A l'issue du Grand Prix des États-Unis, Red Bull a écopé d'une amende pour infraction à la procédure de départ, et la manœuvre a créé la polémique, sur le plan sportif comme de l'éthique.
Une scène inhabituelle s’est jouée avant le départ à Austin. Selon plusieurs sources concordantes, un membre de l’équipe Red Bull aurait tenté de manipuler un repère visuel placé par McLaren sur le muret des stands, juste à côté de la position de Lando Norris.
Red Bull épinglé lors de la procédure de départ à Austin
Dans les faits, ce morceau de ruban adhésif, utilisé depuis plusieurs saisons par McLaren, sert de marqueur de référence pour aider le Britannique à se positionner avec précision dans son emplacement sur la grille de départ. La méthode est bien rodée : lors de la procédure de mise en grille, les ingénieurs placent la monoplace de Norris aussi loin que possible vers l’avant. Ensuite, le ruban est ajusté selon les préférences du pilote pour l’aider à se caler visuellement.
Rien d’illégal dans cette pratique, car aucun règlement ne l’interdit. Cependant, ce système n’est pas non plus protégé par les règles, ce qui rend toute tentative d’ingérence techniquement légale… mais moralement discutable. Norris s’était qualifié en deuxième position, sur la partie intérieure et donc proche du muret des stands. Cela se situe précisément à côté de la première ouverture du muret des stands, celle que les équipes doivent emprunter pour évacuer la grille après le tour de formation.
Mais, une fois le tour de formation lancé, un membre de Red Bull est revenu dans cette zone alors que les commissaires fermaient la porte d’accès. Malgré leurs tentatives de l’en empêcher, l’homme n’a pas obtempéré et a étendu le bras vers le muret, à hauteur exacte de la position de Norris. Les images vidéo, bien que floues, ne laissent guère de doute : la cible était bien le morceau de ruban adhésif de McLaren. D’après plusieurs témoins, Red Bull aurait déjà touché au ruban lors d’autres Grands Prix cette saison, poussant McLaren à modifier sa méthode à Austin pour rendre le retrait du repère plus difficile.
Même si aucun article du règlement n’interdit directement ce type d’intervention, le geste a provoqué un véritable malaise. Car en cas d’incident ou de perturbation sur la grille, c’est tout le départ de la course qui pourrait être compromis. C’est précisément pour cette raison que la FIA a infligé à Red Bull une amende de 50 000 dollars (dont 25 000 € avec sursis jusqu’à la fin de la saison 2025, sous condition qu’aucun incident similaire ne se reproduise).
Les commissaires ont jugé que tout membre d’équipe doit savoir qu’il est strictement interdit d’entrer sur la piste ou d’interférer avec les mesures de sécurité une fois la grille évacuée. Même si le membre concerné a affirmé ne pas avoir perçu les signaux des commissaires, son action a été considérée comme dangereuse et susceptible de perturber le départ de la course. La sanction financière vise à prévenir toute récidive. Avant même la décision officielle, le patron de l’écurie, Laurent Mekies, a tenté de minimiser l’affaire :
Il semble qu’au moment de la procédure sur la grille, un de nos membres n’ait pas suivi les consignes d’un commissaire. Nous avons discuté avec notre équipe et tout le monde affirme avoir respecté les instructions à tout moment. C’est sans doute un malentendu.
Nous avons visionné la vidéo avec la FIA. C’est clairement un point que nous pourrons améliorer à l’avenir. Mais de notre côté, nous ne pensons pas avoir ignoré un ordre officiel. C’est un incident mineur, mais que nous traiterons avec attention pour éviter qu’il ne se reproduise.
© Zak Mauger/LAT Images) // Getty Images / Red Bull Content Pool
