Souhaité par Liberty Media, le budget plafonné devrait apparaître au cours des trois prochaines saisons pour se finaliser définitivement en 2023. Mais est-ce que cette envie a du sens ?
Limité les budgets pour permettre aux équipes du "championnat B'' de rivaliser avec celles du "championnat A'', voilà la volonté de Liberty Media. A terme, le budget sera de 150 millions d'euros, ne comprenant pas par exemple les salaires des pilotes, trop aléatoire d'une équipe à une autre.
Certaines équipes, comme Williams, militent pour le budget plafonné. "Si je regarde cela de mon point de vue, si nous ne faisons pas cela, Williams fermera'', expliquait Claire Williams à RaceFans il y a quelques mois. D'autres, comme le célèbre John Barnard, ancien directeur technique de McLaren et Ferrari, se soucient de la mise en œuvre et surtout des dérives. "Le développement peut être fait en usine sur un autre projet. Il peut être soudainement transféré sur la F1. C’est très difficile à contrôler'', expliquait-il à ESPN en août dernier.
En 2017, Mercedes a battu un record avec le plus gros budget connu de l'histoire de la F1. L'équipe Championne du Monde disposait d'une enveloppe de 337 millions de livres pour son équipe (sans la division moteur).
Le contrôle des budgets, une volonté
Que ce soit le nouveau président de Ferrari Louis Camilleri ou le directeur de l'équipe Mercedes Toto Wolff, le budget plafonné est dans tous les esprits.
"Je pense que les spécifications techniques ont progressé, mais en ce qui concerne les limites budgétaires et économiques, il n'y a pas vraiment eu de progrès. De toute évidence, les aspects économiques sont également liés au plafond budgétaire. Je pense qu'un plafond budgétaire a finalement un sens, mais le diable se cache dans les détails et je pense que ce sera dans l'intérêt de tous, mais nous n'y sommes pas encore'', explique l'homme à la tête du constructeur italien.
"Pour le moment, Red Bull, Ferrari et Mercedes dépensent beaucoup et nous devons diminuer, avec des coûts plafonnés raisonnablement maîtrisés qui nous permet de réorganiser nos structures sans pour autant le restructurer'', déclare Toto Wolff.
Plafonner les coûts pourrait avoir un effet néfaste sur l'emploi en F1. La plupart des équipes ont plus de 600 employés. Si une restructuration dans d'autres programmes est suggérée pour la plupart des équipes, certaines ne pourront pas le faire et seront obligées de licencier.
Les équipes satellites, la future norme de la F1
Actuellement, la F1 est composée d'un championnat divisé en deux catégories. Une première partie comprend Mercedes, Ferrari et Red Bull tandis que la suivante est composée de toutes les autres équipes. Ce nivellement n'est pas d'aujourd'hui en F1, où les équipes les plus fortunées sont les meilleures sur le plateau.
Mais depuis quelques années, on voit la naissance de collaboration entre équipes privées et équipes d'usine. Ainsi, la Scuderia Ferrari s'est alliée à Haas mais aussi à Sauber. Ce type de collaboration a suscité la curiosité puis l'intérêt des autres équipes d'usine.
"Le modèle Haas [avec une collaboration étroite avec Ferrari] est ce qui a créé une certaine opportunité pour les petites équipes, car certaines des équipes qui sont ici depuis longtemps reconnaissent qu’une équipe [partant de zéro] il y a trois ans les domine. [La collaboration] ne devrait avoir lieu que si c'est gagnant-gagnant et bénéfique pour la F1. De là où je me trouve, ça va dans cette direction'', indique Toto Wolff, qui n'est pas contre cette idée.