La nouvelle est tombée officiellement ce mardi, après plusieurs semaines de rumeurs. Nikita Mazepin rejoint officiellement l'équipe Haas la saison prochaine. Mais est-ce une bonne décision ?
Exit Romain Grosjean et Kevin Magnussen, bonjour Nikita Mazepin et possiblement Mick Schumacher, bien que le pilote allemand reste à confirmer. L'équipe Haas semble prendre la route vers un duo de jeunes pilotes pour la saison prochaine. Mais est-ce une décision judicieuse ?
Nikita Mazepin, le pilote sans titre
Nikita Mazepin n'a rien à prouver, du fait de son parcours en formules de promotion. Troisième du championnat 2020 de FIA F2, à deux courses de la fin de la saison, le pilote russe a fini troisième de la dernière saison de F3 Asian et a terminé vice-champion du dernier championnat GP3, en 2018.
Pourtant, il ne dispose pas des points nécessaires pour sa Super Licence. Il ne dispose que de 26 points avant le début de l'année 2020. Son résultat en F3 Asian lui offre 12 points, alors qu'il perd un point pour sa saison 2017 en FIA F3 Europe. Il lui faut seulement finir à la dixième place du championnat de FIA F2 2020 pour avoir sa Super Licence.
Concernant l'expérience à bord d'une F1, Nikita Mazepin a pu faire plusieurs sorties, notamment avec Force India puis avec Mercedes. Sa première expérience remonte aux essais de Silverstone 2016, disputés après le Grand Prix de Grande-Bretagne.
Un soutien financier important
Le fait que l'équipe américaine Haas choisisse Nikita Mazepin n'est pas anodin. Le pilote russe dispose d'un soutien de poids, à savoir son père Dmitry, à la tête d'Uralkali. Rappelons qu'au moment de la faillite de Force India, Dmitry Mazepin s'était positionné pour racheter l'équipe de Vijay Mallya, avant que le consortium mené par Lawrence Stroll soit préféré. Il a été également cité pour le rachat de Williams avant que Dorilton ne récupère la mise.
Clairement, Haas mise sur les fonds apportés par les partenaires personnels du pilote russe pour pouvoir se développer. Pourtant, en terme de gestion, Haas se débrouille bien. Selon les comptes 2018 publiés, l'équipe américaine disposait d'un budget de 102,718 millions de livres sterling, pour un résultat positif de 4,692 millions de livres.
Mais la crise sanitaire est passée par là et surtout la fonte des résultats. Aujourd'hui, Haas a besoin d'un coup de pouce financier venant d'un autre investisseur que son propre patron pour pouvoir se développer et espérer remonter au classement.
Pour autant, doit-on cracher sur le fait qu'il soit un pilote payant ? Günther Steiner s'est permis de répondre à cette question. "Il y a beaucoup de pilotes qui entrent en F1 grâce à un soutien financier. Il y a de très bons pilotes en F1 qui au début ont amené un sponsor. Le premier qui me vient est Sergio Pérez. Checo est arrivé en F1, tout le monde a dit « oh, c'est un pilote payant ». Regardez Checo maintenant, il termine sur le podium, il fait du bon travail'', déclare-t-il.
Ce qu'il dit est vrai. Un pilote peut arriver grâce au soutien financier (le cas Sergio Pérez, Nicholas Latifi...) ou au soutien d'une équipe (les pilotes du Red Bull Junior Team ou de la Ferrari Driver Academy).
Haas, un pas vers la vente ?
Doit-on voir l'accord pluriannuel comme une porte ouverte sur une possible vente de l'équipe Haas à Dmitry Mazepin ? Günther Steiner affirme, sans détour, que l'équipe n'est pas à vendre, que Gene Haas veut s'investir dans cette équipe.
Pourtant, cet accord laisse supposer une première piste pour une vente de l'équipe, possiblement à la fin de la saison prochaine voire plus tard. Rappelons que les nouveaux Accords Concorde offre la possibilité à une équipe de quitter le championnat F1 à la fin d'une saison. La troisième tentative de Dmitry Mazepin devrait être la bonne, à moins d'une surprise.