Evann Mallet a signé la pole position des dernières 24 Heures du Mans Karting. Si des ennuis mécaniques sont venus enrayer la bonne dynamique de l'équipe, le jeune pilote de 14 ans retient quand même du positif.
Il fallait surveiller le kart n°24 Wintec - Sodi/Vortex de William Bertrand, Erwann Lettellier, Lucas Valkre et Evann Mallet après la pole position décrochée. Une épreuve d'endurance à laquelle les 4 pilotes ont rencontré leurs lots de problèmes mécaniques mais n'ont rien lâché pour autant jusqu'au damier.
Evann, tu es habitué à rouler en karting, mais est-ce que c'était ta première épreuve de 24 heures ?
Oui, pour moi c'était ma première épreuve d'endurance, je me posais pas mal de questions concernant la condition physique. J'ai dû faire attention aux bras et aux mains, j'ai déjà eu ce type de crampes aux mains, et plus particulièrement aux doigts sur des courses sprint en OKJ. En fait, je serrai un peu trop fort le volant, j'ai dû m'adapter en conséquence car je savais que des longs relais de 43 m'attendaient, donc j'ai travaillé sur ça.
As-tu été rapidement à l'aise dans le kart, a quoi t'attendais-tu ?
J'ai été rapidement à l'aise et notamment sur le sec, je n'ai pas eu beaucoup de problèmes de ce côté-là. Sur le mouillé c'était un peu plus délicat, je n'ai pas beaucoup roulé, je n'ai fait que 8 tours mais nous n'avions pas le bon réglage châssis pour la pluie de toute façon.
Est-ce que cette pole position a été une surprise ?
J'avais cet objectif, de faire la pole position. C'était une forme de préparation, d'être dans la position de tête avant les 24 Heures, même si, la pole position n'a pas beaucoup d'importance. Mais, on l'a fait, c'est une belle performance, on ne nous le retirera pas !
Ensuite, la course s'est avérée plus compliquée, raconte-nous ce qu'il t'est arrivé !
On avait bien commencé notre course, on avait choisi de ne pas trop attaquer dès le début comme nos adversaires. On savait qu'il fallait assurer pendant 24 heures, donc nous avons adopté notre stratégie. Mais après 4 heures de course, lorsque mon coéquipier Lucas Valkre a pris son relais, au milieu de ce dernier, le moteur a cassé, la bielle plus exactement... On a dû changer le moteur. Lorsque j'ai repris mon relais, il m'est arrivé le même problème... Second changement de moteur, puis William Bertrand a pris la suite... le moteur n'a tenu que 12 tours !
Comment fait-on pour se remotiver après 3 casses moteur ?
Personnellement, mon objectif était de finir la course pour ma première expérience, malgré ces casses moteur et nos chances de victoires envolées. Mais j'étais décidé à finir, il a fallu que je motive un peu mes coéquipiers, car quoiqu'il en soit je voulais finir cette course même tout seul ! Il s'avère que les pilotes n'ont pas le droit de rouler plus de 8 heures, on a demandé en direction de course si je pouvais dépasser le quota, ils nous l'ont accordé. Avec nos différents relais, c'était utile, car après minuit et la dernière réparation du moteur, j'ai piloté pendant 10 heures au final.
Que retiendras-tu de cette première expérience pendant 24 heures ?
J'en retiens du positif et j'ai appris certaines choses comme rester calme et concentré. Il fallait rapidement doubler nos adversaires plus lents tout en étant réfléchi sur ces phases de dépassements. J'avais un peu de stress en début de relais mais rapidement j'ai trouvé ma concentration, j'étais plutôt serein... moins quand les moteurs ont cassé, mais ensuite, il fallait finir la course.
Tu as fait le final de la course, sous le drapeau à damier, ça représente quelque chose de spécial ?
Oui, le drapeau à damier, c'est le moment magique !
Tu es le premier lauréat de ce Trophée Anthoine Hubert, un moment d'émotion certainement ?
Oui, ce trophée était attribué au pilote qui faisait le meilleur tour en course ! C'est donc moi qui ai fait le meilleur tour en course. Après les casses moteurs, on avait cet objectif en tête, on voulait au moins repartir avec un trophée, une façon de compenser notre déception de la course. Sur ma première tentative, c'était bon !
Ensuite, c'était particulier de recevoir ce Trophée Anthoine Hubert, car il y avait ses parents et son frère sur le podium qui m'ont salué, c'était un moment assez fort quand même. Sa maman est venue me dire quelques mots à l'oreille, à ce moment-là, tu ressens quelque chose de fort, ça m'a fait un choc dans ma tête.
Où veux-tu piloter dans le futur ?
Déjà, j'ai bien aimé l'expérience de ces 24 Heures du Mans Karting, donc j'aimerais le refaire l'an prochain. Mais dans le futur, mon rêve c'est de faire les 24 Heures du Mans.
Crédits photo en Une : Arthur Chopin/ACO
Crédits photo Article : Cyril Mallet