De nombreux fans souhaitent un retour d'une guerre des pneus en F1. Si Michelin a clairement fait savoir que la F1 n'était pas dans leur priorité, Pirelli explique qu'avoir un rival en F1 a un coût important. 

Depuis les débuts de la F1, nombreuses sont les saisons où au minimum deux manufacturiers s'affrontaient en piste. La dernière saison où nous avons connu ceci était 2006. Ainsi, Bridgestone, présent depuis 1997, et Michelin se livraient une bataille technologique des plus intéressantes.

Seulement, le 14 décembre 2005, Michelin quitte la F1 et laisse cette dernière avec un manufacturier unique. Les raisons de ce départ sont simples : "c'est l'aboutissement d'un constat de désaccord entre notre vision de l'avenir de la F1 et celle que la Fédération Automobile Internationale veut développer dans le domaine du pneu'', déclarait Frédéric Henry-Biabaud à Libération.

Depuis, Bridgestone a laissé sa place à Pirelli en 2011. Le décision quant au départ de Bridgestone "repose sur la nécessité pour l'entreprise de réorienter ses ressources vers le développement intensif de technologies innovantes et de produits stratégiques''.

Des coûts cinq fois plus important

En 2015, l'appel d'offres pour le contrat manufacturier des saisons 2017 à 2019 est lancé. Pirelli y répond tout comme Michelin. Ce sont les seuls. Finalement, Pirelli remporte le contrat.

Depuis 2011, l’unique manufacturier de la discipline, dépense environ 100 millions d’euros par année. Ce dernier comprend la recherche et développement, la fabrication, la logistique, l’hospitalité et le marketing. Concernant ce dernier point, Pirelli est sponsor titre de deux Grands Prix (Espagne et Hongrie) et est sponsor secondaire sur d’autres circuits du calendrier. Le budget global de ce poste est évalué à 40 millions d’euros.

Mario Isola, directeur de la compétition de Pirelli, s'exprime sur les effets d'une guerre des pneus. Il explique qu'avoir un rival en F1 coûterait "environ quatre ou cinq fois'' plus cher. Un problème logistique se poserait aussi. "Vous devez suivre le développement des voitures, et pas seulement cela, mais vous devez également avoir vos propres mix pour chaque équipe, car chaque voiture est différente'', explique-t-il. Cela signifie la fabrication de pneus pour chaque piste et chaque équipe. Dans le cas d'un championnat équitablement réparti, on compte 300 différents composés. Ce résultat se base ainsi sur la fourniture de trois types de pneus à cinq équipes sur vingt Grands Prix.

Enfin, vient la question des coûts pour les équipes. "Non seulement cela prend en compte le coût du fabricant de pneus, mais cela coûte plus cher aux équipes'', déclare-t-il, soulignant qu'il y a beaucoup plus de tests à faire, ce qui, bien sûr, affecterait les équipes.

Les bons et mauvais points d'une guerre des pneus en F1

Qu'on se le dise, une guerre des pneus en F1 n'a pas que des bons côtés. Tout d'abord, le coût, comme Mario Isola l'a rappelé plus haut. La course au développement des pneus ne sera assurée que par les équipes ayant les moyens, même si le manufacturier pourrait payer une partie de ses fonds propres. Ce point pourrait poser un problème. Ainsi, chaque manufacturier aurait une équipe dite de développement. Lors de la guerre Bridgestone/Michelin, Ferrari et Renault étaient celles-ci.

Certes, la publicité faite est plus importante. Un manufacturier unique n'est pas mentionné lors d'une victoire. Il ne l'est que lorsqu'il y a un problème.

Avoir plusieurs manufacturiers, c'est avoir plusieurs visions. Seulement, même si on croit parfois le contraire, les acteurs de la F1 ne décident pas à la place de la FIA et des dirigeants de la F1. La nouvelle organisation apportée par Liberty Media tend vers une indépendance vis-à-vis des équipes.

Coûts augmentés, divergences techniques, la guerre des pneus en F1 n'est peut-être pas la meilleure des choses pour le moment.