Cette semaine, Sauber et Force India ont décidé de retirer leur plainte auprès de la Commission Européenne. Véritable force motrice de la plainte, on peut laisser supposer l'accord conclu avec Ferrari a pu satisfaire l'équipe Sauber. 

L'année 2018 marque un rapprochement plus important entre Sauber et Ferrari depuis le rachat de l'équipe par Peter Sauber à BMW. Arrivée d'Alfa Romeo, Charles Leclerc, pilote de la Ferrari Driver Academy, au volant, moteur dernière spécification sous le capot... Sauber a tout d'une équipe B Ferrari, sans le statut.

Cette semaine, Sauber et Force India retirent leur plainte auprès de la Commission Européenne. Les deux équipes contestaient la répartition des revenus commerciaux ainsi que le fonctionnement du Strategy Group. Cela a été motivé par "la volonté de débattre des questions fondamentales telles que la distribution des primes, le contrôle des coûts et la réglementation des moteurs'' par la nouvelle direction de la F1. Mais la raison n'est-elle pas plus profonde ?

L'équipe Ferrari, première visée par la plainte

Parmi les deux motivations de la plainte de Sauber et de Force India, une équipe se retrouve principalement visée : Ferrari. En effet, l'équipe italienne est celle qui reçoit le plus d'argent de la part de la F1 et cette dernière dispose aussi d'un droit de veto.

Concernant le premier point, Ferrari est l'équipe qui a reçu le plus d'avantage au cours des dernières années. Disposant d'actions dans la F1 (à hauteur de 0,25%), elle recevait également d'un bonus de 5% et du partage de 7,5% avec McLaren et Red Bull. Avec la vente de la F1 à Liberty Media, Ferrari a récupéré un petit pactole.

Concernant le second point, ce droit remonte au début des années 80. A cette époque, Enzo Ferrari était le seul à fabriquer à la fois châssis et moteur. Aussi, il devait faire face aux équipes privées comme Williams, Lotus ou encore McLaren, propulsées par le Ford Cosworth. Cette règle, remise en avant en 2005 par Max Mosley afin que les Rouges ne quittent pas la F1, a été validée une nouvelle fois lors des derniers Accords Concorde régissant la F1 de 2013 à 2020. Elle permet ainsi à l’équipe italienne de bloquer les nouveaux règlements allant contre leurs intérêts. S'il est prévu d'être discuté prochainement, nul ne sait s'il sera abrogé.

Ferrari derrière le retrait de la plainte

Et si Ferrari se trouvait derrière le retrait de la plainte ? On peut le supposer avec les derniers accords avec l'équipe Sauber. Le contrat passé entre l'équipe suisse et Alfa Romeo est évalué entre 22 et 25 millions d'euros selon Pitpass. Avec cela, l'équipe suisse bénéficie de l'arrivée de Charles Leclerc et du moteur Ferrari 2018.

Cet accord pourrait, si on en croit le site internet, être une sorte de compensation à la perte d'argent sur les primes. En effet, Liberty Media ne peut plus utiliser l'argument de la plainte pour proposer une redistribution plus équitable des primes. Cela affaiblit considérablement la position de négociation du nouveau propriétaire de la F1.