Le tracé de Silverstone a annoncé la bonne nouvelle ce mercredi en préambule du Grand Prix de Grande-Bretagne, la prolongation de son contrat pour 5 ans. Le circuit a aussi procédé à quelques ajustements.

A contre-courant de ce qui justifie une meilleure sécurité pour les monoplaces en piste avec les zones Run-Off asphaltées, l'antédiluvien tracé de Silverstone (jadis un aérodrome) supprime l'une d'entre-elles pour revenir à un bac à gravier.

Silverstone, jardin anglais, gazon maudit

C'est sur le document n°3 de la FIA des notes du Directeur de Course que l'on apprend que le virage n°12 qui fait partie de l'enchaînement Maggots-Becketts a été modifié et a vu sa zone Run-Off en asphalte supprimée pour y adjoindre un bac à gravier.

Ces zones de Run-Off en asphalte peuvent être empruntées par les monoplaces dont les pilotes ne se font pas prier pour les escalader plus que de raison, mais si on y autorise deux roues ce n'est qu'au jugement que cet élargissement de la trajectoire n'octroie pas un gain réellement significatif (en réalité, si, mais cela fait partie des "souplesses" de la FIA... oui, il en existe encore, faut-il simplement s'en souvenir).

Les abus ont été nombreux pour les zones Run-Off au point de les faire détester du public car les pilotes s'y faisaient sanctionner. Oui, car ces zones de dégagement sont placées au-delà de la ligne blanche, celle-là même qui définit les limites de la piste... Au-delà de la piste, les pilotes sont dans leur imaginaire... on ne roule pas, on ne double pas en dehors du tracé !
Si Daniel Ricciardo fut puni de la seule "action" grisante en piste lors du dernier Grand Prix de France, Romain Grosjean écopa de la même pénalité au Hungaroring lorsqu'il fit la même manœuvre sur Felipe Massa en 2013. L'action du dépassement va jusqu'à son bout, au bout de l'effort, au bout du combat, mais il est sanctionné... C'est beau, mais c'est interdit !

MISE A JOUR (17h00) : Un nouveau document de la FIA a été édité concernant les modifications du tracé et cette zone de dégagement en asphalte n'apparaît plus comme étant supprimée.

Pourquoi le gravier est dangereux ?

La sécurité en monoplaces est toujours un sujet sensible, contradictoire entre la vitesse de ces bolides et la préoccupation de la sécurité active et passive, pourtant nécessaire. Un bac à gravier évite qu'un pilote soit tenté d'aller au large, certes...
Mais que fait-on dans les autres cas où le pilote empruntera ce bac à gravier à son insu (perte d'adhérence, évitement soudain...), reviendra en piste et parsèmera les graviers (terre, herbe, cailloux...) en pleine piste et occasionnera des crevaisons lentes ou immédiates à ses adversaires ?

Que fait-on si le pilote dégage un nuage de poussière après son passage dans le bac à gravier ? Un tel écran de poussière et c'est la catastrophe assurée pour les pilotes qui arrivent derrière si jamais la monoplace coupable se trouve stoppée au milieu de la piste... On se rappellera du crash en F3 à Spielberg, l'exemple le plus marquant de la carence en sécurité de certaines pistes datant du siècle dernier...

Nouvel asphalte, DRS supprimé

Dans les autres modifications du circuit de Silverstone, l'asphalte à été entièrement refait suite aux critiques des travaux effectués en 2018. Un autre bac à gravier a été rapproché des vibreurs au virage n°7 (voir le Tweet d'Albert Fabrega), les "saucisses" après les vibreurs pour éviter toute tentative d'aller au large ont été rajoutées aux virages 7, 9, 14 et 11.
Enfin, la troisième zone de DRS tant décriée l'an passé à été supprimée. Il s'agissait de celle située devant la ligne droite des stands et qui se poursuivait dans les premiers virages 1 et 2 de Abbaye et Farm où Marcus Ericsson connut son crash avec son DRS ouvert.

L'accident FIA F3 à Spielberg en 2016

MISE A JOUR de la FIA