Avant le Grand Prix de Monaco, Lewis Hamilton a défini la F1 comme "un club de petits garçons milliardaires".
Interrogé par le journal espagnol AS, Lewis Hamilton a donné son avis sur la F1 d'aujourd'hui et la nouvelle génération des pilotes.
"Pour moi, personnellement, nous vivons à une époque où c’est devenu un club de petits garçons milliardaires. Si je devais revenir en arrière, de mon milieu venant d’une famille ouvrière, il me serait impossible d’être ici aujourd’hui. Parce que les autres enfants auraient beaucoup plus d’argent'', explique-t-il.
La F1, un sport de riches depuis des décennies
Si Lewis Hamilton vise indirectement Nikita Mazepin, dont le père paye son volant chez Haas cette saison, ou encore des pilotes comme Nicholas Latifi, fils d'un actionnaire de l'équipe McLaren, ou encore Lance Stroll, fils du propriétaire de l'équipe Aston Martin F1, la F1 a souvent été une affaire de millionnaires, voire milliardaires.
Remontons dans les années 50. Birabongse Bhanutej Bhanubandh, dit le Prince Bira de Siam, s'aligne sur la grille du premier Grand Prix de l'histoire de la F1, au volant d'une Maserati. Le pilote d'origine thaïlandaise n'est autre que le fils du Roi Mongkut.
En 1964, Peter Revson rejoint la F1. Le fils héritier de l'empire de la marque de cosmétiques Revlon s'engage sur six épreuves, ne prenant le départ qu'à quatre Grands Prix. Il revient en F1 en 1971 mais décède trois années plus tard dans un accident sur le circuit de Kyalami, en Afrique du Sud.
En 1973, Lord Alexander Hesketh, troisième baron Hesketh, fonde son équipe, sans sponsoring. Il embauche James Hunt dès ses débuts en F1. L'aventure s'achève en 1978, une année après l'arrivée du multimillionnaire Walter Wolf.
L'homme d'affaires autrichien a fait fortune au Canada, avec l'exploitation des plates-formes de forage sous-marin. Dans un premier temps, il vient en aide à Frank Williams, endetté pour 120 000 livres sterling, avant de lui racheter l'équipe. Il abandonne la F1 en 1979, comptant trois victoires à son palmarès.
Et des "fils de" ou de riches propriétaires, il y en a eu dans chaque décennie. On peut citer, à la volée, Paolo Barilla, héritier de la famille célèbre pour ses pâtes, Rikky von Opel, arrière-petit-fils du fondateur de la marque allemande, Hiro Matsushita, fils du fondateur de Panasonic.
Du côté des équipes, on peut parler de l'aventure de Benetton, dont Luciano est un des fondateurs, qui a eu un énorme succès en F1 avant de vendre son équipe à Renault ou plus récemment Gene Haas qui a monté son équipe de toute pièce. Il y a tant d'exemples que l'on pourrait consacrer un article pour chacun d'eux.
Et les aidés par les millionnaires ?
Outre ceux qui sont arrivés en F1 grâce à la fortune de leur famille, d'autres sont parvenus à rejoindre la F1 grâce à un mécène. Prenons l'exemple le plus connu du paddock : Red Bull. Derrière la boisson énergisante se cache Dietrich Mateschitz.
L'homme d'affaires autrichien investit massivement en F1, en sponsorisant dans un premier temps Sauber (dont il achète la moitié des parts par la suite), puis Arrows et Jaguar avant de reprendre cette dernière pour une somme symbolique. Mais Red Bull est connu pour son vivier de jeunes pilotes, dont sortent Sebastian Vettel, Daniel Ricciardo, ou encore Carlos Sainz Jr.
Mais Red Bull n'est pas le seul à avoir financé la carrière de pilotes. On peut parler de McLaren qui a aidé de nombreuses années un certain... Lewis Hamilton ! Mansour Ojjeh, fils du multimilliardaire saoudien Akram Ojjeh, fondateur de TAG, est actionnaire de l'équipe de Woking depuis 1985, même si l'aide a été impulsée par Ron Dennis.
Aujourd'hui, on peut citer de nombreux pilotes aidés par des personnes fortunées. Sergio Pérez est soutenu par le fils de Carlos Slim, une des plus grandes fortunes mondiales ; Lando Norris, dont la fortune de son père avoisine les 200 millions de livres sterling.
Puis vient nos exemples de départ, à savoir Nikita Mazepin (soutenu par son père, propriétaire d'Uralkali), Nicholas Latifi (dont le père est à la tête de Sofina Foods) ou Lance Stroll. La F1 a été, reste et continuera d'être une histoire de millionnaires, voire de milliardaires, désireux de dépenser de l'argent.