La récente disqualification, les difficultés du groupe à réussir l'après Carlos Ghosn, l'aventure de Renault en F1 semble compromise.

Les plans de Renault souffrent depuis quelques mois. "Drive The Future'', nom du plan stratégique mis en place par le groupe français allant de 2017 à 2022, a des objectifs audacieux, à savoir un chiffre d'affaires de plus de 70 milliards d'euros, avec une marge opérationnelle de 7%. Le Groupe Renault prévoit une hausse des ventes de plus de 40% pour atteindre plus de 5 millions de véhicules vendus, en investissant 18 milliards d'euros dans la recherche et le développement.

Mais l'année 2019 ne devrait pas être des meilleures pour le constructeur français. Lors de la publication des résultats du troisième trimestre, le chiffre d'affaires des neuf premiers mois est en baisse de 5,1% par rapport à 2018. Les ventes ont chuté de 6% depuis le début de l'année, dont 11,2% de moins par rapport à 2018 hors France et Europe.

Renault réfléchit à son plan stratégique

Lors d'une conférence téléphonique, Clotilde Delbos, PDG par intérim du groupe Renault, après le départ de Thierry Bolloré, n'a pas explicitement parlé d'un retrait de la marque française de la F1.

"Si ces deux activités ne sont pas aujourd'hui visées [Alpine et Renault F1 Team, ndlr] [...], tous les sujets peuvent être mis sur la table à un moment'', explique-t-elle. "Ce n'est pas une revue mineure, mais une revue de fond en comble pour tenir compte du nouveau contexte de marché''.

Seulement, la situation de l'équipe française en F1 n'est pas au beau fixe. Battue par sa cliente, qui a choisi de quitter le constructeur à la fin de la saison prochaine pour rejoindre Mercedes, une disqualification officielle lors du Grand Prix du Japon, aucun podium depuis son retour en F1, rien ne semble sourire à Renault. Pour ne rien arranger, la division châssis de l'équipe française a connu des pertes en 2018, malgré une augmentation de son budget. Avec 146,6 millions de livres de budget, Renault a perdu 7,4 millions de livres la saison passée. Et cette saison, l'équipe française a investi dans un top pilote, du nom de Daniel Ricciardo, qui coûte 55 millions de dollars sur deux saisons.

"Nous resterons en F1, à condition que cela continue à avoir du sens pour Renault en tant qu'entreprise, tant du point de vue de la stratégie marketing que de l'évolution du sport'', expliquait Cyril Abiteboul le mois dernier.

Pour le moment, aucune équipe n'a signé pour rester en F1 au-delà de 2020, même si certaines équipes ont conclu des contrats avec les motoristes et les sponsors pour après 2020. La publication des règlements prévue dans quelques jours devrait donner une tendance.