L’ancien Premier Ministre et candidat des Républicains à l’Élection Présidentielle d’avril siégera à la Commission Constructeurs de la FIA. François Fillon élu à la tête de la Commission Constructeurs et le nouveau rôle dans le monde du sport automobile.

Celui qui a mis un terme le 18 novembre 2017 à sa carrière en politique a déjà repris du service. Seulement, ce n’est pas dans la sphère politique qu’il opérera, mais bien au sein du monde de l’automobile. Oui, François Fillon siégera prochainement à la Fédération Internationale de l’Automobile. Appelé par Jean Todt, et initialement pressenti à la succession de ce dernier, celui qui est toujours mis en examen depuis mars dernier exercera le poste de président à la Commission Constructeurs de la FIA. Un nouveau rôle pour celui qui, à 63 ans, a toujours fait de la politique son domaine d’action.

La FIA en renouvellement

L’assemblée générale de la FIA s’était réunie le vendredi 8 décembre pour procéder aux élections et nominations des hautes instances. Sans surprise, Jean Todt a été réélu pour un troisième et dernier mandat à la tête de la fédération. S’en est suivit donc de François Fillon, mais aussi de d’autres personnalités. À noter, l’arrivée de Richard Mille, l’industriel français créateur de la marque de montres de luxe du même nom. Il officiera à la Commission d’endurance. Un autre nom important, celui de Felipe Massa. Le pilote brésilien, tout juste retraité de la Formule Un, exercera le rôle de président de la Commission internationale de karting. François Fillon n’est donc pas le seul nouveau venu au sein de la fédération française. Enfin, Carmen Jordá, qui rejoint la Commission des Femmes en sport automobile, et dont la nomination a suscité de nombreuses réactions.

Pourquoi François Fillon ?

La nomination de François Fillon à la tête de cette Commission peut sembler à première vue déconcertante. En effet, le natif de la Sarthe n’a jamais joué un quelconque rôle au sein du sport automobile, et encore moins à la FIA. Selon certaines sources, c’est Jean Todt lui-même qui a appelé l’ancien candidat LR à ce poste. Voici deux raisons qui pourraient en partie expliquer cette soudaine nomination :

D’abord parce que François Fillon a toujours partagé publiquement son attrait pour le sport automobile. Il est un passionné de la Formule Un, des journalistes avait même un jour rapporté qu’il attendait la fin du Grand Prix de Formule Un pur commencer un discours. Sa boutique de souvenirs avait même un jour proposé la vente de voitures de courses réduites qui arboraient son logo de campagne. C’est dire qu’il souhaitait nous sensibiliser sur la question de sa passion… On citera aussi un argument largement relayé dans la presse : son frère, Pierre Fillon, est depuis 2012 le président de l’Automobile Club de l’Ouest. Cette association fondée en 1906 est chargée d’organiser les 24 Heures du Man.

Mais, moins explicite, l’idée de nommer Fillon à la tête de cette commission apparaît plus comme une préparation en amont pour la succession de Jean Todt. À l’origine plongé sur la création d’une « fondation pour la coexistence des minorités, dont les chrétiens d’Orient », l’ancien Premier Ministre avait par la suite été pressentis à la succession de l’actuel président de la FIA. Mais c’était sans compter la présentation de ce dernier à un dernier mandat de quatre ans. Quatre ans qui pourraient permettre à Fillon de s’illustrer dans les hautes sphères de la FIA, afin de présenter (pourquoi pas ?) sa candidature lors des prochaines élections.

En attendant, quel rôle pour François Fillon ?

Pour l’heure, l’ex-Premier Ministre aura comme tâche principale de renégocier les nouveaux « Accords Concorde », qui régiront notamment la réglementation en Formule Un à partir de 2021.

Pour rappel, ces accords ont été initialement signés en 2013 pour une période de 7 ans. La FIA, les détenteurs des droits commerciaux (CVC Capital Partners, puis Liberty Media) et les écuries, s’accordent sur des compromis. Ils sont d'ordre économiques, techniques et environnementaux, afin d’assurer le meilleur fonctionnement possible pour la discipline.

L’enjeu pour François Fillon sera ici important. Ces accords touchent à leur fin en 2020, et la nouvelle réglementation moteur rentre en vigueur dès 2021. Il faudra trouver de nouveaux compromis, afin de garantir une Formule Un encore moins coûteuse, plus respectueuse de l’environnement, mais toujours toute aussi attrayante. Espérons que cette nomination sera bénéfique pour la FIA et la Formule 1.