Avant le début de la 68ème édition du Championnat du Monde de Formule Un, le monde de la Formule Un s'est réuni en Espagne pour des essais de pré-saison. Sur le circuit de Catalunya, à Barcelone, les dix écuries en lice pour la saison 2017 ont pour la première fois dévoilé l’étendue des performances de leurs nouvelles monoplaces. Ces essais, divisés en deux parties, se sont déroulés du 27 février au 2 mars et du 7 au 10 mars. Ainsi, nous avons eu un avant-goût de ce qui attend la discipline le 24 mars prochain, avec le premier Grand Prix de la saison à Melbourne.

On les attendait ces essais. Après la présentation des différentes monoplaces par l’ensemble des écuries du plateau, restait à découvrir ce que le travail réalisé par celles-ci donnerait sur la piste. C’est donc une première application concrète de la nouvelle règlementation pour la saison 2017. Et elle est très satisfaisante. Ainsi, si ces huit jours d’essais auront prouvé que les monoplaces de cette année seront beaucoup plus rapides que la saison précédente, ils nous ont permis de découvrir de nouveaux visages et acteurs de la Formule Un, tout en annonçant un début de saison intéressant et passionnant.

Un gain de performance concluant

Du côté de la performance brute, on ne peut que constater le gain en terme de vitesse apporté par la nouvelle règlementation. Sur le circuit de Catalunya en tout cas, car les meilleurs tours effectués au cours de ces essais ont effleuré les records pourtant réalisés des années auparavant. À titre d’exemple, le meilleur tour de ces huit jours de sessions, réalisé par le pilote Ferrari Kimi Räikkönen, est chronométré à 1'18"634. C’est à peine trois dixièmes de seconde de plus que le record absolu, réalisé en course par le pilote brésilien Felipe Massa en 2008.

Mais plus intéressant encore, si on compare la performance de Kimi Räikkönen à celle de Lewis Hamilton (le tour qui lui aura permis d’obtenir la pole position en 2016), on constate un gain de 3"336 (le pilote britannique ayant tourné en 1'22"000). Il y a donc là une réelle amélioration de la performance délivrée par les nouvelles monoplaces, en tout cas lors de ces essais, grâce à une conception aérodynamique qui accroit la vitesse des voitures dans les virages.

Les Ferrari en tête lors de ces essais

Tandis que les essais viennent tout juste de se terminer, les classements et statistiques de ces huit jours de tours de roues émergent à peine. On constate ainsi que c’est Mercedes qui a le plus fait tourner ses monoplaces, avec près de 1096 tours complétés, pour une distance équivalente à 5102 kilomètres. L’écurie allemande est suivie par Ferrari (956 tours complétés) et Williams (800 tours complétés). Du côté des pilotes, Valtteri Bottas termine premier en terme de kilométrage, en étant le seul pilote à dépasser la barre des 600 tours effectués lors de ces essais (628 tours, soit près de 2923 kilomètres à lui tout seul !). À l’inverse, le pilote ayant effectué le moins de tours durant les essais est Alfonso Celis Jr, pilote d’essais de l’écurie Force India.

Enfin, comme dit précédemment, c’est Kimi Räikkönen qui s’adjuge le meilleur temps au tour en 1'18"634. Il est l’unique pilote qui a réalisé l’exploit de passer en dessous de la barre des 1'19"000. En deuxième place, le pilote allemand Sebastian Vettel termine les essais avec un solide chrono (1'19"024). Ferrari est donc la première écurie du classement, ses deux voitures occupant le haut du tableau des temps. Elle est suivie de Mercedes, avec Bottas (3ème en 1'19"310) et Hamilton (4ème en 1'19"352).

Du nouveau en Formule Un

Antonio Giovinazzi Sauber F1

© Sauber

Ces essais ont par ailleurs été l’occasion de découvrir de nouveaux jeunes talents. Tandis que certains ont déjà une petite expérience en Grand Prix (à l’image d'Esteban Ocon et de Stoffel Vandoorne), d’autres vivent leur première saison de Formule Un : qu’ils soient pilotes de réserve ou d’essais (comme Antonio Giovinazzi pour Sauber) ou qu’ils occupent le poste de pilote titulaire (comme Lance Stroll), tous ont pu rouler au cours de ces essais et démontrer leur potentiel au volant de monoplaces que l’on dit plus difficiles à piloter. On notera tout particulièrement les belles performances d’Esteban Ocon. Le pilote français de 20 ans se hisse à la onzième place du classement des meilleurs tours (1'20"161) et s’est avéré être très régulier tout au long des séances d’essais (il a obtenu le troisième temps lors du septième jour, devançant alors des pilotes déjà expérimentés comme Ricciardo et Bottas).

Il ne faut pas non plus oublier l’arrivée du très prometteur Lance Stroll. Le canadien, nouvelle recrue de Williams, aura effectué pas moins de 386 tours au volant de la nouvelle FW40. Il a réalisé un tour qui lui a permis de terminer treizième de ces essais, en 1'20"335, après des essais marqués par de nombreuses sorties de pistes (notamment celle au virage 9 lors du deuxième jour des essais).

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McLaren en proie à des difficultés

Enfin, les essais de pré-saison n’ont pas exempté les écuries de problèmes techniques et mécaniques et tout genre. Si les Red Bull ont connu des déboires au début des essais (notamment des problèmes électriques), leurs petites soeurs, les Toro Rosso, ont été contraintes à un changement de moteur lors du troisième jour, à cause d’arrêts répétitifs sur le bord de la piste.

Fernando Alonso McLaren F1 2017

© McLaren

Cependant, la plus grande désillusion provient de chez McLaren. L’écurie anglaise, qui a connu une profonde restructuration et une reprise à zéro de la conception de leur bloc-moteur, aborde la saison 2017 avec un grand enthousiasme. Malheureusement, cette volonté de réussir a été sérieusement entachée par des problèmes mécaniques récurrents et persistants : les MCL32 de Fernando Alonso et de Stoffel Vandoorne ont éprouvé des difficultés lors des essais (arrêts sur la piste récurrents et problèmes électriques). Ainsi, plusieurs changements de moteurs ont été requis, et des tensions entre le constructeur (McLaren) et son motoriste (Honda) ont émergé. C’est donc un début d’année difficile pour McLaren, qui doit réussir à prouver son potentiel et retrouver sa compétitivité des années passées. En d’autre termes, un vrai challenge.

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Verdict de ces essais ?

Les essais des pré-saison auront donc permis de rendre compte de la réelle évolution apportée par la nouvelle réglementation : gain de performance, vitesse accrue… Mais aussi de la difficulté à piloter ces nouvelles voitures, beaucoup plus rapides dans les courbes et les virages. En outre, les performances réalisées au cours de ces huit jours d’essais montrent une véritable évolution dans la réalisation des performances.

Si dans un premier temps, les chronomètres affichaient des meilleurs tours réalisés en 1'21"000, ils présentent à la fin des essais une amélioration de près de deux secondes par tour de piste. Ainsi, les meilleurs tours ont le plus souvent été réalisés entre les sixième et huitième jours, les écuries (et surtout les pilotes) ayant appris à mieux maîtriser et utiliser le potentiel généré par leurs monoplaces. Ces huit jours à Barcelone sont donc une véritable démonstration de puissance de la part des différentes écuries du plateau, qui affirment leur volonté de se hisser au meilleur niveau, et faire de cette saison 2017 une année compétitive. Rendez-vous à Melbourne le 26 mars prochain pour un début de saison passionnant !

F1 2017 Barcelone

© F1