L'information a été rapportée par Christian Sylt, journaliste pour de nombreux médias dont Forbes. Une lettre envoyée aux membres du Conseil Mondial du Sport Automobile  (CMSA) leur interdit de parler aux médias du possible conflit d'intérêts impliquant la Fédération dans la vente de la F1.

Depuis la vente de la F1, de nombreuses voix s'élèvent pour parler d'un possible conflit d'intérêts de la part de la FIA. Avant le rachat, la FIA disposait d’environ 1% des parts de la F1. la FIA a acquis des actions dans la F1 en 2013 pour 350 000 euros. En approuvant la vente à Liberty Media, la FIA récupère un pécule de 54 millions d’euros.

Une plainte auprès de la Commission Européenne, sans suite

La première à avoir élevé la voix était Anneliese Dodds, député travailliste pour le sud-est de l’Angleterre. Pour le député, le conflit d’intérêt est évident, tout comme pour deux avocats spécialisés dans le sport.

Dans une déclaration, cette première explique que « la vente de la F1 semble avoir permis à son organisme de réglementation un rendement de 54 millions d’euros de profit sur un investissement de 300 000 € en moins de quatre ans. Étant donné que ce retour était payable que si la F1 était vendu à un nouveau propriétaire, et qu’ils étaient le corps qui devait approuver toute vente, il semble très probable que la FIA ait rompu un accord conclu avec la Commission Européenne en 2001 en ce qui concerne les conflits d’intérêt commercial ».

Ce fameux accord avec la Commission Européenne stipule que « le rôle de la FIA se limitera à celui d’un organisme de régulation sportive, sans conflits d’intérêts de nature commerciale ».

Cependant, la Commission Européenne n'a pas jugé utile de faire une enquête.

Deux nouvelles enquêtes en cours

Aujourd'hui, la vente est soumise à deux examens. Le New York Times rapporte récemment que le Parquet National Financier s’intéresse de près au rachat de la F1 par Liberty Media. C’est surtout la FIA, dont le siège est à Paris, qui intéresse l’institution judiciaire.

Aussi, la Serious Fraud Office enquête sur la vente de la F1 à Liberty Media. Selon Jonathan Fisher, avocat spécialisé dans les crimes corporatifs et financiers, l’entente enfreint les articles 1, 2 et 7 du Bribery Act. Ce dernier est une loi britannique relative à la répression et la prévention de la corruption. C’est Damian Collins, président du comité de la culture, des médias et du sport, qui a sollicité le SFO.

Une lettre comme ligne de conduite

Christian Sylt révèle dans un article de Forbes qu'une lettre a été envoyée aux membres du CMSA. Le journaliste, spécialisé dans l'économie de la F1, s'intéresse depuis le début de près à la vente de la F1 à Liberty Media. Il a demandé, le 10 janvier dernier, sur le possible conflit d'intérêts de la FIA dans la vente de la F1.

Le jour suivant, une lettre a été envoyée par Jean-Louis Valentin, l'ancien secrétaire général du sport de la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA). Outre les membres du CMSA, Jean Todt, président de la FIA ; Graham Stoker, vice-président des sports à la FIA et Nick Craw, président du Sénat de la FIA et vice-président de l'ACCUS (Automobile Competition Committee for the United States), ont reçu cette lettre.

Si on en croit l'auteur de l'article, la lettre a été envoyée "non parce que je crois qu'il y a un risque que les membres agissent contre les meilleurs intérêts de la FIA, mais parce que certains membres m'ont demandé quelle est la ligne de conduite correcte qui devrait être adopté''.

Aussi, plus loin dans la lettre, il est dit que "comme c'est le cas pour toutes les questions soumises au Conseil Mondial du Sport Automobile, je m'attendrais à ce qu'aucun membre ne fasse de commentaires publics concernant les décisions de cet organe. Ceci est particulièrement important pour les décisions qui n'ont pas encore été présentées''.

Aucune information ne sortira de l'enceinte de la FIA. Ainsi, seules les enquêtes en cours donneront une réponse sur cette affaire qui a débuté il y a presqu'un an.