Liberty Media et la FIA n'en ont pas fini avec le rachat de la F1. Le Parquet National Financier, qui est chargé de traquer la grande délinquance économique et financière, s'intéresse au rachat de la F1 par Liberty Media.

L'information a été révélée par le New York Times. Le journal américain rapporte que le Parquet National Financier s'intéresse de près au rachat de la F1 par Liberty Media. C'est surtout la FIA, dont le siège est à Paris, qui intéresse l'institution judiciaire.

Avant le rachat, la FIA disposait d'environ 1% des parts de la F1. la FIA a acquis des actions dans la F1 en 2013 pour 350 000 euros. En approuvant la vente à Liberty Media, la FIA récupère un pécule de 54 millions d’euros. Pour le député Anneliese Dodds, le conflit d’intérêt est évident, tout comme pour deux avocats spécialisés dans le sport. La Commission Européenne a choisi de ne pas ouvrir d'enquête à ce sujet.

Dans une déclaration, la FIA déclare être "entièrement convaincue que toute enquête conclurait que la FIA a agi de manière appropriée en tout temps et nous sommes prêts à coopérer à toute enquête si une enquête est ouverte ou si des éclaircissements sont demandés par les autorités compétentes''. Le CVC, ancien propriétaire, et Liberty Media n'ont pas souhaité commenté.

Une enquête en cours en Angleterre

Depuis des mois, la Serious Fraud Office enquête sur la vente de la F1 à Liberty Media. Selon Jonathan Fisher, avocat spécialisé dans les crimes corporatifs et financiers, l’entente enfreint les articles 1, 2 et 7 du Bribery Act. Ce dernier est une loi britannique relative à la répression et la prévention de la corruption. C’est Damian Collins, président du comité de la culture, des médias et du sport, qui a sollicité le SFO. Il veut s’assurer qu’il n’y a pas eu de « pot-de-vin » dans cette affaire. Ce dernier estime cependant qu’il y a un conflit d’intérêt.

Le SFO enquête sur la vente de la F1 à Liberty Media mais également sur un arrangement entre la FIA et la FOM. la FIA a reçu de la part du détenteur des droits commerciaux une enveloppe de 3,8 millions d’euros. Selon l’enquête du site ITV, ce « pot-de-vin » a été donné contre la signature des Accords Concorde favorisant les grandes équipes et délaissant les petites. Si on en croit la FIA, ce n’était que pour la rémunérer pour son rôle réglementaire. Rappelons que le Strategy Group a été créé par la suite avec à sa gouvernance 6 membres désignés par la FIA dont Jean Todt, 6 membres désignés par la FOM et 6 équipes de F1. Ces dernières sont Ferrari, McLaren, Red Bull, Mercedes, Williams et Force India.