L'affaire opposant Daniel Ricciardo à son ancien manager Gleen Beavis doit servir de leçon pour l'ensemble des acteurs de la F1.

L'affaire entre Daniel Ricciardo et son ancien manager remonte au mois de juillet, lorsque ce dernier a attaqué le pilote australien pour un différend de 10 millions de livres. Cela représente le montant de la commission qu'aurait dû verser Daniel Ricciardo suite à la signature de son contrat avec Renault, dont le salaire est de 55 millions de dollars pour deux années de contrat, agrémenté de nombreux bonus (un bonus de performance allant jusqu'à 10 millions de dollars sur une saison ou encore le bonus d'un million pour sa première victoire avec l'équipe d'Enstone, avec le droit de conserver la monoplace (sans moteur, ni boite de vitesses) avec laquelle il aura réussi l'exploit).

Cette affaire, aujourd'hui résolue, pourrait ouvrir la voie à différentes procédures entre les pilotes et leur management.

Semer le doute sur l'ambiguïté des contrats

Selon Charles Braithwaite, associé du cabinet d’avocats britannique Collyer Bristow, les contrats liant les pilotes et leur management vont connaître une révision complète.

"De nombreux pilotes, ainsi que leurs gestionnaires et agents, examineront à nouveau leurs contrats pour s’assurer qu’ils sont clairs, à jour et reflètent fidèlement les souhaits des parties'', explique-t-il à Forbes. "Les pilotes (ou les gestionnaires / agents) qui avaient clairement rédigé les contrats n'auraient probablement aucun motif de contestation. En cas d'ambiguïté, une partie pourrait inévitablement tenter d'influencer cette ambiguïté à son avantage''.

Jonathan Lux, fondateur de Lux-Mediation, société spécialisée dans la médiation des litiges complexes, fait le même constat.

"Cela pourrait exposer les autres pilotes ayant des contrats libellés de la même manière à des demandes de commission de la part du tribunal pour les revenus en course, par opposition aux seuls revenus tirés des activités de marketing. Ce différend met certainement en évidence l’importance d’une formulation claire dans les contrats. En outre, il ne peut être question de la volonté de l’une ou l’autre partie de laver son linge sale en public et d’être exposée à tous les éclats de la publicité'', déclare-t-il à Forbes.

Eviter les affaires publiques pour les pilotes de F1

L'affaire Daniel Ricciardo a été révélée au grand public. Des détails entourant son contrat, d'habitude confidentiels, ont été révélés au grand jour pour les besoins de l'affaire. Pour Jonathan Lux, ce genre d'affaires doit être traité en privé.

"Il faut renvoyer le litige à une médiation privée et confidentielle, qui permet de réaliser des économies énormes en termes de rapidité de résolution et de coût et ouvre également la possibilité de solutions créatives et innovantes qu'aucun juge n'aurait le pouvoir d'ordonner'', souligne-t-il.

Pour Charles Braithwaite, l'affaire opposant le pilote australien à son ancien manager doit être une leçon pour l'ensemble des pilotes et de leur management.

"l’autre leçon tirée de cette revendication est le risque de discuter des conditions de paiement (en particulier si l’une des parties peut s’en prévaloir) sans les confirmer par un accord écrit signé. En effet, s’il existe un accord, il peut être exigé que toute modification de cet accord ne soit valide que si elle est écrite et signée par les deux parties. Par souci de clarté et de certitude pour les deux parties et pour éviter les différends, les parties feraient bien de s'en souvenir'', conclut-il.