Avec le départ de Suzuki à la fin de la saison passée, Yamaha est devenu le seul constructeur à courir avec un moteur disposant de 4 cylindres en ligne. 

Au début de la saison, une rumeur tournait dans le paddock, indiquant un changement de philosophie chez Yamaha. Exit le 4 cylindres en ligne, seul constructeur à l'utiliser, pour faire un V4, c'est-à-dire un moteur où 4 cylindres forment un V. L'information a été rapidement démentie par la marque au diapason.

Les différences entre un V4 et un 4 cylindres en ligne en MotoGP

Les deux philosophies se bagarrent en piste, avec un avantage pour les motos équipées d'un V4. Ce dernier serait, selon les statistiques, plus puissant qu'un moteur avec 4 cylindres en ligne pour diverses raisons.

"Ce sont deux moteurs complètement différents en termes d’architecture, d’encombrement et de poids. Le quatre cylindres en ligne a une très grande empreinte frontale, qu’il est très difficile de réduire et qui affecte la forme du châssis. Yamaha a développé un certain ordre d’allumage qui facilite la délivrance de la puissance et l’usure de la gomme. C’est également un moteur plus facile à gérer en termes d’échappement.

Le V4 est totalement différent, il est plus lourd et sa construction est plus massive. L’inconvénient est d’avoir une culasse arrière avec un grand encombrement, et avec ce type d’échappement cela peut chauffer le réservoir d’essence, généralement sous la selle. Le cadre est plus étroit, plus effilé, vous avez plus de liberté et le coureur peut se sentir plus à l’aise. Le centre de gravité est plus centré, alors que sur le quatre cylindres en ligne, on a tendance à être plus en avant.

Le V4 présente de gros avantages en termes de développement des performances. Autre avantage, l’alimentation en air, la boîte à air et l’admission dynamique sont vraiment compactes et centrées. Vous pouvez obtenir de meilleures performances avec un débit d’air plus important, même si cela signifie une plus grande consommation de carburant", déclarait Mario Manganelli à Corsedimoto.

Un moteur en V présente divers avantages comparé à un moteur en ligne : un vilebrequin plus court, un équilibrage naturel, une optimisation du remplissage des cylindres, avec notamment deux collecteurs d'échappement, permettant d'évacuer plus efficacement la quasi-totalité des gaz brulés. Cependant, un moteur en ligne, par son architecture compact, dispose d'un centre de gravité très bas, qui favorise la stabilité de la moto, notamment dans les virages lents.

Il est certain qu'il n'existe pas d'architecture de moteur parfait. Les différents circuits peuvent favoriser les moteurs en V comme les moteurs en ligne. Mias il est certain que passer d'un concept à un autre nécessite du temps, comme le rappelle Mario Manganelli.

"Ils partent d’une feuille blanche, il y a une activité de calcul et de simulation qui peut prendre trois à quatre mois pour mettre en place le squelette du moteur ainsi que les principaux organes de transmission et de support. Une fois le système mis en place, il faut encore huit à neuf mois pour le mettre sur le banc d’essai. De la décision aux cinq premiers prototypes, il peut s’écouler un an et trois mois.

Ensuite, en course, vous pouvez peut-être réduire un peu le temps, mais vous avez besoin d’une équipe qui travaille vraiment en synergie et qui est organisée. Les cartographies doivent être réalisées, les performances et la fiabilité vérifiées, puis testées à la fois sur le banc et sur la piste. En outre, un nouveau châssis doit être fabriqué, nous avons besoin d’un châssis différent avec le V4. On peut y travailler en parallèle avec le moteur, mais même là, il faut des mois et c’est quelque chose d’exigeant", explique-t-il à Corsedimoto.