Il y a quelques jours, le monde du football tremblait sous le transfert du joueur brésilien Neymar da Silva Santos Junior. Le montant du transfert est de 222 millions d'euros, soit le budget de l'équipe Renault F1. De là, certains ont pointé du doigt ce transfert historique. Tandis que d'autres fans de l'équipe parisienne n'ont pas hésité à faire un comparatif avec les salaires touchés en F1. Mais faut-il vraiment tout mélanger pour argumenter une défense ? 

Neymar a fait couler beaucoup d'encre. Que ce soit dans les journaux, sur les sites internet ou même sur les réseaux sociaux, tout le monde y est allé de son information ou de son opinion. Sur un groupe de fans de l'équipe du Paris Saint-Germain, un message a été posté par une personne, répondant à celles et ceux qui s'insurgent de ce transfert. Il fait un comparatif entre le salaire du joueur brésilien et ceux de la F1, notamment ceux qui touchent "200 000 euros par jour''. Il est important de répondre à ce genre de propos pour que les fans de football puissent comprendre ce qu'est le sport automobile et, pour être plus précis, l'économie du sport automobile.

De gros salaires ? Oui, pour une partie des pilotes...

Qu'on se le dise, les pilotes de F1 qui ont un palmarès, qui ont eu la chance de parfaitement négocier leur contrat et de tomber dans une équipe qui n'hésite pas à payer pour avoir quelqu'un de bankable touchent un gros salaire. Selon les diverses estimations, puisque les salaires sont gardés secrets, le salaire le plus élevé (bonus compris) avoisine les 40 millions d'euros. Cela fait environ 110 000 euros par jour. Neymar touchera 30 millions d'euros par an, selon différents médias.

Cependant, regardons de plus près. Seuls trois pilotes de F1 toucheraient au-delà de 10 millions d'euros par saison. Au PSG, avec l'arrivée de Neymar, ils sont également trois à toucher plus de 10 millions d'euros (Neymar, Silva et Di Maria). L'ensemble des salaires des joueurs du PSG est équivalent au budget de l'équipe de Haas.

Aussi, pour certaines stars de la F1 comme du foot, plusieurs facteurs entre en compte pour leur salaire. Un joueur de foot joue en moyenne entre 10 et 15 ans dans le meilleur des cas. Certains restent plus longtemps, d'autres moins. C'est en général le même cas pour un pilote de F1. Outre cet aspect, il y a le côté bankable, le côté business d'un sportif. L'image d'un pilote a une valeur et peut faire vendre. C'est un paramètre qui fait que le nombre sur le chèque augmente.

De gros salaires pour un gros investissement

Si des pilotes comme Lewis Hamilton, venu en F1 grâce à McLaren ou Sebastian Vettel, arrivé en F1 grâce à Red Bull, touchent un salaire qui peut paraître indécent, d'autres ont été obligés de se sacrifier pour arriver en F1. Rappelons que le parcours pour arriver en F1, partant sur la base de quatre années en formule de promotion, coûte une jolie somme. Il faut compter au minimum 5 millions d'euros pour rejoindre l'élite de la F1, sans compter la valise à apporter pour avoir un baquet.

Prenons le parcours d'Esteban Ocon, l'une des révélations de la saison. Sa carrière a coûté au minimum 3 millions d'euros. Celle de Carlos Sainz Jr a coûté 4,2 millions d'euros. Aujourd'hui, les estimations offrent un salaire de 2 millions d'euros pour le pilote français et de 1,4 millions d'euros pour le pilote espagnol.

Outre l'argent, la sécurité

Il n'est pas rare d'entendre des fans dire : "ils ont choisi de faire un sport à risques''. Depuis la création de la F1, en 1950, la sécurité a grandement évolué. Il y a encore quelques semaines, le Halo a été adopté, mettant une nouvelle touche sur ce détail si important pour la FIA. Voyageant dans les quatre coins du monde, sur une vingtaine de week-ends, les pilotes de F1 affrontent les décalages horaires, les changements climatiques. Un choix important pour vendre un produit comme la F1 et vivre de sa passion.

Si le dernier mort sur un Grand Prix remonte à 2014 par des circonstances encore en cours de jugement, les accidents sont encore monnaie courante en F1. On peut penser à celui de Fernando Alonso en 2016 par exemple.

Il reste donc important de comparer ce qui est comparable. Il ne faut pas pointer du doigt un chiffre, qu'on soit fan de F1 ou de foot. Pour les meilleurs, leur carrière à un haut niveau, en football comme en Formule 1 excède rarement les 10 ans. Cela parait peu à l'échelle d'une vie, mais c'est une belle longévité sportive à un niveau compétitif...
Un pilote de F1, pour arriver là où il est aujourd'hui, a dû investir dans sa carrière. Il est passé par de nombreuses séries avec la possible chance de rouler en F1. Car n'oublions pas une chose, il n'y a que de 22 places en F1, soit l'équivalent d'une équipe de football...