité d'énergie plus de cent fois supérieure circule vers les moteurs par seconde dans les limites autorisées", explique Florian Semlinger, ingénieur de développement pour le logiciel embarqué, l'application et le banc d'essai.
"Nous aurions pu nous faciliter la tâche et fixer notre seuil plusieurs kilowatts plus bas, mais cela aurait entraîné des inconvénients en termes de performances. Au lieu de cela, nous avons mis beaucoup de précision dans les contrôleurs de puissance." Deux limites individuelles (une pour chaque moteur) sont désormais recalculées par le logiciel en quelques millisecondes. En conséquence, il fonctionne précisément le long de la limite autorisée.
Audi veut s'affirmer au Dakar
Les pilotes Audi Mattias Ekström/Emil Bergkvist, Stéphane Peterhansel/Edouard Boulanger et Carlos Sainz/Lucas Cruz peuvent se réjouir de leur nouveau poste de pilotage. Les écrans sont toujours dans le champ de vision du conducteur et situés dans la console centrale dans le style habituel, et le panneau de commande central avec ses 24 champs a également été conservé.
Toutefois, les ingénieurs ont restructuré les affichages et les commandes. "L'ensemble de toutes les fonctions crée rapidement la confusion", explique Florian Semlinger. "C'est pourquoi, pour la première fois, le conducteur et le copilote peuvent désormais sélectionner quatre zones du système à l'aide d'un commutateur rotatif."
Le thème "Stage" contient toutes les fonctions importantes pendant une étape, comme le limiteur de vitesse dans les sections où la vitesse est limitée ou le cric pneumatique. La partie "Route" contient, par exemple, les clignotants et la caméra de recul, des fonctions qui sont souvent sollicitées sur les étapes de liaison. L'option "Erreur" permet de détecter, de classer et de cataloguer les erreurs. La partie "Paramètres" comprend tout ce qui est utile à l'équipe d'ingénieurs pendant les essais ou après l'arrivée de la voiture au bivouac, par exemple, les températures détaillées des différents systèmes.
Un prototype plus simple à l'usage
Les équipages peuvent désormais travailler beaucoup plus facilement après une crevaison. Des éléments de carrosserie simples, plats et facilement amovibles remplacent les anciens capots encombrants des roues de secours dans les flancs. Les nouvelles jantes à dix rayons du partenaire Rotiform sont beaucoup plus faciles à manipuler. Les conducteurs et les copilotes peuvent les saisir plus facilement et effectuer le changement en toute sécurité.
"Nous avons combiné toutes les leçons importantes en un temps très court. Le résultat de nos idées est l'évolution de la E2", déclare Uwe Breuling, responsable des opérations véhicules chez Audi Sport. "Le travail déterminé et rentable de notre équipe de développement nous a parfaitement préparés pour notre deuxième Rallye Dakar."
Après des essais initiaux menés par Arnau Niubó Bosch, responsable de l'ingénierie d'essai, Audi Sport a dévoilé la RS Q e-tron E2 à Neuburg an der Donau le 1er septembre. Du 1er au 6 octobre, la nouvelle technologie devra faire ses preuves en compétition pour la première fois lors du Rallye du Maroc. Les trois paires de pilotes Audi disputeront alors le rallye du désert qui débute et se termine à Agadir, dans le sud-ouest du pays d'Afrique du Nord.