L'arrivée de Liberty Media ne cesse donc de faire parler. Le géant des médias américain arrive dans un monde totalement inconnu pour lui. Sport de haut niveau certes, mais la F1 est un véritable microcosme. Un monde à part avec ses règles et ses drames. Mais surtout, avec ses manigances et ses jeux de pouvoirs.
Beaucoup de commentateurs voit dans l'arrivée de Liberty Media, un véritable souffle d'air frais. Il en va de même pour les équipes qui espèrent récupérer pouvoir et finance grâce à ce nouveau propriétaire. Et l'arrivée de Ross Brawn, en remplacement de Bernie Ecclestone, a soulevée une vague d'enthousiasme chez les fans.
Liberty Media dans la même position que l'administration Trump
Même le Champion du Monde 1996, Damon Hill, a son opinion sur la question. Le pilote anglais s'est exprimé auprès du site Internet City A.M. Osant la comparaison avec le gouvernement de Donald Trump, il estime que Liberty Media est en phase d'apprentissage. Liberty Media doit apprivoiser la Formule 1 et comprendre tous ses rouages.
« Je pense que c'est comme l'administration Trump actuellement. Ils sont entrain d'apprendre. Quiconque veut faire quelque chose en Formule 1 va devoir la comprendre en profondeur et il faut quelques années pour comprendre la façon dont les gens pensent en Formule 1. Je suis sûr qu'ils ne sont pas naïfs, mais je suis également sûr qu'ils n'ont jamais rencontré quelque chose comme la Formule 1 auparavant. Et je ne pense pas que quelqu'un l'a fait ».
Il est évident qu'entrer dans le monde de la F1 est un grand saut dans l'inconnu. Un méli-mélo de contrats et accords tous plus étranges et complexes les uns que les autres. Et comme l'Union Européenne a décidé de mettre son nez sur tout cela, il apparaît claire que Liberty Media apprend durement la réalité de ce monde.
Et il faut ajoutez à cela l'enquête de la Commissaire Européenne de la concurrence, Madame Margrethe Vestager, concernant la plainte de Sauber et Force India. En cause, le Strategy Group, accusé de favoriser les grosses équipes. Cet organe leur permettrait « d’orienter les règles et les développements technologiques à leur propre avantage », ce qui augmente leur chance sportive et porte donc atteinte à l’équité et l’égalité sportive.
Les revenus et dépenses, un casse-tête pour Liberty Media
Liberty Media a acheté un bon produit, mais qui ne fonctionne pas comme n'importe quel autre. Les redistributions des revenus, mis en place avec les accords Concorde, en sont l'exemple. Les revenus ne sont pas répartis de manière équitable entre toutes les équipes. Ferrari bénéficie de privilèges importants. Et avec Mercedes, Red Bull et McLaren, elles obtiennent un bonus imposants sur les revenus commerciaux. Liberty Media souhaite mettre à mal ces avantages. Mais elle risque de se heurter aux équipes, qui ne comptent pas perdre aussi facilement leurs bénéfices.
Pour Damon Hill, il est nécessaire de se pencher sur ce point. Les revenus doivent être mieux répartis. Et ne plus être le fruit de manigances pour permettre à certain d'obtenir plus d'argent.
« La question qui se pose est de savoir s'il y a des distributions égales et s'il y a un élément anticoncurrentiel dans le sport. Je pense que ça vaut la peine de se poser ces questions. Ca a toujours été un problème de savoir pourquoi certaines équipes semblent être en mesure d'obtenir un meilleur affaire. Ce n'est sûrement pas correct? » indique Damon Hill à City A.M.
« Nous semblons avoir une situation où les équipes sont favorisées. Particulièrement Ferrari l'est un peu plus que tout le monde et semble obtenir une sorte de traitement préférentiel ».