La Scuderia Ferrari dispose depuis de nombreuses années un droit de veto en F1. Cette situation pourrait changer lors des prochains accords. 

"Cela fait des décennies que Ferrari a ce droit de veto. Quand nous allons discuter du renouvellement des accords, cela fait partie des choses qui seront discutées'', déclare Jean Todt. L'ancien directeur de l'équipe Ferrari attaque un privilège.

En 2015, Ferrari a apposé son veto sur la proposition visant à réduire le prix maximum des unités de puissance et des boites de vitesses pour les équipes clientes. Maurizio Arrivabene justifiait ce veto en expliquant avoir fait « valoir son droit commercial en tant que motoriste ».

Un droit qui date des années 80

Le droit de veto de l’équipe Ferrari est une longue histoire. Dans une interview, Jean Todt, président de la FIA, explique que celle-ci a été mise dans les premiers Accord Concorde au début des années 80. A cette époque, Enzo Ferrari était le seul à fabriquer à la fois châssis et moteur. Aussi, il devait faire face aux équipes privées comme Williams, Lotus ou encore McLaren, propulsées par le Ford Cosworth.

Cette règle, remise en avant en 2005 par Max Mosley afin que les Rouges ne quittent pas la F1, a été validée une nouvelle fois lors des derniers Accords Concorde régissant la F1 de 2013 à 2020. Elle permet ainsi à l’équipe italienne de bloquer les nouveaux règlements allant contre leurs intérêts.

Dans "Total Competition'', Ross Brawn explique à Adam Parr ne jamais avoir eu connaissance de ce droit. Il explique aussi que Jean Todt n'a pas utilisé ce droit. « Nous ne l’avons pas utilisé et et je ne pense pas que Jean [Todt] ne l’a jamais utilisé, parce que nous savions que ce n’était pas correcte », explique-t-il.

Ne pas perdre Ferrari

Jean Todt explique clairement que l'objectif est de conserver Ferrari. Suite à la publication des nouvelles règles concernant les moteurs, la Scuderia a menacé de quitter la F1.

"Ai-je peur de voir partir Mercedes ou Ferrari ? C'est leur choix. Ce qui est sûr, nous ne voulons pas que quelqu'un parte. Mais bien sûr, Ferrari est l'une des marques emblématiques. C'est une entreprise, une équipe qui participe à chaque championnat de F1 depuis sa création. Donc, je ne veux pas voir Ferrari partir. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne chose pour Ferrari de quitter la F1'', explique -t-il, ajoutant "je pense que ce sera douloureux pour Ferrari de ne pas être en F1. Mais ce n'est plus de ma responsabilité''.