On pourrait croire qu’il serait aisé et rapide de résumer la saison de Franck Montagny dans ce premier championnat de l’histoire de Formule E, mais en réalité, Il n’en est rien. Et pour cause, entre les pros Montagny et ses détracteurs, raconter sa (trop) courte saison sans prendre parti relève du challenge !
En bons franchouillards, on ne pouvait que se réjouir d’un retour de Franck Montagny dans un championnat du monde de monoplaces appelé à se développer, et à mettre enfin notre Francky national sous les lumières qui se sont tant refusées à lui tout au long de sa carrière.
Combatif et talentueux sur la piste, attachant et jovial en dehors, le pilote français ne laisse pas indifférent. Passé par la Formule 1 en tant que pilote d’essais pour Renault ou encore Toyota, il effectuera également quelques piges en Indycar et prendra le départ à plusieurs reprises des 24H du Mans. Souvent reconnu pour son talent de metteur au point et sa pointe de vitesse, Franck Montagny n’aura jamais vraiment eu l’opportunité de montrer toute l’étendue de son talent dans une structure digne de ce nom sur une saison complète.
L’annonce de sa titularisation au sein de l’écurie américaine Andretti Autosport nous laissait enfin espérer un futur plus radieux pour Franck. Hélas, il n’en fut rien … Après cinq journées de tests de pré-saison encourageants, Franck réalisera une belle qualification à l’occasion du premier ePrix à Pékin en plaçant sa voiture sur la 5eme place de la grille. Confirmation en course avec une deuxième place à l’arrivée obtenue grâce à l’accrochage entre Nicolas Prost (e-Dams Renault) et Nick Heidfeld (Venturi) et une course plutôt plaisante de la part du pilote Français. Son sourire qui le caractérise tant rayonna sur le podium, apportant avec lui une certaine fraicheur à ce début de championnat.
Suite et fin en Malaisie à Putrajaya. Qualifié treizième, Franck nous gratifiera, entre autres, d’une solide empoignade en course avec le pilote Allemand Nick Heidfeld, qu’il tassera dans le mur. Suite à son abandon, Heidfeld déclarera à sa descente de voiture : « on sait tous que Montagny est un peu fou-fou ». Certes, Montagny est un peu fou-fou mais c’est aussi ce qui fait son charme, sur et en dehors de la piste.
Ce sera ensuite le choc à l’annonce de cette lourde sanction émanant de la FIA, qui mettra un terme prématuré à la saison de Franck Montagny : disqualification de la course suite à un contrôle positif à un dérivé de la cocaïne (contrôle effectué à l’arrivée de ce deuxième ePrix), et suspension pour deux ans de toute compétition automobile.
Ce verdict ayant été prononcé et divulgué publiquement quelques jours après le troisième ePrix à Punta Del Este, la réaction du pilote tricolore était attendue. Abattu, Franck Montagny s’exprimera en ces mots :

« À la sortie de l'épreuve, je vois le gars du contrôle qui me fait signe. Là, dans ma tête, j'ai compris de suite. Je savais que c'était mort. J'ai repris l'avion. J'ai fait des courses pour deux jours, pour ne pas sortir, être seul, chez moi, entre mes quatre murs. Puis j'ai appelé mes parents pour leur expliquer. J'avais honte. ».


La honte n’est pas le sentiment qui nous habite aujourd’hui, mais plutôt l’envie de te revoir au plus vite sur la grille champion ! Il nous tarde de profiter à nouveau de ta joie de vivre et de ton coup de volant.
Chris NOEL