Depuis mercredi soir, le paddock de la F1 est tourné sur l'affaire Rich Energy et Haas. Retour sur le mauvais coup de publicité de la boisson énergétique.

William Storey est-il le futur Elon Musk ? A en croire le tweet lancé mercredi soir sur le compte officiel de Rich Energy, on peut le penser. Celui-ci indique une rupture du contrat avec Haas pour "mauvaises performances'', ajoutant que "Nous visions de battre Red Bull et être derrière Williams en Autriche est inacceptable''.

Depuis, le Circus de la F1 tremble face à cette affaire et tous attendaient la réaction de Günther Steiner, directeur de l'équipe américaine. Elle s'est faite entendre ce jeudi matin, dans un tweet également. "Rich Energy est actuellement le partenaire principal du Haas F1 Team. Je ne peux pas commenter davantage la relation contractuelle entre nos deux parties en raison de la confidentialité commerciale'', indique-t-il.

L'aventure en F1 de Rich Energy a fait couler beaucoup d'encre. Avant Haas, la marque, via son propriétaire William Storey, souhaitait racheter Force India. Une offre de 100 millions de livres sterling a été formulée mais c'est finalement le consortium mené par Lawrence Stroll qui a acquis l'équipe de Vijay Mallya. Rich Energy était également, selon les informations diffusées par William Storey lui-même, présent sur le Paris-Dakar 2018 et le Grand Prix de Monaco 2018.

L'arbre qui cache la forêt ?

Difficile de comprendre la stratégie de William Storey via ce tweet sur le compte officiel de sa marque. Une chose est certaine, comme rapporté par Autosport, les autres actionnaires de la marque, à savoir la société Brandsellers Holdings Ltd, Robert Lee, Charlie Simpson, Neville Weston et Lloyd Tunicliffe, n'étaient pas au courant de ceci et cherche actuellement à trouver une solution pour apaiser les tensions. Justin King, père du pilote Jordan King, qui court en FIA F2 avec MP Motorsport, et à la tête du Conseil d'Administration de la marque, est à la manœuvre.

Après la récente affaire concernant le logo, ressemblant à celui de la marque Whyte Bikes, la société Rich Energy se cherche-t-elle un coup de pub ? En arrivant en F1, elle cherchait à détrôner Red Bull. Mais, s'attaquer au géant de la boisson énergétique n'est pas une chose aussi simple, surtout quand on ne pèse pas le même poids.

Les comptes publiés en Angleterre par Rich Energy ne sont pas significatifs et cache, possiblement, la réalité. En 2017, la société avait, selon les comptes anglais, 581 livres sterling en banque. Mais William Storey indiquait à Jalopnik que les comptes publiés en Angleterre n'étaient pas significatifs. Sur son site internet, la marque se vante d'avoir une usine qui a coûté 50 millions de livres. Concernant les ventes, Les chiffres ne sont pas publiés. La seule donnée connue provient toujours de William Storey, qui annonce une vente de 100 millions de canettes depuis 2015.

Dans sa communication, l'homme à la tête de Rich Energy explique en 2018 que David Sullivan, connu pour être co-propriétaire de l'équipe de football West Ham mais aussi dans les années 70/80 dans le pornographique, a pris une participation significative de la marque de boissons énergétiques.

William Storey, un homme en noir qui croit en l'or

Celui qui représente le plus Rich Energy a un passé des plus étranges. Il fait fortune au Zimbabwe, en investissant dans une ferme de tabac. A l'époque, la valeur des fermes était fortement réduite (parfois 15 fois moins que le prix initial) à cause des conflits politiques.

Voulant faire de Rich Energy une marque haut de gamme, il décide de vouloir vendre la canette plus chère que celle de Red Bull. Aujourd'hui, une canette de Rich Energy vaut, sur le site officiel de la marque, £1,67 contre £1 pour la marque autrichienne. Il snobe les supermarchés comme Boost ou Tesco et se tourne vers les hôtels Hilton et Marriott ainsi que les casinos de Las Vegas.

Ce jeudi après-midi, les actionnaires de Rich Energy ont fait savoir que "l'individu'' perdrait l'ensemble de ses responsabilités exécutives au sein de la société. Cependant, des informations contraires ont été entendues dans le paddock, comme quoi ce serait un employé licencié qui aurait "piraté'' le compte, pour faire le tweet. Une autre information souligne que Rich Energy n'a pas encore payé les 35 000 livres sterling à Whyte Bikes, comme ordonné par le tribunal. le soir-même, William Storey tweete, via le compte de Rich Energy, que "le coup d'état [des autres] a échoué'', qu'il "contrôle tous les actifs'' de la société et a "le soutien de toutes les parties prenantes''.