Anthoine Hubert revient sur son début de saison, son rôle au sein de Renault et son avenir. 

Ton début de saison est presque parfait. Tu arrives ici en tant que leader (interview réalisée avant les qualifications, ndlr). Est-ce que ton ambition de « concrétiser », comme tu nous l’expliquait l’hiver dernier, prend forme peu à peu ?
Ça prend le chemin. Mais le chemin est très très long. On a fait une course sur 9, il faut garder la tête froide et ne pas s’enflammer. Mais effectivement, c’est le début de saison que je voulais. J’aurais préféré gagner à Barcelone, mais c’est un très bon début de saison. Ça permet d’arriver ici plus serein et maintenant il faut continuer la marche entreprise!

Tu arrives au Castellet avec une certaine expérience du circuit. Tu as roulé ici en F4, en Eurocup et en F3. Te sers-tu de ces expériences pour toutes les étapes du week-end où pars-tu d’une feuille blanche ?
Les étapes sont gérées par l’ingénieur, donc mon expérience ne sert pas du tout parce que c’est vraiment l’ingénieur qui règle la voiture. Après une fois qu’on a roulé, il adapte en fonction de ce que l’on veut et demande. Les voitures sont tellement différentes.

J’ai roulé 3 fois ici, mais une seule fois sur le grand circuit, en Formule Renault. C’est un circuit que je connais, mais pas nécessairement celui que je connais le mieux. Mais c’est évidemment toujours sympa de rouler en France à la maison.

Tu as dis récemment sur le site officiel du GP3 que tu as eu la possibilité d’aller en FIA F2 cette saison. Tu as préféré rester en GP3. Concrètement, tu avais des contacts avec des équipes de F2 ?
En fait, on m’a posé la question car l’équipe avec laquelle je roulais l’année dernière est aujourd’hui en F2. Ma réponse consistait à dire que je considère avoir le talent et le potentiel pour aller en FIA F2. Certains autres pilotes sont passés du GP3 en FIA F2, certains moins bien classés que moi. Je sais que je suis capable d’aller en F2 et de faire de belles choses. Mais c’est aussi une question de budget. Et je n’avais pas le budget pour aller en F2. C’est pour ça que je suis resté en GP3 pour essayer de gagner. Des contacts, je n’en avais pas spécialement, parce que je savais que je n’allais pas en F2. Ça ne sert pas vraiment de discuter avec une équipe si on sait qu’on ne pourra pas tenir le budget.

Un pas chez Renault

Tu as récemment intégré la filière Renault en tant que pilote affilié. Tu as expliqué que c’était une sorte de pré-contrat qui te permettrait, si les résultats suivent, d’intégrer l’Academy.
C’est ça. C’est une première. Je ne suis pas totalement dans l’Academy mais c’est déjà un pied dans la famille Renault. Je bénéficie de leur aide pour la préparation physique, pour le suivi sur les courses. Je vais souvent à Enstone et je vais pouvoir faire du simulateur. Tout jeune pilote rêve d’une telle chose avec une équipe de F1, alors en plus avec une équipe française.

Est-ce que bugétairement Renault t’aide un peu ? On a remarqué un nouveau sponsor sur ton aileron, un sponsor partenaire de Renault également.
France Toner est mon partenaire personnel. Il est aussi par ailleurs partenaire de Renault F1.

Il n’y a aucune corrélation entre les deux ?
A la base, il n’y en a aucune. Il y a un lien, mais ce n’est pas Renault qui m’a amené ce partenaire.

Quel est l’objectif fixé par Renault que tu dois remplir pour intégrer l’Academy ?
Je pense que si je gagne le championnat ça sera suffisant.

Et si tu termines 2e du championnat ?
Je ne peux pas donner les termes du contrat mais si je gagne, tout le monde sera content !

Si on te dit 2019, tu te vois passer en FIA F2 si tu gagnes le titre ? Et si tu ne gagnes pas le titre, te vois-tu refaire une saison en GP3 ?
Parlons de choses positives. Si je gagne le titre, je pense que j’irai en F2, c’est la suite logique. Je ne suis pas spécialement jeune mais j’ai encore de quoi aller en F2. Si je ne gagne pas le titre, honnêtement, je ne me pose pas trop la question pour l’instant. Je pense à ma saison. Je ne veux pas me stresser avec ça. Ça viendra au cours de la saison si ça ne se passe pas bien. Je me concentre sur ma saison, je veux prendre du plaisir. Je veux faire de bonnes performances et le futur se décidera tout seul. Si je ne vais pas en F2, ça ne sera pas la fin du monde. Il y a des pilotes qui font de très belles carrières sans être passé par la F2 et la F1. On verra bien ce que le futur m’apportera. J’essaie juste de faire du mieux et de m’amuser.