Après sa lutte contre le DRS, les T-Wings et les ailes de requin, Ross Brawn veut également s'attaquer aux pilotes payants.
L'arrivée de Liberty Media fera-t-il stopper l'abondance des pilotes payants ? C'est en tout cas ce que souhaite Ross Brawn. Dans une interview accordée à Sky Sports, il voudrait mettre en avant le mérite des pilotes.
"Nous devrions avoir les 20 meilleurs pilotes du monde. La réalité est qu'au fond de la grille, les considérations commerciales des pilotes sont beaucoup plus fortes qu'elle ne l'est à l'avant de la grille'', déclare-t-il.
Aider les petites équipes
Pour que les petites équipes n'usent pas des pilotes payants, il faudrait les aider. "Et si nous pouvons mettre les petites équipes sur un pied assez solide, elles ne prendraient pas cette décision. Ensuite, je pense que l'ensemble du sport s'améliorera. Vous obtiendrez plus de Verstappen'', souligne-t-il.
Rappelons qu'un baquet en F1 coûte entre 10 et 20 millions d'euros, en fonction de l'équipe. Certains pilotes sont dépendants de la décision de leur sponsor, comme Sergio Perez.
Un phénomène qui ne date pas d'aujourd'hui
Si la prolifération de pilotes payants a été important depuis quelques années, ce phénomène ne date pas d'hier. Remontons aux débuts de la F1. Juan-Manuel Fangio, le quintuple Champion du Monde, a réussi à courir en Europe grâce au soutien du gouvernement de Juan Perón. Niki Lauda, triple Champion du Monde, a emprunté de l'argent pour payer son baquet chez BRM.
Parmi les Champions d'aujourd'hui, doit-on rappeler que Michael Schumacher est arrivé en F1 grâce au soutien de Willi Weber, garant de la somme versée à Eddie Jordan (215 000 euros). Fernando Alonso est arrivé en F1 avec de nombreux soutiens également. Souvent, on assimile l'arrivée du pilote espagnol à sa relation avec Flavio Briatore mais c'est la société Telefonica qui a aidé dans un premier temps le jeune pilote à rejoindre la F1 avant que sa direction ne change. Mais Flavio Briatore l'a propulsé en F1 chez Minardi.
On pourrait aussi parler de Sebastian Vettel, membre du junior team Red Bull, arrivé en F1 grâce à l'investissement de la boisson énergétique ; Lewis Hamilton, arrivé en F1 grâce à l'investissement de McLaren.
Qu'un pilote soit soutenu par des investisseurs, une équipe, un motoriste, dans le contexte actuel, la F1 a besoin de ces pilotes, tant que les coûts ne baisseront pas. Cependant, ne faudrait-il pas commencer à s'attaquer aux formules de promotion, devenues très coûteuses ?